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Pire qu'octobre, le mois de septembre est traditionnellement le plus calamiteux en Bourse : Est-ce que ce sera encore le cas en 2025?

Aujourd'hui à 07:00
La réputation du mois de septembre est tenace

(BFM Bourse) - Le mois de septembre est traditionnellement le pire mois de l'année en Bourse, plus que celui d'octobre pourtant marqué par les grands krachs de la période moderne. Et compte tenu des nombreux grands rendez-vous qui sont à l'agenda, les investisseurs redoutent tout particulièrement ce neuvième mois de l'année en Bourse.

La Bourse et la saisonnalité. Et qui de mieux que Mark Twain, créateur des personnages de Tom Sawyer et Huckleberry Finn, pour tourner au mieux en dérision ce phénomène. Selon le célèbre écrivain américain (qui avait lui-même réalisé un certain nombre d'investissements calamiteux), octobre est l'un des mois les plus dangereux pour jouer en Bourse, les autres mois risqués étant juillet, janvier, septembre, avril, novembre, mai, mars, juin, décembre, août et février.

Mais cette boutade masque un phénomène de saisonnalité tout à fait réel (et assez inexpliqué en regard de la théorie financière moderne, qui voudrait que les inefficiences du marché soient gommées au fil du temps): non, tous les mois ne se valent pas en Bourse.

Le mois d'octobre est réputé pour être un mois assez calamiteux en Bourse. Parmi les événements qui ont forgé la mauvaise réputation de ce dixième mois de l'année, on peut citer la panique bancaire américaine de 1907 (les mardi, jeudi puis lundi noirs de la crise de 1929) puis le "lundi noir" du krach de 1987, au cours duquel le Dow a connu sa plus forte chute journalière, abandonnant 22,6%

Le mois d'août tient aussi une sulfureuse réputation de mois agité sur les marchés. Les volumes de transactions qui tendent à diminuer en août, car les traders et les investisseurs partent en vacances avant la fin de l'été. Cette désertion des opérateurs peut donc conduire à plus de volatilité.

Mais il existe un mois en particulier qui n'est clairement pas à l'avantage des investisseurs. Et ironiquement, il s'intercale entre les mois d'août et octobre : c'est bien évidemment le mois de septembre.

Une réputation peu flatteuse qui se vérifie

Et en ce mois de septembre, la question revient naturellement sur le devant de la scène. Le neuvième mois de l'année a débuté sur une note hésitante pour CAC 40 qui n'a pas concédé énormément de terrain sur la première semaine (-0,38%). Aux Etats-Unis, la tendance est aussi un peu timorée, seul le Nasdaq a bouclé cette première semaine en territoire positif.

Cette première semaine de septembre sur les places boursières mondiales semble pour l'instant donner un peu de crédit à la mauvaise réputation de ce mois de rentrée. "Quelle que soit votre vision des marchés, il y a une chose que nous pouvons nier : le mois de septembre est en moyenne le plus mauvais mois de l'année depuis près de 75 ans", a souligné fin août, John Plassard, associé et responsable de la stratégie d'investissement Cité Gestion dans son billet matinal.

"C'est le pire mois de l'année, le S&P 500 a perdu en moyenne 0,87% en septembre depuis 1950. Août est le deuxième mois (le moins porteur) avec une performance négative de -0,20%. Ce qui tranche avec le meilleur mois de l'année qui est novembre puisque le S&P 500 gagne en moyenne 1,63%", a aussi rappelé John Plassard.

Les raisons de l'effet septembre

Parmi les raisons qui viennent expliquer cette sous-performance historique des indices pendant ce neuvième mois de l'année, John Plassard rappelle la saisonnalité de ce phénomène, avec des investisseurs modifiant leurs portefeuilles à la fin de l'été pour "encaisser".

Le spécialiste cite aussi des raisons fiscales pour les fonds communs de placement américains, ou "mutual funds" qui encaissent leurs avoirs pour récupérer leurs pertes fiscales, puisque ces établissements clôturent leur exercice fin septembre.

"Lorsque la saison automnale commence et que ces investisseurs en vacances retournent au travail, ils abandonnent les positions qu'ils avaient l'intention de vendre. Dans ce cas, le marché subit une pression de vente accrue et, par conséquent, une baisse générale", fait-il aussi valoir.

Une deuxième partie de mois à risque

John Plassard rappelle aussi que les deux dernières semaines de septembre sont les deux plus mauvaises de l'année depuis 1950. Cette période sera d'autant plus intéressante à suivre, relève John Plassard, dans la mesure où les investisseurs prendront connaissance de la dernière réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne le 11 septembre, puis une semaine plus tard de celle de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Elle devrait déboucher sur une première baisse de taux. Le très mauvais rapport de l'emploi américain publié vendredi 5 septembre a enfoncé le clou, accréditant cette thèse d'un assouplissement monétaire ce mois-ci. Selon l'outil CME Fed Watch, le marché accorde une probabilité de 85,8% à un assouplissement de 0,25 point de pourcentage et même de 14,2%...pour une baisse de 0,5 point de pourcentage.

D'autres banques centrales viendront compléter l'agenda de cette deuxième partie de mois, comme la réunion de la Banque d'Angleterre, celle du Japon ou encore la Banque nationale suisse.

"Avec un agenda chargé en réunions de banques centrales et en publications macroéconomiques, septembre 2025 pourrait bien confirmer ou démentir cette réputation redoutée", ajoute-il.

Avant, les marchés seront fixés sur le sort du gouvernement français. "L’échec du vote de confiance le 8 septembre, qui entraînerait une chute du gouvernement, est plus probable que le vote des motions de censure proposées jusqu’à présent par les oppositions car il ne nécessite qu’une majorité des votes exprimés (et non une majorité absolue de l’ensemble des députés)", rappelle Christophe Boucher, Directeur des investissements chez ABN Amro Investment Solutions.

"On voit l'instabilité politique en France depuis un certains temps avec des taux obligataires qui se tendent. En septembre, les entreprises ont besoin de liquidités et la prélèvent au marché. Le mois de septembre peut donc être un tout petit peu dangereux", prévient David Kruk, head of Trading Desk chez La Financière de l'Echiquier, dans l'émission BFM Bourse mercredi 3 septembre.

Faut-il rendre les armes dès maintenant? Pour David Kruk, ce risque de marché pourrait donner lieu à des opportunités pour faire des achats à bon compte. "Saisissons cette opportunité pour acheter. Et si vous regardez toutes les dernières années, cela a été le cas", ajoute-t-il.

Et donc de profiter de l'effet Halloween ou "Halloween effect" qui implique que la période de novembre à avril offre le plus fort potentiel de hausse sur les marchés financiers.

"Il y a une équation qui est très simple qui va faire monter les marchés, c'est que les résultats d'entreprises se tiennent bien avec des marges qui ont tenu, des anticipations qui ont été reconduites. Dans le même temps, la Réserve fédérale américaine va baisser ses taux, avec au moins une baisse en septembre et probablement une autre en décembre", fait-il valoir.

Sabrina Sadgui - ©2025 BFM Bourse
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