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"Utilities", "staples", "capital goods", "REIT", "OEM" : Ce qui se cache derrière ces obscurs noms de secteurs en Bourse

Aujourd'hui à 12:00
L'Oréal, un titre des

(BFM Bourse) - De nombreuses valeurs sont rangées dans des secteurs aux noms parfois assez peu évocateurs, comme L'Oréal qui est intégrée dans les "staples". Petit décryptage.

Entre 50.000 et 60.000 sociétés sont cotées au monde, selon la World federation of exchanges. Logiquement le nombre de secteurs et sous-secteurs présents en Bourse s'avère dense.

Or identifier les "bons" secteurs et donc les bon comparables reste crucial pour les spécialistes de marché.

En plus des fondamentaux d'une entreprise, les analystes et les gérants regardent les multiples boursiers des groupes d'un même univers pour savoir si une action spécifique est surévaluée ou sous-évaluée.

À titre d'exemple, Renault s'échange autour de 4 fois les bénéfices attendus en 2026 contre 5 fois pour Stellantis et 4,2 fois pour Volkswagen. Dans la tech, ces multiples passent à 28 fois pour Dassault Systèmes et à 31 pour l'allemand SAP.

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Certains secteurs restent faciles à reconnaître, en raison de leurs noms simples, comme la santé, la chimie, le pétrole, le luxe, les banques ou encore les médias. Mais d'autres parlent beaucoup moins. A fortiori parce qu'ils sont exprimés en anglais, langue ultra-dominante dans l'univers de la finance et de la Bourse.

Nous avons compilé quelques exemples de secteurs aux noms franchement peu évocateurs. Mais qui, pour autant, réunissent certains groupes très connus de la Bourse française ou européenne.

Rappelons, au passage, que certaines actions sont parfois difficiles à classer. Ferrari constitue le meilleur exemple: le groupe au cheval cabré reste un constructeur automobile. Mais en raison de sa clientèle ultra-aisée et de son modèle économique, les analystes comparent davantage le groupe transalpin à Hermès.

Voici un tour d'horizon de quelques-uns de ces secteurs aux noms cryptiques.

Les "utilities" avec Engie et Veolia

Ce terme est très difficile à traduire en français même si l'on peut parfois tenter le terme de "services aux collectivités", qui n'est pas forcément plus clair. Ce secteur regroupe les sociétés de gaz, électricité ainsi que de traitement des eaux et des déchets, avec à la fois des clients industriels et publics.

Deux entreprises du CAC 40 figurent dans ce secteur à savoir Engie et Veolia. On peut également citer les allemands RWE et E.ON, l'italien Enel, l'espagnol Iberdrola ou encore le danois Orsted, spécialisé dans la production d'énergies renouvelables.

Ces sociétés ont souvent des activités soumises à des prix régulés et/ou avec des contrats de long terme. Les "utilities" ont récemment pris la lumière en Bourse (ce qui est assez inhabituel pour ce secteur) car ces valeurs se sont bien comportées. Face à l'incertitude provoquée par les droits de douane américains, leur modèle économique assez local, a pu offrir un (relatif) abri aux investisseurs.

L'univers très vaste des "capital goods"

Autre univers difficile à traduire, les "capital goods" ou "biens d'équipement" rassemblent des entreprises qui conçoivent des biens à forte intensité capitalistique. Ces groupes évoluent dans des segments assez variés.

Alstom appartient à ce secteur, tout comme ses comparables boursiers Knorr-Bremse, coté à Francfort, et Stadler, à Zurich. Grand conglomérat industriel, Siemens fait également partie des "capital goods", de même que les fabricants d'ascenseurs Schindler et Kone, ou encore le spécialiste suédois des serrureries, clef et portes automatiques Assa Abloy.

Sur le CAC 40, les deux fabricants d'équipements électriques, Schneider et Legrand, rentrent dans ce secteur. JPMorgan y classe également le fabricant de câbles Nexans.

Goldman Sachs, de son côté, range parfois Airbus et Safran dans les "capital goods" dans cette case, même si l'aéronautique/défense (en réalité un sous-secteur des "capital goods") constitue un groupe à part entière chez l'ultra-majorité des bureaux d'études.

