(BFM Bourse) - L'indice phare de la Bourse de Paris a pris 1,56% ce mercredi 5 mars, revigoré par les annonces de dépenses massives de l'Allemagne dans la défense et les infrastructures. Et dans une moindre mesure, par l'espoir d'une atténuation des droits de douane américains.
À décision historique, séance historique (ou presque). Le CAC 40 a rebondi ce mercredi 5 mars, reprenant 1,56% à 8.173,75 points.
L'indice phare de la Bourse de Paris a été propulsé par l'Allemagne qui a décidé de desserrer l'étau budgétaire pour renforcer sa défense et ses infrastructures. Et relancer ainsi une économie qui vacille depuis maintenant deux ans.
Le DAX 40 a d'ailleurs signé une progression de 3,7% ce lundi.
La CDU-CSU (conservateurs) et le SPD (socialiste), les partis en charge de former la future coalition gouvernementale à la suite des élections législatives, ont annoncé que des centaines de milliards d'euros seront investis dans ces deux domaines.
Les deux partis prévoient, dans le cas de la défense, de réformer le mécanisme allemand dit du "frein à l'endettement" qui limite le déficit budgétaire fédéral à 0,35% du PIB allemand et à 0% au niveau des régions ("Länder"). Deutsche Bank évoque des dépenses pouvant atteindre 400 milliards d'euros.
Les dirigeants ont aussi annoncé un "accord" sur un gigantesque plan de subventions publiques pour améliorer les infrastructures et la compétitivité du pays. Un fonds spécial de 500 milliards d'euros doit être voté dans cette optique.
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Les taux allemands s'envolent
Pour Barclays, les annonces allemandes constituent "un game changer" pour l'Europe. Capital economics estime que le prochain gouvernement allemand pourrait annoncer des mesures représentant 1 à 2 points de PIB sur les deux prochaines années.
La conséquence sur le marché de la dette est que les rendements sur les obligations allemandes s'envolent, enregistrant des hausses inédites depuis trois décennies. Le taux sur le titre à 10 ans est passé de 2,5% environ à 2,77% soit une hausse de 0,28 point de pourcentage, un chiffre vertigineux sur une seule séance. Selon l'AFP, les taux allemands à 10 ans ont signé sa plus forte hausse depuis la réunification, en 1990.
L'euro lui s'envole face au dollar et prend 1,3% face au billet vert pour remonter à 1,0769 dollar, soutenu par les annonces de l'Allemagne sur ses dépenses budgétaires qui devraient stimuler l'économie de la zone euro.
Dans une moindre mesure, le CAC 40 a aussi été soutenu par la perspective d'une position plus douce des États-Unis sur les droits de douane envers le Canada et le Mexique. Le secrétaire américain au Commerce Howard Lutnick, a indiqué sur Bloomberg ce mercredi que certains secteurs pourraient être épargnés. Il avait auparavant évoqué la possibilité de compromis.
Alstom bondit, le pétrole plonge
Du côté des valeurs, les actions les plus concernées par les annonces allemandes ont décollé. Cela a été le cas des groupes de défense. Thales a pris 7,6% et Dassault Aviation a gagné 4,3%.
Arcelormittal a pris 10%, le groupe réalisant 10% de ses revenus en Allemagne. La construction est logiquement concernée par la volonté de l'Allemagne de moderniser ses infrastructures. Saint-Gobain a pris 8,8%.
Alstom s'est envolé de 15%, le marché anticipant des décisions allemandes pour moderniser son réseau ferroviaire dont la vétusté est malheureusement très connue.
Le pétrole plonge, encore secoué par l'annonce, lundi, des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés de procéder comme prévu à une hausse progressive de leur production à compter d'avril. Pour aggraver la situation, l'agence américaine sur l'énergie a annoncé une hausse beaucoup plus forte que prévu des stocks de brut aux États-Unis la semaine dernière. Ce qui jette une ombre sur la demande américaine.
Le contrat de mai sur le Brent de mer du Nord plonge de 3,6% à 68,51 dollars le baril tandis que celui d'avril sur le WTI coté à New York cède 4,2% à 65,39 dollars le baril.