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TOTALENERGIES

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Totalenergies : Jour J ce lundi pour Totalenergies à la Bourse de New York… Les Américains, qui détiennent déjà 38% du pétrolier, seront-ils un nouveau moteur boursier pour le groupe?

Aujourd'hui à 06:00
Totalenergies peut-il monter en Bourse

(BFM Bourse) - Le groupe pétrolier va transformer son ADR en actions ordinaires à partir de ce lundi 8 décembre à Wall Street et sera donc pleinement coté à la Bourse de New York. Un catalyseur pour le titre ?

Totalenergies débarque à Wall Street. Les actions de la société pétrolière et gazière seront cotées à la Bourse de New York, la plus grande place au monde, à partir de ce lundi 8 décembre.

Le groupe n'est pour l'heure pas totalement présent à Wall Street, n'offrant aux investisseurs qu'une simple "ADR" ("american deposit receipt"), un certificat de dépôt qui permet aux investisseurs américains de se positionner sur des groupes étrangers. Ce qui ne constitue pas une "vraie cotation", comme Patrick Pouyanné, le PDG de Totalenergies, l'avait expliqué aux analystes en avril 2024.

Cette ADR sera ainsi convertie en actions ordinaires, ce lundi. "Avec ce projet, Totalenergies s’adapte à l’évolution de la composition de son actionnariat, désormais fortement orienté vers l’Amérique du Nord", explique le groupe sur son site internet.

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Les investisseurs américains sont, en effet, nombreux chez Totalenergies. "Depuis l’introduction initiale sur la Bourse de New York des ADR Totalnergies en 1991, la part de l’actionnariat international a significativement augmenté. À la fin du deuxième trimestre 2025, l'Amérique du Nord représentait plus de 50% de l'actionnariat institutionnel de la compagnie, soit environ 38% de l'actionnariat total", poursuit l'entreprise.

Surtout, les actionnaires américains montent en puissance dans le capital du groupe alors que les Européens ont tendance à en sortir. "Nous sommes confrontés à une situation où les actionnaires européens vendent ou maintiennent leur participation, et où les actionnaires américains achètent", avait expliqué en 2024 Patrick Pouyanné à Bloomberg.

Émoi politique

L'entreprise fait aussi valoir que cette conversion "supprimera les frictions liées aux ADR et facilitera l'accès à des actifs sous gestion supplémentaires ('assets under management') auprès des fonds d'investissement institutionnels."

"Elle pourrait également améliorer la liquidité de l’action, ce qui constitue un atout important pour la communauté des investisseurs. En cotant des actions ordinaires sur la Bourse de New York, Totalenergies vise à réduire les coûts pour les actionnaires nord-américains", développe encore l'entreprise.

Précisons au passage que la transformation de l'ADR de la société en actions ordinaires à Wall Street n'aura aucun impact pour les détenteurs actuels d'actions de la société.

"Aucune démarche n'est requise de la part des actionnaires détenant des actions Totalenergies cotées sur Euronext dans le cadre de cette conversion. Ils continueront à percevoir le paiement de leur dividende en euros et à participer et voter aux assemblées générales dans les mêmes conditions qu’avant la conversion", précise Totalenergies.

Ce projet de cotation avait déclenché l'an dernier un émoi certain, notamment au niveau de la classe politique. Le président de la République, Emmanuel Macron, avait appelé la société à "clarifier" ses intentions.

"Est-ce que l'intérêt suprême de la nation est de garder le siège social de Total en France et la cotation principale de Total en France ? Oui, et donc je me battrai pour ça", avait affirmé de son côté le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire.

"Je sais que le sujet a créé une certaine émotion l'année dernière", avait d'ailleurs convenu Patrick Pouyanné, lors de la dernière assemblée générale de la société, le 23 mai dernier. La société avait bien précisé qu'elle ne comptait aucunement abandonner la Bourse de Paris, qui reste sa place de cotation de référence, ni quitter son siège, situé à La Défense.

"Totalenergies restera une société européenne dont le siège est à Paris et dont le marché primaire d’introduction des actions restera Paris", avait indiqué en février le groupe dans un document.

Un catalyseur?

