Connexion
Mot de passe oublié Pas encore de compte ?

CAC 40

PXI - FR0003500008
7 827.45 -0.57 % Temps réel Euronext Paris

Cac 40 : Bénéfices, revenus, rentabilité, dividendes, internationalisation...Voici le portrait-robot du CAC 40

mardi 24 juin 2025 à 05h00
Le profil financier des entreprises du CAC 40 en 2024

(BFM Bourse) - Le cabinet EY a dressé un panorama détaillé des chiffres clés des pensionnaires de l'indice vedette parisien en 2024.

L'année 2024 n'a pas été de tout repos pour les pensionnaires du CAC 40, qui ont dû subir de nombreux chocs. De multiples vents contraires ont agité les marchés financiers, tels que les turbulences géopolitiques ou encore une dissolution surprise de l'Assemblée nationale.

Comme chaque année, le cabinet EY donne dans son "Profil financier du CAC 40", les chiffres clés des pensionnaires de l'indice vedette de la Bourse de Paris. Voici un tour d'horizon.

>1.679 milliards d'euros de chiffre d'affaires

Le chiffre d’affaires cumulé des entreprises du CAC 40 s'est quand même contracté de 3,3% l'an passé pour reculer à 1.679 milliards d'euros. Pour la deuxième année consécutive, l'activité des cadors de la Bourse de Paris a donc reculé.

EY explique ce repli par un affaiblissement généralisé de la demande, ainsi que par des effets de base défavorables dans certains secteurs, notamment l’énergie, qui avaient enregistré des performances exceptionnelles au cours des années précédentes.

> Des revenus à plus de 77% hors de France

Cependant, les entreprises du CAC 40 sont fortement internationalisées avec plus des trois-quarts de leur activité réalisés hors de France, remarque EY. "Ces entreprises bénéficient de relais de croissance significatifs et d'une exposition globalement équilibrée aux différents risques pays", ajoute le cabinet.

Le poids des activités françaises pour les pensionnaires du CAC 40 (hors banques, assurances et foncières) était ainsi de 22,9% en 2024, en ligne avec l’année précédente (22,7%), indique EY.

À titre de comparaison, les sociétés du DAX 40, le plus important indice de la Bourse de Francfort, réalisent seulement 18% de leurs revenus en Allemagne, selon des données de Goldman Sachs.

>Une marge opérationnelle moyenne de 11,8% en forte baisse

Les pensionnaires du CAC 40 ont eu quelques difficultés à préserver leur rentabilité l'an passé, dans un contexte économique moins favorable pour elles. Le résultat opérationnel courant des entreprises du CAC 40 (hors banques, assurances et foncières) s'est établi à 173 milliards d'euros en 2024. EY précise que cet indicateur est repassé sous la barre des 200 milliards d'euros après deux années record.

Le taux de marge opérationnelle courante s’érode logiquement sur un an, à 11,8% après 13,1%, mais reste à deux chiffres pour la quatrième année consécutive.

Nicolas Klapisz, associé France chez EY et auteur de l'étude, estime que cette résistance est la "conséquence des efforts de maîtrise des coûts engagés depuis plusieurs années, qui permettent à ces entreprises d'afficher, dans un contexte de résultats certes en retrait, des niveaux de marge opérationnelle à deux chiffres et des niveaux de résultat net largement supérieurs à ceux des années pré-Covid".

Les poids lourds de la cote parisienne ont néanmoins connu des fortunes diverses sur la période. EY rapporte que 17 entreprises du CAC 40 (hors banques, assurances et foncières) ont enregistré une hausse de leur taux de marge opérationnelle courante quand 16 ont en revanche accusé une baisse de ce taux.

"Le recul du taux de marge est principalement lié à la baisse des marges opérationnelles dans les secteurs de l’industrie et du BTP, de l’énergie, et du luxe et cosmétiques", détaille EY.

"Le secteur de l’industrie et du BTP, principal contributeur du CAC 40, enregistre un taux de marge opérationnelle de 8,9%, marquant un retour à des taux pré-crise sanitaire, après trois années affichant des taux de marge à deux chiffres", poursuit le cabinet.

>131 milliards d'euros de bénéfices

Quid du bénéfice net? Cet indicateur est très regardé, bien que constituant un baromètre très imparfait de la performance d'une entreprise, car souvent affecté par des éléments exceptionnels qui n'ont pas forcément d'incidence sur sa santé financière. Ce cru 2024 ne sera pas à marquer d'une pierre blanche, comme nous l'avions relevé dans un précédent article.

Le résultat net cumulé de l’ensemble des entreprises du CAC 40 s’est contracté de 12,4% à 131 milliards d’euros en 2024. EY remarque que contrairement à l'année 2024, les profits des entreprises du CAC 40 ont connu une évolution sectorielle hétérogène.

Dans le détail, le secteur des banques, assurances et foncières enregistre une progression de 22% du résultat net. Les profits de ce secteur ont été soutenus par la reconstitution des marges nettes d’intérêts et une volatilité accrue des marchés, qui a dynamisé les activités de banque de financement et d’investissement, détaille EY.

