(BFM Bourse) - Dans une note, la banque suisse a identifié une trentaine de valeurs susceptibles de bénéficier des tendances porteuses en Europe, comme le réarmement européen , l'électrification, la banque, les infrastructures ou l'intelligence artificielle.
L'Europe s'apprête à clore une année faste en Bourse, marquée par de nombreux records pour plusieurs grands indices. À titre d'exemple, l'IBEX 35 de Madrid gagne 40,2% sur l'ensemble de 2025, le FTSE Mib de Milan s'adjuge 26,8% et le DAX 40 de Francfort prend 19%. Le CAC 40, lui, est davantage à la traîne, prenant 10%.
Une fois n'est pas coutume les marchés n'auront pas franchement à rougir face à Wall Street. Le Stoxx Europe 600 prend 13% contre 16% pour le S&P 500.
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Cette bonne tendance devrait se poursuivre, tout du moins selon UBS. Dans une note publiée courant novembre, la banque suisse voit le Stoxx Europe 600 atteindre 650 points à la fin de 2026, ce qui traduirait une hausse de plus de 12% par rapport à ces cours actuels.
Dans cette note, la banque suisse identifie par ailleurs des nouveaux "champions internationaux européens" que l'établissement helvétique surnomme les "GOTCHA", un clin d'œil à l'expression "gotcha" en anglais que l'on pourrait traduire en français par "pigé" ou "capté".
Cet acronyme renvoie à "Global Oppotunities for Thematic Champions", c'est-à-dire donc des "opportunités mondiales pour des champions thématiques".
De futurs champions mondiaux?
Ces titres "tirent parti des vents favorables de la politique intérieure pour atteindre une croissance mondiale", explique UBS.
En clair, ces actions rassemblent des groupes qui sont présents sur des thématiques porteuses que l'Europe entend développer, et qui soutiendront aussi leur croissance à l'international.
Pour donner des exemples UBS cite Acciona, un groupe espagnol spécialisé dans la construction, l'ingénierie et la conception de projet d'énergies renouvelables, Prysmian, un fabricant italien de câbles, rival du français Nexans, ou encore Rexel, spécialisé dans la distribution de matériel électrique.
Ces sociétés "se distinguent par leur capacité à transformer les atouts locaux en croissance internationale", écrit UBS. Plus largement, la banque suisse a identifié plusieurs thématiques pour sélectionner ses "GOTCHA".
Elle évoque l'électrification de l'économie, les énergies renouvelables et les groupes de défense, qui ont bénéficié, en 2025, de l'avalanche d'annonces de hausses des budgets militaires en Europe.
Les groupes d'énergies renouvelables et d'électrification bénéficieront par exemple de près de 2.000 milliards d'investissements dans les réseaux et les source d'énergies "propres", note la banque.
L'établissement a également retenu les sociétés d'infrastructures, les "gagnants" de l'intelligence artificielle (IA), ainsi que les banques. Ce dernier secteur a le vent en poupe en Europe, "soutenu par une accélération de la croissance des prêts, un contrôle efficace des coûts et une solide situation financière" alors que ses valorisations restent "attractives", poursuit UBS.
Les stratégistes de la banque aboutissent à une liste de 29 actions, dont plus de la moitié est recommandée à l'achat par les analystes (huit sont à "neutre", et quatre ne sont pas suivies par l'établissement). La liste complète figure au bas de cet article.
Bouygues, Crédit Agricole SA ou Schneider Electric
Mentionnons les cinq valeurs françaises. Bouygues (non suivie par la banque) et Vinci sont rangées dans la thématique des infrastructures Vinci appartenant également à "l'électrification".
Dans un précédent article, nous expliquions que l'ensemble de ce compartiment avait pu être porté par le plan de relance allemand en Bourse.
"Le plan de relance dans les infrastructures stimule tous les secteurs des matériaux et les valeurs françaises bénéficient de cet effet puisque le plan de relance allemand bénéficiera aussi aux acteurs voisins", soulignait, début juin sur BFM Bourse, Philippe Ferreira, responsable adjoint de la stratégie chez Képler Cheuvreux.
Crédit Agricole SA est le seul représentant français des banques dans la sélection, UBS appréciant la valorisation attrayante de l'établissement, ainsi que sa politique d'acquisition et sa rentabilité de fonds propres tangibles (ROTE) supérieure à celle de ses pairs.
Schneider Electric, fait lui partie des "gagnants de l'IA" dans la liste. Schneider a souffert cette année (l'action recule de plus de 4%) alors que le groupe est pourtant exposé à l'hyper-croissance des data centers et donc par dérivation à l'essor de l'IA en Bourse.
Ce parce que le groupe développe une large de produits et de technologies d'efficacité énergétique pour les centres de données (onduleurs, logiciels de surveillance, systèmes de refroidissement, etc…).
UBS pense toutefois que le groupe peut repartir de l'avant. Le banque suisse estime que le groupe affichera l'an prochain une progression à deux chiffres de ses résultats et s'attend à ce qu'il mette davantage l'accent sur les coûts.
Le dernier membre français de la liste est Rexel, seule action française recommandée à "neutre" par UBS. La banque suisse note les perspectives robustes dans les data centers et le haut débit, avec en plus des premiers signaux de reprise du bâtiment en Europe, un marché important de Rexel. Mais la valorisation actuelle du distributeur lui semble juste.
Une liste IA
Parmi les autres groupes européens, remarquons qu'un seul groupe de défense a été retenu, à savoir le norvégien Kongsberg Gruppen, qui produit par exemple des missiles.
Des noms très connus sont présents, comme le spécialiste des technologies clef pour la conception de semi-conducteurs (et première capitalisation européenne) ASML, désigné gagnant de l'IA, le spécialiste des renouvelables danois Orsted, ou comme dit plus haut l'italien Prysmian. De nombreux groupes bancaires font partie de la liste, parmi lesquels, BBVA, Santander, Intesa Sanpaolo ou Natwest.
Toutes ces sociétés évoluent dans des domaines "dans lesquels la politique européenne soutient la croissance nationale, ce qui, selon nous, facilite déjà le succès international", rappelle UBS. Ces orientations politiques à l'échelle européenne "sont à l'origine d'une nouvelle vague de réussites nationales qui pourraient devenir les prochains champions mondiaux de l'Europe", conclut-elle.
À noter qu'UBS a établi une autre liste composée de groupes cotées qui vont bénéficier d'amélioration de productivité permise par l'IA. Cette sélection s'appuie sur l'amélioration des ventes par employé et des marges.
Nexans, Safran, Dassault Aviation, Sopra Steria, Eurofins en font partie de même que l'allemand Zalando, le spécialiste suédois des produits d'hygiène domestiques Essity ou encore le groupe pharmaceutique suisse DSM-Firmenich.