Rappelons, comme nous l'avions développé dans un précédent article, que l'arrivée de Totalenergies ne constitue pas une double cotation mais une cotation croisée. Cette cotation sur deux places doit voir les cours des deux actions corrélées en permanence via le taux de change euro/dollar. Ce qui, techniquement, ne crée pas deux classes distinctes d'actions comme cela est le cas avec une double cotation, avait expliqué la société.

Toute la question reste de savoir si, en arrivant à New York, Totalenergies renforcera l'attractivité de son action. Et pourra donc progresser en Bourse alors que son action a un peu marqué le pas cette année (+5,7% soit deux fois moins que le CAC 40). Vendredi, JPMorgan se montrait un peu sceptique sur ce point, dégradant son opinion à "neutre" sur le titre.

Royal Bank of Canada remarquait en 2024 que la capitalisation boursière du groupe était 40% inférieure à celles de ses concurrents américains, alors que Totalenergies génère des flux de trésorerie et des bénéfices similaires.

"Dans un secteur mature susceptible de se consolider au fil du temps, la décote des valorisations boursières place, selon nous, les grands groupes européens dans une situation structurellement défavorable", ajoutait la banque.

Comme dit précédemment, la société s'avère confiante sur ce point, citant comme vertus, donc, l'amélioration de la liquidité, des coûts moindres pour ses porteurs et la potentielle attraction de nouveaux investisseurs.

"Il s'agit bien sûr d'une étape importante pour la société, car cela permettra à une seule catégorie d'actions Totalenergies d'être négociée pendant des heures prolongées" de 9h à 22h en horaire de Paris, avait expliqué Patrick Pouyanné aux analystes, fin octobre.

"Nous espérons que la cotation des actions ordinaires (à Wall Street, NDLR) constituera un catalyseur évident pour le titre en 2026, tant sur le marché parisien que sur le marché new-yorkais", avait poursuivi le dirigeant.

Des multiples plus généreux aux États-Unis

C'est en tout cas l'opinion d'Oddo BHF. La cotation à New York "devrait constituer un bon catalyseur pour la réappréciation des multiples boursiers du titre, qui se négocie au même niveau que ses homologues européens à 4 fois le ratio cours/flux de trésorerie, alors qu'il mérite une prime, et avec une décote de 50% par rapport à ses homologues américains", expliquait le bureau d'études en octobre.

"La cotation à New York est d’autant plus attrayante qu’elle s’accompagne d’une prime de valorisation. En 2024, les certificats ADR TotalEnergies ont progressé de 8,6 % en dollars contre 1,4% pour l’action à Paris", remarquent de leurs cotés Rémi Janin et Charlotte Disle, chercheurs à l'Université Grenoble Alpes.

Les maîtres de conférences expliquent que la littérature académique met en évidence que la cotation croisée favorise une couverture accrue par les analystes financiers, en particulier américains.

"Cette visibilité renforcée améliore la diffusion de l’information, réduit l’asymétrie d’information entre l’entreprise et les investisseurs et renforce ainsi la confiance des marchés. Elle influence directement le coût du capital: les investisseurs sont prêts à financer l’entreprise à un taux réduit, car ils perçoivent un risque moindre. En d’autres termes, une entreprise mieux suivie, plus claire et mieux valorisée sur les marchés peut obtenir des financements à des conditions avantageuses", développent-ils.

Au-delà du secteur pétrolier, les actions sont mieux valorisées à Wall Street qu'en Europe. "Le niveau des multiples d’évaluation est plus élevé, le PER ("price-to-earnings ratio, multiple de bénéfices par action, NDLR) moyen de l’Eurostoxx 600 étant de 17, contre 26 pour le S&P 500", remarquait les auteurs de la lettre Vernimmen en juilllet.

Soulignons toutefois que, pour de nombreuses raisons, Totalenergies ne pourra être inclus dans le S&P 500, l'indice phare de Wall Street. Notamment parce que le groupe doit être domicilié aux États-Unis, ce qui n'est pas prévu.

Patrick Pouyanné avait lui-même répondu à cette question en 2024, posée par un analyste de Goldman Sachs. "Vous connaissez la réponse à la question et vous savez très bien que vous ne pouvez pas intégrer le S&P 500 si vous n'êtes pas domiciliés aux États-Unis, ce que nous ne voulons pas faire", avait-il avancé. "L'indice (S&P 500, NDLR) serait un plus mais ce n'est pas au programme", avait-il conclu.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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