BNP Paribas a notamment contribué à cette progression, avec un bénéfice net qui a grimpé à 11,69 milliards d'euros en 2024.

En revanche, c'est une année "sans" pour les secteurs de l'industrie et du BTP dont le résultat net a chuté de 33% sur un an. La faute à un plongeon des résultats nets de quelques cadors, Stellantis en particulier. Le groupe a vu son bénéfice fondre de 70% à 5,47 milliards d'euros en 2024, contre 18,6 milliards d'euros en 2023. Sur la deuxième partie de 2024, Stellantis a même accusé une perte nette.

D'autres entreprises ont encore une fois plié sous les impacts d'éléments techniques et purement comptables comme Renault (-66%), dont le bénéfice net a été pénalisé par de lourdes moins-values comptables liées à des cessions d'actions au capital de Nissan. L'équipementier aéronautique et motoriste Safran a aussi vu ses comptes basculer dans le rouge, en raison d'un effet purement comptable dû à des pertes sur des couvertures de changes de plus de 3 milliards d'euros.

Le secteur du luxe et des cosmétiques qui faisait les beaux jours de la cote parisienne a connu une année 2024 particulièrement rude, avec une baisse de 14% du bénéfice net. En raison d'un fort ralentissement de la demande de luxe sur la deuxième partie de 2024, LVMH a notamment vu son bénéfice décrocher de 17% à 12,55 milliards d'euros, soit environ 2,6 milliards d'euros de moins qu'en 2023.

>73 milliards d'euros de dividendes

Malgré ce repli de leurs résultats, les pensionnaires du CAC 40 ont fait attention au retour à l'actionnaire. Globalement, les sociétés du CAC 40 ont décidé de verser 73 milliards d'euros de dividendes à leurs actionnaires au titre de l'exercice 2024, ce qui a constitué un nouveau record.

Les montants de dividende par action versés au titre du résultat 2024 sont aussi orientés à la hausse, avec un rendement médian qui atteint 3,3% au titre de l'exercice 2024.

EY rappelle que les dividendes retenus pour 2024 sont ceux proposés au titre des résultats de 2024, approuvés généralement en avril/mai de l’année suivante (donc en 2025) et distribués courant 2025.

>Un endettement net de 189 milliards d'euros

Les entreprises du CAC 40 (hors banques, assurances et foncières) ont vu leur endettement net augmenter de 8% par rapport à 2023 pour atteindre 189 milliards d’euros.

EY explique que cette progression de l'endettement est principalement attribuable au secteur de l’industrie et du BTP, dont la dette nette a été gonflée de 17,2 milliards d’euros en 2024. Vinci a par exemple vu son endettement net augmenter de 4,3 milliards d'euros pour financer l’acquisition du contrôle de l’aéroport d’Édimbourg (1,4 milliard d’euros) et du concessionnaire du Northwest Parkway, un tronçon de péage de 14 km dans le périphérique de Denver (1,2 milliard d’euros).

Au total, seize entreprises du CAC 40 ont vu leur endettement net augmenter en 2024 (contre quinze en 2023, douze en 2022, et treize en 2021). EY signale que le niveau d'endettement net des entreprises du CAC 40 reste cependant inférieur aux niveaux moyens pré-crise sanitaire (208 milliards d’euros en moyenne entre 2006 et 2019).

Cette hausse de l'endettement net est à mettre en perspective avec les investissements consentis par les cadors de la place parisienne. Selon le décompte d'EY, ces investissements sont montés à près de 100 milliards d'euros, 98 milliards d'euros pour être précis, pour rester non loin de leur plus haut historique de 2023.

>2.375 milliards de capitalisation boursière

La capitalisation boursière (la valeur de la totalité des actions) des entreprises du CAC 40 reste relativement stable à fin décembre 2024 par rapport à l’année précédente, à 2.375 milliards d'euros pour être proche du plus haut niveau observé par EY depuis la création de son profil financier.

"Les actifs incorporels et le goodwill (immobilisation incorporelle), qu’ils soient comptabilisés ou non au bilan, représentent toujours, et de loin, la majeure partie de la valeur boursière du CAC 40", détaille EY.

Le cabinet prend à titre d’illustration, l’acquisition de l’aéroport d’Édimbourg par Vinci, finalisée en juin 2024 pour un montant de 1,4 milliard d’euros. EY explique que cette opération s’est traduite par la comptabilisation d’un écart d’acquisition de 630 millions d’euros au bilan du groupe, avant affectation aux actifs corporels et incorporels acquis.

À l'inverse, le transfert par Sanofi en octobre 2024 de sa participation de contrôle dans Opella, maison mère de Doliprane, a conduit au reclassement d’un écart d’acquisition de 7,3 milliards d’euros.

Sabrina Sadgui - ©2025 BFM Bourse
Forum suspendu temporairement
Portefeuille Trading
+336.80 % vs +57.46 % pour le CAC 40
Performance depuis le 28 mai 2008

Newsletter bfm bourse

Recevez gratuitement chaque matin la valeur du jour