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Marché : Les rachats d'actions à nouveau dans le collimateur du gouvernement

mercredi 20 septembre 2023 à 16h54
Le gouvernement hausse le ton sur les rachats d'actions

(BFM Bourse) - Le ministre des Comptes publics Thomas Cazenave relance l'idée d'encadrer davantage les programmes de rachats des actions des entreprises cotées. En mars, le président Emmanuel Macron était déjà monté au créneau pour fustiger cette forme de retour à l'actionnaire.

Les rachats d'actions sont une nouvelle fois dans le viseur du gouvernement. L’exécutif réfléchit à encadrer le recours à cette pratique qui consiste pour une entreprise cotée à acquérir ses propres actions pour soutenir son cours de bourse et donc à récompenser indirectement les actionnaires qui restent investis.

Lors de la publication de leurs résultats annuels, plusieurs grands groupes du CAC 40 ont en effet annoncé des programmes de rachats d'actions après avoir dévoilé des bénéfices records. C'est le cas, par, exemple, de TotalEnergies, LVMH, BNP Paribas, Stellantis ou encore d'Axa. Selon un décompte de BFM Bourse, un peu moins de 13 milliards d'euros de programmes de rachats d'actions ont été annoncés par ces groupes lors de la publication de leurs résultats ou relativement peu après.

Une pratique décriée

C'est trop pour l'exécutif qui souhaite réguler cette pratique... En pleine polémique sur les "superprofits" et plus globalement sur le partage de la valeur, le gouvernement veut donc contraindre les groupes à redonner davantage à leurs salariés. Et c'est le ministre des Comptes publics, Thomas Cazenave, qui vient relancer l'idée d'une meilleure répartition des profits des entreprises.

"Ça peut être une pratique courante, mais c'est aussi parfois une manière d'enlever un peu du bénéfice qui aurait pu être redistribué aux salariés", a déclaré mercredi matin Thomas Cazenave au micro de Sud Radio. Le ministre se dit aussi "prêt à travailler" avec toutes les forces politiques qui le demandent afin d'intégrer des amendements au projet de loi de finances (PLF) pour 2024, dans le but de faire avancer le sujet.

L'idée du gouvernement ne date pas d'hier. En mars dernier, Emmanuel Macron était déjà monté au créneau et avait déjà fustigé le "cynisme" des entreprises qui réalisent des bénéfices exceptionnels et rachètent leurs propres actions, évoquant alors une "contribution exceptionnelle" qui serait demandée à ces groupes.

Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, s'était également emparé du sujet quelques jours après l'intervention d'Emmanuel Macron. "Nous voulons que les grandes entreprises qui font du rachat d'actions, qui ont donc les moyens de le faire, contribuent davantage à la meilleure rémunération des salariés", avait déclaré Bruno Le Maire devant les sénateurs.

Il avait aussi expliqué que, sur la méthode, le gouvernement adresserait une proposition aux partenaires sociaux pour qu'ils "négocient sur cette meilleure participation, ce meilleur intéressement, cette distribution plus large d'actions pour les grandes entreprises qui ont recours" à ces rachats d'actions.

Plus de 900 milliards de dollars aux Etats-Unis

Aux Etats-Unis, pays où les rachats d'actions sont monnaie courante en raison d'une fiscalité avantageuse, Joe Biden, et son administration ne se privent pas non plus pour fustiger cette forme de retour à l'actionnaire. En début d'année, le président américain a appelé à quadrupler la taxe sur les rachats d'actions, pour faire passer le taux d'imposition de 1% à 4%.

Selon Janus Henderson, qui a compilé les annonces de 1200 grandes entreprises mondiales, les rachats d'actions aux Etats-Unis se sont élevés à 932,43 milliards de dollars en 2022 contre 758,4 milliards de dollars en 2021, soit une hausse de 19%.

Sabrina Sadgui - ©2025 BFM Bourse
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