(BFM Bourse) - Selon le Financial Times, l'entrée en Bourse de la société de capital-investissement CVC Partners, prévue en novembre, a été reportée à 2024 en raison de conditions de marché dégradées.
La plus grosse entrée en Bourse de 2023 sur le sol européen n'aura pas lieu. CVC Partners qui était bien engagé pour entrer à la Bourse d'Amsterdam dans les prochaines semaines, a décidé en fin de semaine dernière de reporter à 2024 son opération, rapporte le Financial Times
Pourtant, il y a quelques semaines le géant du capital-investissement était encore bien déterminé à aller au bout de cette opération. Mais les récents remous sur les marchés financiers ont eu raison de ce qui devait être la plus grosse entrée en Bourse de l'année sur le sol européen.
La société comptait lever environ 1 milliard d'euros, sur la base d'une valorisation estimée à 15 milliards d'euros, lorsque la société avait accepté de céder une part minoritaire de son capital à une division du gérant d'actifs Blue Owl, en 2021, rapportait de son côté le Financial Times dans un précédent article.
"Les conditions de marché ne sont pas réunies", expliquent ces sources au Financial Times pour justifier ce report. Ces mêmes sources citent les mauvais résultats des sociétés EQT, un comparable suédois, ou Blackstone. L'incertitude causée par le conflit au Moyen-Orient et les préoccupations concernant l'état de l’économie ont aussi fait pencher la balance en faveur d'un report de l'opération.
La société de capital-investissement gère, selon son site internet, des actifs représentant 160 milliards d'euros avec des participations dans 120 sociétés non cotées, très diverses.
CVC est notamment connu du grand public pour avoir racheté l'an passé au groupe espagnol Ebro Foods la marque de pâtes Panzani. CVC a également pris des participations dans la marque horlogère suisse Breitling et a acquis en 2015 le groupe de cosmétiques et de maquillage Douglas.
Un premier report
Début 2022, la société de capital-investissement avait déjà souhaité entrer en Bourse mais elle avait dû y renoncer à la suite de conditions de marché rendues difficiles par l'éclatement de la guerre en Ukraine.
Ce nouveau report constitue un mauvais signal pour l'ensemble du marché des introductions en Bourse, déjà bien marqué par le récent fiasco de l'introduction en Bourse du fabricant de sandales Birkenstock à New-York. Toujours aux Etats-Unis, le fabricant de semi-conducteurs Arm ou Instacart, le spécialiste de la livraison alimentaire cotent désormais en-dessous de leur cours d'introduction en Bourse et ce, après des débuts boursiers tonitruants.
Le piètre parcours des derniers prétendants sur les marchés financiers a de quoi refroidir les potentiels candidats à une entrée en Bourse. "L'environnement actuel n'est pas favorable aux sociétés fragiles qui veulent aller en Bourse", expliquait Avery Spear, de Capital Renaissance citée par l'AFP. Le contexte "n'est pas non plus propice aux entreprises solides, parce qu'elles ne parviennent pas à obtenir le prix qu'elles veulent", ajoutait-elle.
Planisware jette l'éponge
A Paris, Planisware avait également jeté l'éponge la veille de son entrée en Bourse, le 11 octobre dernier. Là aussi, l'opération était attendue de toute la communauté financière française.
L'éditeur de logiciels visait en effet une entrée sur le compartiment A d'Euronext Paris - réservé aux plus grandes capitalisations de plus d'1 milliard d'euros - qui n'avait plus vu de nouveaux entrants depuis OVH Groupe, le leader européen des services de cloud computing, en octobre 2021
"L'environnement de marché s'est récemment détérioré, incitant les investisseurs à la plus grande prudence", avait alors déclaré Pierre Demonsant, co-fondateur et président de Planisware.
Pour autant, la météo boursière n'assure pas à elle seule la réussite d'une introduction en Bourse. Ce sont aussi les conditions proposées aux investisseurs (multiples de valorisation demandés) qui garantissent ou non la réussite du projet.