(BFM Bourse) - Après avoir démarré le second semestre du bon pied jeudi (+0,71%), le CAC 40 temporise avant l'indicateur le plus attendu de la semaine, celui des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis en juin, qui pourraient confirmer la vigueur de la reprise américaine.
Au lendemain d'une nette progression à mettre sur le compte d'un rebond technique après les deux replis importants du début de semaine lundi et mercredi, la prudence est de nouveau de mise au sein du marché parisien. Après avoir plusieurs fois changé de couleur au cours de la matinée, le baromètre parisien s'inscrit légèrement dans le vert à 12h (+0,09 à 6.560,63 points), dans un volume d'échanges particulièrement resserré (500 millions d'euros), les investisseurs s'abstenant de toute prise d'initiative à quelques heures de la publication des chiffres très attendus de l'emploi aux Etats-Unis en juin, point d'orgue de la semaine sur le front des indicateurs.
La Bourse de Paris a ouvert "en hausse ce matin dans le sillage d’un énième record (le 34e depuis le début de l’année) pour le S&P 500, alimenté par la progression du prix du baril de pétrole et d’un "short squeeze" massif avant les chiffres de l’emploi américain de juin" relève John Plassard, directeur des investissements chez Mirabaud. L'indice élargi préféré des gérants américains touche ainsi un nouveau sommet tous les 3,73 jours de bourse, soit son deuxième rythme le plus rapide depuis 1928, après l'année 1995. Notons par ailleurs que s'il n'évolue pas à un pic historique, celui-ci datant de septembre 2000, le CAC en est pour sa part à 46 sommets annuels depuis le début de l'année 2021 (en 128 séances).
Le rapport mensuel du département du Travail américain, principal rendez-vous de la semaine pour les grands marchés financiers mondiaux, sera publié à 14h30 et les investisseurs attendent avant tout le chiffre des créations d'emplois non-agricoles, que le consensus Reuters donne à 700.000 après 559.000 en mai. La confirmation de la poursuite du redressement de l'emploi, au lendemain de l'annonce d'une nouvelle baisse des inscriptions au chômage, pourrait relancer les spéculations sur une possible évolution du discours de politique monétaire de la Fed à la fin de l'été.
Sommet de l'Opep+
Autre sujet d'attention pour les opérateurs ce vendredi: le sommet de l'Opep+, reporté jeudi faute de consensus. Des rumeurs font néanmoins état d'un réajustement de l'offre du cartel et de ses alliés, à hauteur de deux millions de barils par jour remis progressivement sur le marché d'ici décembre, "c’est-à-dire une goutte d’eau dans la mer" de pétrole selon John Plassard. Les deux références mondiales de brut ont d'ailleurs touché de nouveaux sommets annuels ce jeudi, signe que le déséquilibre devrait persister en faveur de la demande sur le marché, et évoluent peu ce vendredi (-0,2% pour le Brent à 75,7 dollars et -0,1% pour le WTI à 75,1 dollars.
Le calme domine également sur le front des valeurs, où le compartiment technologique reprend du poil de la bête, STMicro (+1,4%) et Atos (+1,3%) affichant les meilleures performances de l'indice phare à la mi-journée. Au contraire, les valeurs bancaires sont pénalisées par le repli des rendements obligataires (-0,8% pour BNP Paribas, -0,7% pour Société Générale), tandis que Kering subit de légères prises de bénéfices (-0,9%).
Trigano au sommet, Solutions 30 remonte la pente
Sur le reste de la cote, Trigano poursuit sa quête de sommets (+4,1%) deux jours après sa publication trimestrielle record, tandis que Solutions 30 affirme son rebond (+7%) et a désormais effacé la majeure partie de son krach de fin mai dernier (-70% sur une séance). Navya prend également 3,6% après avoir posté un gain similaire jeudi en clôture, dans le sillage de l'annonce du ministre des Transports Jean-Baptiste Djebarri selon laquelle la France deviendra, dès 2022, le premier pays européen à adapter son droit aux véhicules autonomes.
Sur le marché des changes, la monnaie unique continue de se replier face au billet vert (-0,18% à 1,1830 dollar) et atteint un palier depuis début avril dernier.