(BFM Bourse) - Alors que le CAC 40 a enfin rattrapé la semaine dernière son sommet de l'an 2000 (avec 10 à 15 ans de retard sur la plupart des autres indices nationaux), il bénéficie désormais d'un effet d'aspiration vers le haut, soutenu par plusieurs valeurs sûres de la cote parisienne.
La progression du CAC 40 apparaît très mesurée à +0,21% lundi vers 12h30, à 7055,27 points, mais il s'agit tout de même d'une potentielle huitième séance de progression d'affilée pour l'indice phare, qui a fait beaucoup parler de lui la semaine dernière en effaçant enfin des tablettes un record historique remontant au 4 septembre 2000.
L'anomalie réside plutôt dans le fait qu'il ait fallu autant de temps à l'indice phare tricolore pour effacer la chute occasionnée par l'éclatement de la bulle internet, un épisode que les plus jeunes investisseurs n'ont même pas connu. À cet égard la comparaison avec d'autres grands indices est plutôt cruelle pour le CAC 40 (Wall Street par exemple avait retrouvé ses sommets dès 2007 et évolue aujourd'hui à trois fois son niveau de l'an 2000 !), mais au moins ce rétablissement tardif apporte-t-il un nouvel élan, avec une séquence de progressions consécutives statistiquement assez remarquable.
La tendance est alimentée par un regain d'intérêt pour les valeurs liées à la santé à l'image d'Eurofins Scientific (+1,7%) ou, en dehors de l'indice, de Sartorius Stedim Biotech (+3%). Le secteur des matières premières profite aussi de l'optimisme des opérateurs vis-à-vis de l'économie dans le sillage du renforcement de l'arsenal contre le coronavirus avec le Paxlovid de Pfizer (qui doit encore être homologué) : ArcelorMittal prend 2,2%, TotalEnergies 1,1%.
De son côté Eramet (+3%) profite en outre de l'annonce de la reprise de la construction d'une usine de lithium, dans un contexte d'explosion de la demande pour ce métal essentiel à la transition énergétique. Schneider Electric grappille 0,6% tandis que le groupe a confirmé ses objectifs annuels, malgré les difficultés d'approvisionnement après un bon de 8,8% de ses ventes en données organiques au troisième trimestre.
À contre-courant, Bouygues abandonne 5,3% dans la perspective du rachat d'Equans sur la base d'une valorisation de 7,1 milliards d'euros, une opération qui permettra au groupe de se hisser au second rang mondial des services multi-techniques mais qu'il faudra tout de même digérer tant au niveau financier qu'au niveau opération avec l'intégration de plus de 74.000 nouveaux salariés.
Sur le marché des changes, peu de changements pour l'euro à 1,1566 dollar. Au chapitre énergétique, le cours du pétrole Brent remonte de 1,24% à 83,77 dollars, dans un marché qui craint désormais que la distribution peine à répondre à la demande de brut.