(BFM Bourse) - Le mois dernier, Nvidia puis Microsoft ont été les deux premières sociétés au monde à franchir ce cap symbolique. Quelles entreprises cotées peuvent également franchir cette barre. Le site Bestbrokers s'est posé la question.
Deux des "Sept Magnifiques" de Wall Street ont repoussé leurs records en Bourse au cours du mois de juillet. L'atteinte de ces sommets a été accompagnée pour ces sociétés du franchissement du palier symbolique des 4.000 milliards de dollars de capitalisation boursière (la valeur totale de leurs actions).
Le 9 juillet dernier, Nvidia a été la première société de l'histoire à valoir plus de 4.000 milliards de dollars en Bourse. Le géant américain des processeurs graphiques a franchi ce pallier seulement un an après avoir dépassé celui des 3.000 milliards de dollars de capitalisation.
Le groupe américain a donc passé ce seuil symbolique, ouvrant la voie à ses plus proches poursuivants, Microsoft en tête. Le géant de l'informatique n'a d'ailleurs pas tardé à rejoindre la coqueluche des marchés financiers. Trois semaines après Nvidia, le groupe de Redmond a à son tour franchi la barre des 4.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, .
L'IA comme moteur
Le dénominateur commun entre ces deux sociétés? Leur capacité à tirer parti de l'essor de l'intelligence artificielle. Depuis près de trois ans, les performances financières de Nvidia bénéficient de la forte demande pour ses processeurs graphiques, indispensables pour donner la puissance de calcul nécessaire à l'entraînement et au développement des grands modèles de langage d'IA générative (ChatGPT, Gemini).
Sur son dernier exercice complet, Nvidia avait vu ses revenus grimper de 126% à 60,9 milliards de dollars tandis que son bénéfice net avait bondi de 286% à 32,3 milliards de dollars. Son cours de Bourse a lui explosé, prenant 955% sur trois ans.
Microsoft n'est pas en reste. Le groupe de Redmond a récemment atomisé les attentes au deuxième trimestre, à la faveur de sa division de services d'informatique dématérialisée ("cloud") du groupe, Azure, celle qui doit tirer en premier les fruits de ses investissements dans l'IA.
Les comptes trimestriels livrées par Microsoft ont eu de quoi satisfaire Wall Street, qui lui a bien rendu en catapultant le groupe au-dessus de la barre des 4.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, le 31 juillet, soit le lendemain de cette publication de qualité.
"Les résultats de Microsoft ont été bluffants, on attendait de très bons chiffres et ils ont été encore meilleurs", décrypte Alexandre Baradez, chef analyste chez IG, à l'antenne de BFM Bourse mardi 5 août.
Depuis, Microsoft est légèrement repassé en dessous de ce palier, et affiche à ce jour une capitalisation boursière de 3.922 milliards de dollars. Nul doute que le groupe informatique repassera au-dessus de ce seuil, duquel il reste toujours au contact.
À qui le tour?
Quels groupes pourraient à leur tour dépasser les 4.000 milliards de dollars de capitalisation boursière?
Le site Bestbrokers s'est posé la question. Pour tenter d'identifier les prochaines sociétés pouvant rejoindre Nvidia et Microsoft, Bestbrokers a appliqué une méthodologie simple voire simpliste. Mais qui donne quelques pistes.
Le site a passé au crible les 20 plus grosses capitalisations boursières mondiales au 4 août 2025, en s'appuyant sur les données de companiesmarketcap.com. Puis, les experts de Bestbrokers ont calculé la progression de la capitalisation boursière de chaque entreprise d'une année sur l'autre entre juillet 2022 et août 2025, puis ils ont établi une moyenne sur trois ans.
Bestbrokers a ensuite extrapolé ce taux de croissance annuelle de l'action appliquant ainsi ce taux à la capitalisation boursière de chaque entreprise au 4 août 2025. Ce qui revient, certes, à supposer que les performances du passé se répèteront à l'avenir, un raisonnement erroné. Mais, encore une fois l'étude, a surtout une valeur illustrative.
Selon les projections du site Bestbrokers, Meta, plus connu sous son ancien nom Facebook, pourrait le plus rapidement dépasser 4.000 milliards de dollars de valorisation en Bourse.
Avec une capitalisation boursière actuelle de 1.880 milliards de dollars et en appliquant un taux de croissance moyen de 64,79 % sur trois ans, Meta devrait, selon Bestbrokers, atteindre cette étape en février 2027.
Meta ne pointe toutefois qu'à la sixième place des plus grandes entreprises cotées en Bourse de la planète.
Apple, dont la capitalisation boursière dépasse les 3.000 milliards de dollars, paraît à première vue mieux placé pour franchir la barre des 4.000 milliards de dollars de capitalisation boursière. De même qu'Amazon et Alphabet qui pèsent chacun plus de 2.000 milliards de dollars en Bourse.