Les sociétés de ce secteur sont souvent des valeurs cycliques, et la génération de trésorerie est particulièrement suivie par les analystes sur plusieurs titres de ce compartiment. C'est le cas sur Airbus et surtout sur Alstom, chez qui le flux de trésorerie libre est surveillé comme le lait sur le feu par les analystes. En témoignent les derniers résultats annuels du fabricant du TGV, lourdement sanctionnés par le marché (-17,28%) en raison d'objectifs décevants sur le cash pour l'exercice en cours.

Les staples, le "vrai" secteur de L'Oréal

On entend souvent dire que L'Oréal est un groupe de luxe. Le spécialiste des cosmétiques et produits de beauté est connu pour être associé à Kering, LVMH et Hermès et former ainsi l'acronyme "KOHL", rassemblant ces quatre valeurs phares de la place parisienne.

Cette idée demeure discutable, car L'Oréal ne produit pas des bijoux, des montres ou de la maroquinerie, mais des crèmes, des shampoings ou des parfums (même si LVMH conçoit lui aussi des parfums et des cosmétiques).

En Bourse, les analystes rangent L'Oréal dans un secteur appelé "staples" qui renvoie aux produits de consommation dits de "base".

Cet univers rassemble des entreprises pas toujours connues du grand public mais qui possèdent des célèbres marques de beauté et d'hygiène. C'est le cas de l'allemand Beiersdorf, propriétaire de Nivea, considéré comme un comparable de L'Oréal, ou de Procter&Gamble (Head&Shoulders, Tampax, Ariel, Braun, Gilette), Henkel (Mir, Schwarzkopf, Super Croix) et Unilever (Axe, Ben& Jerry's, Knorr, Rexona). Les parfumeurs Puig et Coty et le spécialiste des soins dermatologiques Galderma rentrent aussi dans cette catégorie.

Les sociétés citées précédemment sont parfois rangées dans un sous-secteur des "staples" appelé plus simplement "HPC" pour "Household and Personal Care", autrement dit les produits ménagers et de soins personnels.

Les groupes agroalimentaires comme Danone et Nestlé ainsi que les alcooliers, tels que Pernod Ricard ou Heinken, appartiennent également à l'univers des "staples". Même si là encore, ils constituent souvent des sous-secteurs analysés à part. Les spiritueux en Europe sont ainsi relativement nombreux en Europe avec Pernod Ricard, Rémy Cointreau, Diageo ou encore Campari.

Les "REIT", ou "SIIC" dans la langue de Molière

Un acronyme un peu barbare qui, cette fois, possède un équivalent très direct en français. Le mot "REIT" renvoie à "real estate investment trust", c'est-à-dire tout simplement les sociétés qui financent et investissent dans l'immobilier, soit les foncières. En français on parle des "SIIC", pour "sociétés d'investissement immobilier cotées".

Les groupes de ce secteur peuvent opérer des centres commerciaux, comme Unibail-Rodamco-Westfield et Klépierre, gérer les murs d'hypermarchés, comme Carmila et Mercialys, ou être plus présents dans l'immobilier de bureaux et/ou résidentiel, comme Icade ou Gecina ou l'allemand Vonovia. Les promoteurs Kaufman&Broad et Nexity sont, par contre, exclus des SIIC.

Les SIIC possède un statut avec un régime fiscal particulier qui les exonère d'impôt sur les sociétés sur leurs activités de location ou sur leur plus-value de cession mais les obligent à verser normalement (des reports peuvent être effectués) une part très élevée (95% du résultat récurrent,100% des dividendes perçues des filiales) de leurs bénéfices à leurs actionnaires.

Les "OEM", comme Renault

Le mot OEM ("original equipment manufacturer") est en fait un terme générique qui renvoie à des sociétés qui produisent des biens ou des pièces manufacturés.

Si on le trouve parfois dans l'aéronautique pour désigner des avionneurs, cet acronyme est inévitable dans un secteur: l'automobile. Les analystes et même les dirigeants de cette industrie l'emploient tout simplement pour désigner les constructeurs, par opposition aux équipementiers ("auto parts" ou parfois "suppliers").

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