(BFM Bourse) - Le Dow Jones termine de nouveau l'année à un record historique. Mais après avoir signé la meilleure performance parmi les 30 valeurs du Dow Jones en 2019 (+86,2%) puis en 2020 (+80,8%), Apple se fait devancer en 2021.
Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) termine l'année 2021 comme la précédente: à un sommet historique. En hausse de 19,2% entre le 1er janvier et la clôture du 31 décembre, le 2e plus vieil indice boursier au monde (créé en 1896) -derrière le Dow Jones Transportation Average, également créé par le statisticien Edward Jones et le journaliste Charles Dow- a franchi plusieurs jalons, le dernier en date étant celui des 36.000 points.
Son mode de calcul est à la fois original et très simple. Le DJIA est toujours le résultat d'un produit de la moyenne des cours nominal des actions concernées, sans pondération en fonction de la capitalisation. Autrement dit: plus le cours facial d'une action est élevée, plus sa pondération au sein de l'indice est importante. C'est ainsi que United Health jouit actuellement de la plus grosse pondération (9,1%) au sein du DJIA, devant Home Depot (7,4%), Goldman Sachs (7%) et Microsoft (6,2%), quatre sociétés dont l'action se négocie à plus de 300 dollars l'unité. Malgré sa valorisation record, le poids d'Apple dans l'indice est de seulement 3,2%, notamment en raison de son récent "stock split".
Après une année 2020 bouclée sur un gain de 7,2%, la solide performance enregistrée par le DJIA en 2021 s'explique par les fortes hausses de ses poids lourds, Home Depot et Microsoft s'étant chacun adjugé plus de 50% cette année. À la clôture de ce jeudi, c'est le premier cité qui devance légèrement le second (+54,7% contre +53,7%).

Disney grand perdant de 2021
L'un des deux détrônera donc Apple, qui avait déjà réussi le tour de force de signer la plus forte hausse du DJIA deux années consécutivement (2019 et 2020), ce qu'aucun autre groupe n'était parvenu à faire lors des 25 dernières années selon un rapport de Bespoke Investisment. À l'autre bout du spectre, Disney est le plus grand perdant du Dow en 2021 avec une baisse de 14,5%. Apple, lui, s'affiche encore en hausse de 35% sur les douze derniers mois, et son cours a donc désormais été multiplié par 4,5 en 3 ans. Un parcours boursier exceptionnel donc, mais qui fait plutôt figure d'exception, selon les experts du bureau d'étude indépendant qui se sont demandés comment se comportent les titres qui surperforment le DJIA l'année suivante.
"À l'approche de 2022, nous voulions savoir si un investisseur avait intérêt à profiter de la dynamique et à acheter le plus grand gagnant du Dow Jones chaque année ou s'il était préférable d'adopter une approche à contre-courant et d'acheter le plus grand perdant du Dow Jones" expliquent-ils. L'étude a été menée sur les 25 dernières années.
Sur cette période, la valeur du DJIA ayant réalisé la meilleure performance annuelle n'a engrangé qu'un gain moyen supplémentaire de 6,71% l'année suivante, avec des rendements positifs dans seulement 45,8 % des cas. "Sur une base médiane, la performance de l'année suivante pour le plus grand gagnant du Dow Jones est même négative (-3,96%)" remarquent-ils.
"L'histoire est différente pour les plus grands perdants, qui engrangent en moyenne 12,1% l'année suivante, avec des rendements positifs dans 58% des cas et une variation médiane encore meilleure, à +15,8%" souligne Bespoke.
Des valeurs qui doublent sur un an
Si l'étude montre donc que sur les 25 dernières années, les plus grands perdants ont à peu près fait deux fois mieux, en moyenne, que les plus grands gagnants l'année suivante, "la tendance s'est inversée plus récemment" observent néanmoins les experts. Depuis Caterpillar en 2016, la valeur signant la meilleure performance annuelle au sein du DJIA a en effet progressé, en moyenne, de 42% lors des douze mois d'après. Et au cours des 8 dernières années, le plus grand perdant du Dow n'a affiché une performance positive qu'à 3 reprises l'année suivante, pour une perte moyenne de 6,2% depuis 2013.
Ce graphique permet par ailleurs de distinguer rapidement les bons (2013, 2019) des mauvais (2002, 2008) millésimes. En 2008 par exemple, en pleine crise économique et financière, la meilleure performance parmi les 30 valeurs du DJIA était à mettre sur le compte de Walmart, et celle-ci était loin d'être mirobolante (+17%). Dans l'autre sens, General Motors avait littéralement dégringolé (-87%, soit la pire performance annuelle d'un groupe du Dow au cours de ces 25 dernières années). Au contraire, en 2013, c'est IBM qui avait enregistré la plus forte chute annuelle de l'indice, avec un recul de... 2,1%, quand Boeing avait parallèlement flambé de plus de 80%.
Sur un an, la meilleure performance des 25 dernières années revient à Alcoa (pour "Aluminum Company of America"), avec un bond de +122% en 1999. Le 3e plus grand producteur d'aluminium au monde est sorti du DJIA en 2013. Parmi les autres entreprises à avoir vu leur valeur plus que doubler sur un an, on peut également citer Walmart en 1998 (+106%), Intel en 2005 (+105%), encore American Express en 2009 (+119%) ou encore Bank of America en 2013 (+108%).