Mais leurs taux de progression moyen du cours sur trois ans, c'est-à-dire 5,25% pour Apple, 14,8% pour Alphabet et 20,4% pour Amazon, sont bien inférieurs à ceux de Meta. Si bien qu'en les extrapolant, Amazon n'atteindrait les 4.000 milliards de dollars qu'en 2028, Alphabet en 2029 et Apple en 2030 voire 2031.
La revanche d'une mal-aimée
Atteindre ce seuil symbolique des 4.000 milliards de dollars, serait une belle revanche pour la maison-mère de Facebook, qui était , il y a encore quelques années, raillée pour ses investissements hasardeux dans le métavers et la réalité augmentée. Au plus bas, l'action Meta est même tombée à 88,09 dollars, le 4 novembre 2022.
Pour reconquérir Wall Street, Meta a notamment serré les coûts, a fortiori en 2023, son directeur général Mark Zuckerberg qualifiant ce millésime "d'année de l'efficacité". Puis le groupe a bénéficié de son repositionnement sur l'intelligence artificielle (IA), notamment via son modèle de langage à grande échelle (LLM), Llama.
Près de trois ans plus tard, le bilan boursier de Meta est bien plus flatteur. Son titre évolue à ce jour au-dessus des 770 dollars, soit une hausse de plus de 750% (*) par rapport aux creux touchés en 2022. De brebis galeuse des marchés, Meta est désormais perçu comme un champion de l'IA.
Il faut dire que le groupe technologique américain ne développe pas son modèle l'IA pour le vendre à des tiers, mais pour les besoins internes de la société. Meta a massivement investi dans l’intelligence artificielle en vue d'améliorer l'engagement et le ciblage de l'audience auprès de ses annonceurs. Un pari qui s'avère payant puisque le groupe a accéléré la croissance de ses revenus publicitaires.
D'ailleurs, la maison-mère de Facebook et d'Instagram a livré fin juillet des résultats supérieurs aux attentes au deuxième trimestre et a communiqué une cible de revenus nettement au-dessus du consensus pour le troisième trimestre.
"Le trimestre exceptionnel de Meta est le meilleur exemple à ce jour de l'impact tangible de l'IA sur la croissance du chiffre d'affaires et des bénéfices à grande échelle", juge Gene Munster. "La question de savoir si l'IA a un retour sur investissement peut désormais être considérée comme réglée", avait jugé Gene Munster, gérant chez Deepwater AM.
Une autre valeur de la tech a été identifiée par Bestbrokers, comme susceptible d’emboîter le pas à Meta. Il s'agit de Broadcom. En extrapolant la hausse moyenne de l'action sur trois ans (83,1%) le spécialiste des semi-conducteurs dépasserait les 4.000 milliards de capitalisation boursière le 17 mai 2027.
Le succès boursier de Broadcom puise également ses racines dans le boom de l'IA, puisque ses processeurs XPUs peuvent constituer une alternative aux GPU (processeurs graphiques) du leader Nvidia.
En dehors des groupes de tech, la société d'investissement du célèbre financier Warren Buffett , Berkshire Hathaway, serait susceptible de franchir les 4.000 milliards de dollars à la mi-juin 2033, près de 10 ans après avoir dépassé les 1.000 milliards de dollars de capitalisation en août 2024.
En route pour les 1.000 milliards de dollars
Si on redescend un peu plus bas dans cette hiérarchie boursière, Bestbrokers identifie plusieurs prétendants à un dépassement du seuil symbolique des 1.000 milliards de dollars dans les mois à suivre.
Outre Tesla, qui a déjà par le passé franchi à de multiples reprises cette marque, Bestbrokers cite la prestigieuse banque américaine JP Morgan avec une capitalisation boursière de 795,67 milliards de dollars, et le mastodonte mondial de la grande distribution Walmart évalué à 785,99 milliards de dollars.
Ces deux groupes seraient donc les prochains à rejoindre le club des entreprises qui ont un jour dépassé les 1.000 milliards de capitalisation boursière, courant mai 2026 pour JP Morgan et juin 2026 pour Walmart, si la progression de leur capitalisation boursière se maintient à des taux de respectivement 33,89% et 29,73%.
Par contre, aucun groupe européen ne s'est invité dans ce classement exclusivement américain. Et pour cause, Novo Nordisk qui était un sérieux candidat à une telle prouesse, enchaîne les déconvenues depuis plus d'un an. Le laboratoire pharmaceutique a essuyé de nombreux revers dans la spécialité à l'origine de son ascension boursière, à savoir les traitements anti-obésité et anti-diabète.
Novo Nordisk a récemment abaissé pour la deuxième fois en quelque mois ses perspectives annuelles, citant la persistance des "préparations magistrales", des médicaments anti-obésité modifiés, qui pèse sur la demande pour ses produits aux Etats-Unis.
La valeur boursière de la société pharmaceutique danoise s'est ainsi effondrée à 210 milliards de dollars, soit près de trois fois moins qu'au plus haut historique, en juin 2024, à plus de 610 milliards de dollars.
(*) variations arrêtées à la clôture du jeudi 6 août.
