(BFM Bourse) - La société a vu son bénéfice net chuter de près de 80% en 2022 tandis que sa marge d'exploitation a fondu. Ses perspectives pour 2023 demeurent prudentes.
La problématique de l'inflation reste bien plus compliquée à résoudre pour les équipementiers automobiles que pour les constructeurs. Ces derniers possèdent un "pricing power" plus important car ils peuvent repasser directement aux particuliers les hausses de leurs coûts sur les prix de ventes de leurs produits. Les équipementiers, eux, doivent négocier avec leurs clients pour pouvoir répercuter les coûts de l'énergie et de la main d'œuvre.
Les résultats annuels d'Akwel, publiés mercredi soir, illustrent bien ces difficultés. Les comptes dévoilés par le groupe spécialisé dans les systèmes de fluides et les mécanismes et pièces de structure pour véhicules électrique portent le sceau de l'inflation.
Déjà publié, le chiffre d'affaires 2022 s'est inscrit à 990,5 millions d'euros en hausse de 7,4% sur un an et de 11,3% en données comparables. Comme le souligne TP ICAP Midcap, l'activité de la société contrôlée par la famille Coutier a connu une accélération à compter du deuxième trimestre 2022, aidée en ce sens par une base de comparaison peu exigeante et un léger assouplissement des tensions sur sa chaîne d'approvisionnement. Néanmoins, le chiffre d'affaires de la société reste inférieur d'environ 10% à celui de 2019, dernier exercice avant la crise sanitaire.
Un bénéfice divisé par près de cinq
L'impact est surtout palpable sur les indicateurs de rentabilité du groupe. Le résultat opérationnel courant a chuté de près de 50% à 38,6 millions d'euros, tandis que la marge correspondante a fondu, s'établissant à 3,9% contre 8,2% en 2021. Le bénéfice net a été divisé par près de cinq à 11,1 millions d'euros.
Akwel "a publié des résultats décevants en dépit d’avoir prévenu que l’impact de l’inflation avait fortement comprimé sa profitabilité", résume TP ICAP Midcap. Le bureau d'études tablait sur un résultat opérationnel courant à 45,1 millions d'euros et un bénéfice net de 34 millions d'euros.
Sur l'ensemble de 2022, la hausse des prix sur les matières premières, l'énergie, le transport, les salaires, et les composants électroniques a représenté un surcoût de près de 85 millions d'euros. Akwel n'a pu répercuter ces augmentations qu'à hauteur de 55% sur l'ensemble de l'année. Sur le seul second semestre, une légère amélioration s'est observée, avec un taux de 60%. Mais comme le note TP ICAP Midcap, la société n'a, pour cette dernière période, pas tenu sa cible de 80%.
Des perspectives prudentes
Point positif, "la génération de trésorerie a été très bonne avec un flux de trésorerie libre qui s’est élevé à 15,7 millions d'euros, soit une conversion d'environ 20% du résultat brut d'exploitation (Ebitda)", note le bureau d'études. Le bilan du groupe s'est en conséquence renforcé, Akwel affichant une position de trésorerie nette de 114 millions d'euros à fin décembre 2022 contre 98,2 millions d'euros un an plus tôt.
Invoquant une visibilité "toujours très limitée" et "une situation toujours tendue sur les coûts de production", l'équipementier automobile n'a pas communiqué d'objectif chiffré, indiquant simplement tabler sur "une légère croissance" de son chiffre d'affaires. Akwel compte néanmoins "continuer à améliorer" le taux de répercussion de l'inflation à ses clients, après le léger mieux observé au second semestre.
Sans être excessivement sanctionnés, ces résultats ne sont pas bien reçus par le marché. L'action Akwel perd 4,8% vers 10h20 à la Bourse de Paris, après avoir cédé plus de 7% dans les premiers échanges.
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