(BFM Bourse) - L'éditeur de jeux vidéo a publié des revenus un peu inférieurs aux attentes au titre de son premier trimestre. Surtout, Ubisoft a livré une cible pour le deuxième trimestre très éloignée des prévisions.
Pour sa première publication de l'exercice 2024-2025, Ubisoft a manqué son rendez-vous avec le marché. L'éditeur de jeux vidéo contrôlé par la famille Guillemot plonge de 7,5% en début de matinée après avoir publié son activité du premier trimestre.
Avec aucune sortie de jeux majeurs sur la période, si ce n'est celle du titre "free to play" (des jeux gratuits mais dont certains contenus sont payants) XDefiant, les revenus ont en très grande partie été tirés du "back-catalogue", c'est-à-dire les revenus issus des jeux déjà sortis (ventes de jeux à proprement parler mais aussi de contenus additionnels comme des DLC).
Ubisoft a dégagé d'avril à fin juin des "net bookings", soit le chiffre d'affaires retraité de certains revenus différés, de 290 millions d'euros, en croissance de 8,3% sur un an, et supérieur à l'objectif visé par la société de 275 millions d'euros.
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Perspectives décevantes
"Dans un marché sélectif, nous avons réalisé un début d’année solide avec un net bookings supérieur à l’objectif, confirmant que nous sommes sur la bonne voie", a affirmé Yves Guillemot, le cofondateur et directeur général du groupe.
Les analystes attendaient toutefois un peu mieux, avec un consensus logé à 300 millions d'euros pour les net bookings, selon Invest Securities.
Ce sont surtout sur les perspectives que le bât blesse. Pour son exercice 2024-2025, qui sera clos en mars prochain, Ubisoft s'appuiera surtout sur deux grands lancements de jeux "AAA" (les blockbusters), à savoir Star Wars Outlaws et Assassin's Creed Shadows. Le premier jeu sortira le 30 août et permettra au joueur d'incarner un hors la loi en monde ouvert dans l'univers de Star Wars. Le second titre doit sortir le 15 novembre et est présenté comme "le titre le plus ambitieux de la franchise Assassin's Creed à ce jour", par la société. Ce jeu d'action se déroulera à l'époque du japon féodal.
Or pour le deuxième trimestre 2024-2025, période qui intègre donc la sortie du jeu Star Wars, Ubisoft a indiqué anticiper un "net bookings" autour de 500 millions d'euros, un objectif inférieur de 21% aux attentes, remarque Deutsche Bank.
"En y regardant de plus près, cela peut s'expliquer par le lancement relativement tardif (30 août) de Star Wars : Outlaws, les perspectives de l'entreprise prévoyant 4,5 millions à 5 millions d'unités (du jeu vendu NDLR) pour le deuxième trimestre, à comparer avec notre estimation de 9 millions pour l'exercice allant jusqu'à mars 2025 (chiffre récemment revu à la baisse par rapport à 11 millions)", décortique la banque allemande.
"Il est possible que cet objectif un peu juste inquiète le marché sur les prévisions de ventes de Star Wars mais ce n'est pas clair", considère de son côté un analyste qui juge "sévère" la baisse de l'action Ubisoft de ce vendredi.
Doutes sur les objectifs
Ubisoft a maintenu ses prévisions pour l'ensemble de son exercice 2024-2025, à savoir une "croissance solide du net bookings", "une légère progression du résultat opérationnel non IFRS" et un flux de de trésorerie libre positif.
"Ceci laisse présager une forte accélération du net bookings au troisième trimestre, ce qui ne devrait pas être une surprise compte tenu de la sortie d'Assassins's Creed : Shadows (15 novembre), de la demande saisonnière et de la poursuite des ventes de Star Wars : Outlaws", juge Deutsche Bank.
"Ubisoft a également fait allusion à des accords de partenariat potentiels au cours du second semestre 2024-2025. (…) Dans l'ensemble, nous sommes confiants dans le fait que les prévisions pour l'exercice 2024-2025 sont toujours à portée de main", conclut la banque allemande.
UBS se montre plus dubitative. D'après ses calculs, le "net bookings" du premier semestre seront en baisse de 4% sur un an, ce qui implique que ceux du second semestre 2024-2025 devront afficher une hausse de 14% pour qu'Ubisoft tiennent ses objectifs.
"Pour y parvenir, il faudrait soit que les ventes unitaires de jeux premium soient plus élevées que prévu (9 millions d'unités pour chaque jeu premium), soit que des revenus de licence substantiels soient générés au second semestre 2024-2025", conclut UBS.
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