(BFM Bourse) - Au lendemain d'un bond de 2,55%, l'indice CAC 40 affiche une variation toujours nettement positive mardi à plus de 1,3% à la mi-séance. Mais ce mouvement ne résulte que d'échanges limités, ce qui montre que nombre d'investisseurs préfèrent rester sur le banc de touche face aux incertitudes économiques.
Faut-il s'y fier? Vers 12h15, la Bourse de Paris grimpe encore de 1,36% à 4.566,45 points, après avoir regagné lundi (+2,55%) l'intégralité du terrain perdu la semaine précédente, tandis que continuent à s'accumuler les signes de la détérioration inédite de la conjoncture. Toutefois, les opérateurs ne se montrent pas vraiment disposés à prendre d'importantes positions, avec seulement 668 millions d'euros traités à ce stade. Il faut dire qu'entre les annonces des banques centrales et celles relatives au déconfinement dans plusieurs pays, le potentiel de surprises (donc de déceptions) d'ici la fin de la semaine reste important.
"On peut craindre que le rebond des marchés actions ne représente une dangereuse bulle d'anticipation", redoute Ostrum Asset Management.
En termes d'anticipations, les opérateurs espèrent que les réunions de la Fed (dont la décision sera dévoilée mercredi soir) et de la BCE (annonce en vue jeudi) amplifieront encore leur soutien à l'économie. Car si leurs efforts jusqu'à présent "sont certes très utiles", observe Stéphane Déo, à La Banque Postale Asset Management, "ils n'arrivent pas à inverser la tendance sur les conditions financières qui se sont énormément détériorées depuis le début de la crise". La baisse des taux et les politiques quantitatives n'ont pas pu compenser complètement la baisse des actions et l'écartement des rendements des obligations de différentes catégories. La situation reste très tendue de ce point de vue, souligne Stéphane Déo, expliquant que les banques centrales souhaitent faire encore plus.
Capgemini surfe sur le cloud et le digital
Entre publications trimestrielles et avancées dans la lutte contre le coronavirus, l'actualité des entreprises vient à nouveau animer le palmarès des valeurs parisiennes. Capgemini (+7,2%) prend ainsi la tête de l'indice phare alors que le groupe informatique a maintenu une croissance organique de son activité au premier trimestre. Hors du CAC 40, les comptes d'Albioma (+4,9%) ou dans une moindre mesure d'Eurofins (+1,7%) et Eramet (+1,6%) sont aussi plutôt bien accueillis. Initialement en repli, Chargeurs grappille 0,1% à la mi-séance tandis que le groupe, qui a réorganisé une bonne partie de son outil industriel pour produire des équipements de protection sanitaire, confirme ses objectifs pour cette année et la suivante.
Du côté des biotechs, Erytech Pharma (+17,8%) fait la course en tête, devant Innate qui rebondit de 10% à la suite du démarrage d'un essai clinique randomisé en double aveugle évaluant la tolérance et l'efficacité de son anticorps avdoralimab (IPH5401), chez des patients atteints d'un Covid-19 entraînant une pneumonie sévère.
Le pétrole chute encore
Déception en revanche pour Bigben (-5%) alors que le chiffre d'affaires annuel du fabricant d'accessoires de jeux vidéo n'a progressé "que" de 7,3%, en-deçà des attentes. Thales recule de 1% au vue d'un repli organique de ses revenus du premier trimestre. Enfin EOS Imaging s'effondre de 31% à la reprise des cotations, alors que l'américain Alphatec a résilié l'accord visant à racheter la société française d'imagerie médicale.
Le baril WTI perd encore 6,89% à 11,90 dollars (en raison de la crainte d'une arrivée à saturation des capacités de stockage à Cushing, ce site de l'Oklahoma où est acheminée la production du brut texan), mais ça se passe mieux pour le Brent européen, qui gagne 1,34% à 23,38 dollars.
La monnaie unique européenne continue à se reprendre à 1,0874 dollar, en hausse de 0,41%.