(BFM Bourse) - Le dernier rapport de Janus Henderson a à nouveau fait état d'un record de dividendes versés par les entreprises cotées au troisième trimestre, à 431,1 milliards de dollars. Pour l'ensemble de 2024, le gestionnaire d'actifs prévoit un montant record de 1.730 milliards de dollars.
Les dividendes versés par les entreprises battent encore des records. Au troisième trimestre, les paiements de coupons par les sociétés ont atteint le plus haut historique de 431,1 milliards de dollars, selon le dernier rapport du gestionnaire d'actifs Janus Henderson. Une hausse de 3,1% sur un an.
"Les réductions très importantes opérées par seulement cinq entreprises expliquent le ralentissement apparent et masquent une croissance beaucoup plus forte sur l'ensemble du marché. Ces réductions incluent Evergreen Marine à Taïwan et Glencore au Royaume-Uni qui, à elles deux, ont eu un impact de 3,4 points de pourcentage sur le taux de croissance du troisième trimestre. Sans ces réductions, la croissance mondiale aurait été plus de deux fois plus rapide, à 6,5 %", explique Janus Henderson.
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
Les coups de pouce de Meta et Alphabet
Les versements de dividendes ont été notamment élevés aux États-Unis, où deux mastodontes de la tech, Meta et Alphabet, ont versé des dividendes pour la première fois sur la période.
Cela "montre que ces secteurs relativement nouveaux arrivent à maturité et commencent à restituer aux actionnaires une partie des très grandes quantités de liquidités qu'ils ont accumulées", note Jane Shoemake, gérante de portefeuille chez Janus Henderson.
Plus largement, 96% des sociétés américaines ont augmenté ou maintenu leur versement de dividende d'une année à l'autre, a remarqué Janus Henderson. La croissance sous-jacente, c'est-à-dire retraitée des dividendes spéciaux, des variations de changes ou encore des effets calendaires, des coupons s'est établie à 10% sur le trimestre aux États-Unis.
"La Chine, l'Inde et Singapour ont tous versé des dividendes record au cours du trimestre. La majeure partie de la croissance en Chine est due à Alibaba, qui distribue pour la première fois cette année des liquidités à ses actionnaires, tandis qu'en Inde, la croissance a été forte dans un très large éventail d'entreprises", note par ailleurs Janus Henderson.
Une croissance vouée à se poursuivre?
En France, la croissance sous-jacente des dividendes s'est établie à 8,5% ce qui "est conforme à la tendance observée depuis le début de l'année", note le gestionnaire d'actifs. "Parmi les quelques entreprises qui ont effectué des versements, la plupart ont affiché des augmentations à deux chiffres, mais une hausse plus modeste de Totalenergies, qui était de loin le plus gros payeur, a freiné le montant cumulé", ajoute-t-il.
Pour l'ensemble de 2024, Janus Henderson table sur un chiffre de 1.730 milliards de dollars soit un tout petit peu moins que précédemment (1.740 milliards de dollars). Ce chiffre traduirait une hausse de 4,2% en données publiées et de 6,4% sur une base sous-jacente. Il marquerait surtout un nouveau record historique.
"Les craintes selon lesquelles la hausse des taux d'intérêt pourrait peser lourdement sur l'économie mondiale se sont jusqu'à présent avérées infondées", explique Jane Shoemake.
"La rentabilité des entreprises dans la plupart des régions du monde semble solide, ce qui implique que la croissance des dividendes peut se poursuivre jusqu'en 2025. En tout état de cause, les dividendes affichent une croissance plus régulière que les bénéfices au fil du temps, car les entreprises s'efforcent de gérer les ratios de distribution tout au long du cycle économique", conclut-elle.
Rappelons qu'un dividende ne constitue pas un "cadeau" aux actionnaires mais une fraction de la richesse qu'une société décide de reverser directement à ses porteurs. Son versement est en théorie neutre pour l'actionnaire, car le dividende est détaché du cours de l'action (dont le cours baisse mécaniquement d'autant à ce moment-là). Autrement dit, il récupère dans une poche ce qu'il perd dans l'autre.