(BFM Bourse) - La Bourse de Paris repart à la baisse ce vendredi à la mi-séance, avant un important rapport mensuel sur l'emploi privé aux Etats-Unis. Rémy Cointreau et Pernod Ricard souffrent après une décision de Pékin.
La hausse d'hier- la première de l'année 2024 - n'était qu'une parenthèse dans la tendance baissière à la Bourse de Paris. Les investisseurs tentent de déceler le moindre indice pour avoir de la visibilité quant au calendrier de baisses des taux.
Or la dernière batterie de statistiques publiées jeudi vient donc tempérer les attentes élevées sur le rythme des baisses des taux directeurs des principales banques centrales, Réserve fédérale américaine et Banque centrale européenne en tête.
En France et en Allemagne, l'inflation est repartie à la hausse, selon les dernières données publiées jeudi. Cette tendance a d'ailleurs été confirmée ce vendredi matin pour l'ensemble des pays de la zone euro. Comme prévu, l'inflation a rebondi à 2,9% sur un an en décembre, après 2,4% le mois précédent, en raison de la hausse des prix de l'énergie. Dans le détail, l’inflation sous-jacente est en baisse à 3,4% en glissement annuel tandis que celle dans les services reste à 4% en décembre.
"La poursuite de la baisse rapide va conforter la BCE dans l’idée qu’il n’est plus nécessaire de remonter les taux directeurs. Mais le fait que l’inflation dans les services ne baisse pas en décembre devrait inciter la BCE à rester patiente dans sa communication au sujet des baisses de taux", indique Bastien Drut, responsable de la Stratégie et des Etudes économiques chez CPR AM.
Un début d'année baissier
Le CAC 40 plie donc de 1,1%, sous les 7.400 points à 7.369,02 points ce vendredi midi. Pour l'heure, le début d'année est donc baissier pour l'indice vedette parisien, qui cède 2,31% sur la semaine.
Aux Etats-Unis, c'est la robustesse du marché de l'emploi qui prend un peu à revers les investisseurs qui sont désormais moins confiants quant à un premier assouplissement monétaire dès le mois de mars. D'ailleurs, l'outil FedWatch du CME chiffre désormais à 66% les probabilités de baisse des taux directeurs fédéraux au mois de mars, alors que ce chiffre plafonnait à 84% en fin d'année 2023.
Point d'orgue statistique de cette fin de semaine, le traditionnel rapport mensuel fédéral (NFP), comme chaque premier vendredi du mois à 14h30. Le consensus table sur une hausse de 0,3% pour les salaires horaires moyens, 168.000 créations de postes, et un taux de chômage en légère hausse à 3,8% de la population active. Rappelons que le périmètre de ce rapport est l'emploi privé non agricole.
Du côté du marché obligataire, les rendements sont donc toujours en hausse. Le rendement du Bund allemand à 10 ans se tend à 2,168%, celui du 10 ans français progresse à 2,71%. Aux Etats-Unis, le taux d'intérêt de la dette souveraine est désormais installé sur les 4% à 4,048% avant ce rapport sur l'emploi.
Rémy Cointreau et Pernod Ricard trinquent
Du côté des hausses, seules deux rescapées échappent à la baisse du marché parisien: Orange (+0,24%) et Essilorluxottica (+0,07%).
En revanche, Rémy Cointreau (-12,5%) et Pernod Ricard (-4,8%) souffrent à l'image du marché parisien, pénalisés par la décision de la Chine de lancer une enquête sur les produits de liqueur en provenance de l'Union européenne. Dans une moindre mesure, LVMH plie de 1,9%.
Sodexo (-0,4%) ne profite pas de son point d'activité du premier trimestre de son exercice décalé 2023-2024, pourtant ressorti conforme aux attentes. Le spécialiste de la restauration collective a par ailleurs confirmé ses objectifs financiers pour l'ensemble de l'exercice, à savoir une croissance interne du chiffre d'affaires comprise entre 6% et 8% et une marge d'exploitation en hausse de 30 à 40 points de base (0,30 à 0,40 point de pourcentage) à taux constants.
Sur le marché des changes, l'euro cède 0,3% à 1,0914 dollar. Du côté des tarifs pétroliers, ils restent orientés à la hausse avec l'escalade des tensions au Proche et au Moyen-Orient. Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, progresse encore de 0,2% à 77,87 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en février, reprend 0,4% à 72,64 dollars.