(BFM Bourse) - Benjamin Smith, ex numéro 2 d'Air Canada, est nommé PDG d'Air France, les syndicats sont sceptiques, le marché aussi.

Air France perd plus de 2% ce matin à 8,79€ à 9h55 suite à la nomination du nouveau PDG Benjamin Smitch, ex numéro 2 d'Air Canada.

Un feuilleton interminable après des grèves et des négociations salariales

Après plus de 3 mois de tergiversations et le départ fracassant de Jean Marc Janaillac le 4 mai dernier suite à des désaccords au sujet d'un accord salarial, pour la compagnie déjà en difficultés sur le plan financier comme boursier depuis des mois et même des années.

Depuis le début de l'année, la compagnie aérienne est en recul de 35% sur le marché parisien.

Elle traverse une grave crise sociale depuis des mois, après une quinzaine de jours de grève pour des négociations salariales entre février et juin qui ont coûté 335 millions d'euros à Air France.

Plusieurs polémiques sur la nomination

Avant même sa nomination aujourd'hui, plusieurs polémiques sont apparues ces derniers jours au sujet du canadien. D'une part, sur le fait qu'il ne soit pas français, et poussé par un des actionnaires, Delta Airlines pour ne pas le citer, selon les syndicats, qui voient en lui un "casus belli' et ont déjà menacé d'une nouvelle grève. C'est en effet la première fois qu'Air France ne sera pas dirigée par un français. D'autre part, son salaire, qui serait de 4,25 millions d'euros tout compris, soit plus du triple de Mr Janaillac, est un mauvais signal selon certains hommes politiques, et selon les syndicats.

Pour d'autres, il est considéré comme un fin tacticien avec les syndicats et comme l'architecte du redressement avec Air Canada depuis dix ans, même s'il aura fort à faire pour convaincre les syndicats, comme le marché.

Mais en attendant, le marché reste très sceptique, et le titre corrige assez nettement ce matin, et reste en baisse de 35% depuis le début de l'année.