par Muriel Boselli
PARIS, March (Reuters) - Total a présenté à un comité central d'entreprise un projet de réduction de 25% des capacités de sa raffinerie de Gonfreville en Normandie conduisant à la suppression de 200 postes, a confirmé Michel Bénézit, directeur général raffinerie-marketing du groupe pétrolier.
"Entre 2000 et 2007, la consommation française a chuté de 80.000 barils par jour et cela devrait doubler d'ici à 2015", a-t-il précisé dans une interview accordée à Reuters.
La diminution de la demande de produits pétroliers en Europe et aux Etats-Unis ces dernières années a mis sous pression le secteur français du raffinage qui exporte le tiers de sa production d'essence et importe le quart de son gazole, a expliqué Michel Bénézit.
Il a affirmé qu'il s'agissait d'une tendance lourde et durable sans rapport avec la crise économique.
"D'ici 2015, faute de clients, il faut que l'on ait fermé environ la moitié de ce qui va disparaître (en consommation) sur le marché du raffinage, puisque nous représentons environ la moitié du marché".
UN PLAN DE 770 MILLIONS D'EUROS
Le choix du pétrolier de réduire de 80.000 barils par jour les capacités de production de sa raffinerie de Gonfreville tient au fait qu'il s'agit de la plus grande - avec une capacité de production de 339.000 barils par jour - et parce qu'elle souffre d'un "déséquilibre massif" entre la production d'essence et de gazole.
Les 200 postes seront supprimés par des préretraites, des départs volontaires et des reclassements, a précisé Bénézit en ajoutant qu'aucune autre raffinerie française ne serait concernée.
La France compte 13 raffinerie dont six sont la propriété de Total, tandis que les autres appartiennent à ExxonMobil, Petroplus, Ineos et LyondellBasell.
Le plan de restructuration se mettra en place entre 2011 et 2013 et coûtera 770 millions d'euros. Il conduira à une réduction des deux tiers de la production de la raffinerie de Gonfreville, laquelle produit 60.000 barils par jour d'essence, un tiers approvisionnant le marché français et le solde étant destiné a l'exportation.
Bénézit a précisé que les autres raffineries européennes n'étaient pas affectées pour le moment par les conditions actuelles de marché.
Il s'est refusé à dire si des réductions de production étaient prévues en France, aux Pays-Bas et en Allemagne.
Les capacités de raffinage de Total en Europe représentent plus de 85% des capacités totales de raffinage du groupe.
Interrogé sur l'éventualité d'une vente des raffineries françaises , Bénézit a répondu : "Tout est concevable, tout est une question de prix (...) Je pense qu'aujourd'hui les difficultés à financer des deals de cette nature refroidissent sérieusement l'enthousiasme des vendeurs et des acheteurs".
Version française Noëlle Mennella, édité par Wilfrid Exbrayat
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