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Marché : Les turbulences bancaires vont-elles bloquer les introductions en Bourse?

samedi 25 mars 2023 à 07h00
Les introductions à la Bourse de Paris sont encore peu nombreuses en ce début 2023

(BFM Bourse) - Le vacillement du système financier a provoqué des conditions de marché qui pourraient entraîner un certain attentisme dans l'immédiat. Mais aussi potentiellement des opportunités à moyen terme.

C'est peu dire que la volatilité du marché a été forte ces dernières semaines. Les tensions sur le secteur bancaire ont provoqué des chutes de cours inédites depuis le début du conflit en Ukraine. La faillite de Silicon Valley Bank aux Etats-Unis, le sauvetage par d'autres établissements de First Republic et, bien sûr, le rachat de Credit Suisse par UBS à prix cassé ont été autant d'épisodes ponctués de vives dégagements en Bourse.

Il en ressort des conditions de marché pas forcément favorables au premier coup d'oeil à de potentielles opérations pour s'introduire sur la cote parisienne.

Déjà l'année 2022 n'avait guère été un bon millésime, la faute à nombre d'éléments dont le conflit en Ukraine et l'accélération de l'inflation. Le marché des introductions en Bourse s'est écroulé, Allegra Finance recensant 36 entrées en Bourse l'an passé contre 57 en 2021 et 487 millions d'euros de montants levés contre 4 milliards en 2021.

Le principe est que "pour fonctionner, une introduction en Bourse nécessite une certaine stabilité sur le plan boursier, un marché plutôt haussier et un climat géopolitique apaisé", rappelle Olivier Guignon, associé chez Alantra

Le cabinet EY jugeait néanmoins que l'année 2023 pourrait présenter "des conditions favorables" à une reprise des opérations.

Amélioration du marché au début 2023

Le climat s'était effectivement amélioré en ce début d'année, avec une belle reprise des marchés actions, le CAC 40 ayant battu des records en séance à plusieurs reprises. "Si certaines difficultés de 2022 sont toujours présentes, le marché a quand même connu un élan haussier depuis le début de l'année. De plus, les conditions de financements privés, hors marché financier donc, se sont tendues, ce qui peut pousser les entreprises à voir une opportunité de se financer en Bourse plutôt qu'auprès des banques", explique Olivier Guignon.

Les craintes bancaires ont clairement freiné la marche en avant du CAC 40 qui est même retombé sous les 7.000 points au cours des derniers jours. Et la volatilité est redevenue, un temps, la norme.

Les introductions en Bourse sur la place parisienne, de leur côté, demeurent pour l'heure atone. Le spécialiste de l'apprentissage de la conduite automobile en ligne Lepermislibre a franchi le pas le mois dernier. Signe positif toutefois: Florentaise, le spécialiste des terreaux bas carbone, a lancé mercredi son introduction en Bourse.

Est-ce que les récentes turbulences sur les banques peuvent mettre à mal ce marché ou avoir un impact négatif? Pas si sûr. "A court terme, les turbulences qui ont récemment affecté les banques sur le marché peuvent créer de l'attentisme de la part de sociétés qui envisageaient une introduction, pour quelques jours ou quelques semaines. Les entreprises peuvent attendre de voir comment les choses évoluent avant de franchir le pas", répond Olivier Guignon.

"Néanmoins, si effectivement les banques européennes ne sont pas affectées par les difficultés de Credit Suisse, grâce à son rachat par UBS, que les problèmes des banques américaines comme SVB ou First Republic restent limités aux Etats-Unis, le marché des introductions en Bourse ne devrait pas être affecté par ces récentes turbulences", poursuit-il.

Un attrait renforcé de la Bourse?

A moyen terme ces craintes pourraient même se traduire par un petit catalyseur pour les potentielles introductions en Bourse. "Ces tensions sur les banques pourraient même, in fine, accentuer le durcissement des conditions de financement dans le privé hors marché. Ce qui pourrait encore davantage inciter des entreprises à s'orienter vers la Bourse plutôt que des financements privés", explique Olivier Guignon.

"Certains secteurs pourraient effectuer des arbitrages et considérer qu'il est plus opportun de passer par le marché pour se financer. On peut penser à la transition énergétique, dont les acteurs possèdent de belles 'equity stories', c'est-à-dire de belles histoires à raconter aux investisseurs, mais qui ont besoin de financements. On peut également songer à certains secteurs de la tech qui ont bénéficié jusqu'à récemment de financements plutôt bienveillants. Mais c'est moins le cas à l'heure actuelle", développe-t-il.

Rappelons qu'Euronext a récemment dévoilé la liste des sociétés bénéficiant de son programme d'accompagnement dédié en vue d'une potentielle introduction en Bourse. En France, 39 sociétés ont rejoint ce programme. Parmi elles, des entreprises qui parlent au grand public dont Evaneos, le spécialiste des voyages sur mesure qui pourrait rejoindre Voyageurs du Monde, qui est lui coté en Bourse. On peut citer également Withings, le précurseur en matière de balances connectées et qui a étendu sa gamme de produits aux montres elles-aussi connectées.

Julien Marion - ©2023 BFM Bourse
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