(BFM Bourse) - L'équipementier automobile a prévenu qu'il anticipait un recul à deux chiffres de son chiffre d'affaires en 2026, à l'occasion de son point d'activité à neuf mois. Le pessimisme d'Akwel pour l'exercice à venir est logiquement sanctionné à la Bourse de Paris.

Cette année encore, les équipementiers automobiles ont durement souffert. Ce compartiment a été malmené par le manque de visibilité autour des droits de douane américains, auxquels se sont ajoutés le ralentissement de la production automobile et la pression de la concurrence chinoise.

En témoignent les chiffres livrés en septembre par Akwel (ex-MGI Coutier). Le groupe avait enregistré un repli de plus de 3% de son activité au premier semestre, dont une chute de 10% de ses ventes sur le continent américain.

Un point d'activité sans surprise

Le dernier point d'activité d'Akwel, publié jeudi soir, n'est guère meilleur. Le groupe spécialisé dans les systèmes de fluides ainsi que dans les mécanismes et pièces de structure pour véhicules électriques a dévoilé un chiffre d’affaires consolidé de 220,1 millions d'euros au troisième trimestre.

Ce niveau de revenus traduit une baisse de 3,9% en données publiées, et de 2% à périmètre et taux de change constants par rapport au troisième trimestre 2024. TP ICAP Midcap ajoute que l'ex-MGI Coutier a sous-performé la production automobile mondiale qui, pour sa part, a progressé de 4,4 % sur le trimestre.

Sur les neuf premiers mois de l’année 2025, le chiffre d’affaires à périmètre et taux de change constants s’affiche en retrait de -3%.

Les ventes du troisième trimestre sont ressorties "conformes aux attentes" du bureau d'études précédemment cité, qui évoque même "une publication anodine". La société rappelle anticiper une baisse de son activité en 2025 inférieure à celle de l’année précédente, comme indiqué une première fois lors de la publication de ses comptes semestriels en octobre dernier.

À la Bourse de Paris, l'action Akwel s'effondre de près de 14% ce vendredi 7 novembre. Toutefois la chute du titre est liée à une autre annonce.

Des perspectives d'activité "plus pessimistes"

Cette publication s'est en effet accompagnée de perspectives d'activité "plus pessimistes" pour l'exercice 2026, de l'aveu même d'Akwel.

La société anticipe une chute à deux chiffres de son activité (donc plus de 10%), ce qui constitue un important avertissement sur ses ventes pour l'année à venir.

L'ex-MGI Coutier explique que cette prévision s'explique par la baisse de volumes liés à l'arrêt en 2026, de l'activité réservoirs "SCR" ("Selective Catalytic Reduction"), un système qui permet de réduire les émissions de dioxyde de carbone des moteurs diesel.

Cet arrêt de la production était déjà intégré par le marché. TP ICAP Midcap et le consensus (la prévision moyenne des analystes) anticipaient déjà un recul de 7% du chiffre d’affaires en 2026.

Akwel cite aussi une conjonction de perspectives défavorables sur l’ensemble des lignes de produits, à savoir des annulations de lancements, des déconvenues commerciaux dans des programmes électriques et des arrêts de programmes thermiques.

"Il n’en reste pas moins que les estimations doivent encore être revues à la baisse, en raison de ce qui nous semble être les symptômes d’une sous-performance commerciale patente", remarque Julien Thomas, l'analyste en charge de la couverture d'Akwel pour TP ICAP Midcap.

"Cet avertissement nous apprend que le groupe ne parvient pas à tirer pleinement profit de la bonne performance de la propulsion hybride, ni des renversements stratégiques de plusieurs OEM ("original equipment manufacturer" ou constructeurs automobiles, NDLR) qui pivotent d’une approche 100% électrique vers des plateformes multi-énergies — une évolution du marché dont le groupe aurait pu bénéficier grâce à sa stratégie plus conservatrice que celle de ses pairs", juge Julien Thomas qui estime aussi que le titre est "rattrapé par ses fondamentaux" après cet avertissement.

Le bureau d'études dégrade ainsi son opinion à "vendre" sur le titre, et abaisse son objectif de cours à 8 euros après cet avertissement, et une hausse de 25% du titre depuis septembre.

L'action avait été soutenu, entre autres, par la publication de ses résultats semestriels et d’importants rachats opérés par la famille Coutier, l'actionnaire majoritaire de l’équipementier automobile.