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THALES

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Thales : Entre prises de bénéfices et espoirs d'un cessez-le-feu en Ukraine, la défense souffre en Bourse

lundi 12 mai 2025 à 12h42
La défense recul en Bourse

(BFM Bourse) - Les titres du secteur se retrouvent sous pression ce lundi 12 mai, alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a de nouveau appelé la Russie à une trêve. Le secteur pâtit également d'une rotation négative qui s'effectuent au détriment des actions défensives.

C'est une petite musique qui commence à se transformer en refrain sur le marché: lorsque l'appétit pour le risque revient, les actions européennes du secteur de la défense souffrent.

Le cas échéant ce lundi 12 mai. Les grands indices mondiaux évoluent en forte hausse, le CAC 40 prenant, par exemple, 1,5% en fin de matinée. Les investisseurs saluent la pause de 90 jours annoncées par la Chine et les États-Unis sur les droits de douane qu'ils se sont mutuellement infligés.

Les actions européennes de la défense ne participent guère à la fête. Dassault Aviation et Thales accusent deux des plus forts replis du SBF 120, perdant respectivement 4,9% et 2,8% en fin de matinée. Exosens, spécialisé dans l'optronique militaire, recule de 4,2%. À Francfort, Rheinmetall, qui fournit notamment des blindés à l'armée allemande, cède 5% tandis qu'à Londres BAE Systems abandonne 2,6%. À Milan, Leonardo chute de 4,9%.

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Interrogations sur le conflit en Ukraine

Plusieurs éléments jouent en défaveur de ces titres. Notamment les dernières informations sur le conflit en Ukraine qui sont parues ce week-end. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, soutenu par ses alliés européens, a réclamé une trêve de 30 jours, faute de quoi la Russie serait frappée de nouvelles sanctions.

Sans répondre directement à l'ultimatum des alliés de Kiev, le président russe, Vladimir Poutine, s'est dit prêt "à des négociations sans aucune condition préalable" et a proposé de les entamer dès jeudi à Istanbul, a rapporté l'AFP.

S'il est évidemment difficile d'anticiper l'issue de la rencontre entre Moscou et Kiev, ces informations vont plutôt dans le sens d'un potentiel cessez-le-feu en Ukraine, quand bien cette hypothèse demeure fragile.

"Les dépenses annuelles pour le conflit en Ukraine, avec de nombreux obus et radars, se situent autour de 20 milliards d'euros pour l'Europe. On peut donc comprendre que des informations sur un potentiel cessez-le-feu les pénalisent", juge un analyste.

Selon le Kiel Institue for the World Economy, l'Europe a alloué 138 milliards d'euros d'aide à l'Ukraine depuis le début du conflit, fin février 2022, chiffre qui passe à 114,6 milliards d'euros pour les États-Unis.

Des valeurs refuge mises à mal

Un autre phénomène est susceptible de lester les actions de la défense: une rotation de marché. Les valeurs de la défense demeurent des titres dépendant de la commande publique. Or, depuis le début de l'année, les dirigeants européens ont multiplié les annonces visant à réarmer l'Europe, l'Allemagne en tête.

Au vu des déclarations parfois provocatrices de l'administration américaine sur l'engagement des États-Unis au sein de l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique du Nord), les Européens ont compris qu'ils devraient davantage compter sur eux-mêmes et moins sur les États-Unis pour assurer leur sécurité. À l'heure actuelle, les États-Unis représentent environ 70% des dépenses de l'Otan, selon le bureau d'études indépendant Alphavalue.

Un réveil brutal s'est ainsi opéré. "L'Europe a clairement changé de paradigme en matière de dépenses de défense. Ce changement a été déclenché par le risque que les États-Unis retirent leur soutien à l'Ukraine dans la guerre en cours et par le sentiment que la protection qu'ils accordent à l'Europe est menacée, en particulier dans le contexte d'un conflit potentiel avec la Russie", expliquait en mars Jefferies.

La banque notait alors que les dépenses militaires en Europe pourraient représenter 3% du Produit intérieur brut (PIB) voire 3,5% en 2030 contre 2%, environ, en 2024. Ce qui impliquerait une croissance de 7% par an dans le premier cas et de 10% dans le second, calculait Jefferies.

En raison de ces perspectives rayonnantes, nombre des titres de défense ont bondi en Bourse. Rheinmetall, par exemple, prend 160% depuis le début de l'année, et Thales 72,3%.

Surtout, "alors que les autres secteurs ont pâti des interrogations autour des droits de douane, les actions du secteur de la défense ont servi de valeur refuge aux investisseurs ces dernières semaines, car plus immunes aux surtaxes douanières", commente l'analyste anonyme précédemment cité.

Or, avec le regain d'appétit pour le risque que connaît le marché ce lundi, les valeurs défensives sont mises à mal. Outre les actions de la défense, les titres Danone et Orange, qui ont très bien résisté aux turbulences douanières, souffrent, le premier reculant de 2,6% et le second de 2,4%.

Les valorisations en question

Par ailleurs, le sujet de la valorisation des actions de la défense en Europe demeure une question ouverte. Ce lundi, Képler Cheuvreux a publié une note positive sur Rheinmetall mais s'est montré plus réservé sur deux autres valeurs du secteur, le courtier ayant précédemment fait preuve de scepticisme sur l'envolée du secteur.

"La tendance séculaire (structurelle, NDLR) selon laquelle la défense attire une base d'investisseurs plus large est loin d'être terminée, selon nous, et devrait continuer à stimuler les valorisations", pointait de son côté Jefferies dans une note publiée au début du mois.

Historiquement le secteur de la défense a pâti d'un faible attrait auprès des investisseurs institutionnels européens en raison de perceptions de risques ESG (environnement, social, gouvernance). Ou pour simplifier: les investisseurs rechignaient à investir dans des entreprises qui produisent des armes ou des appareils militaires.

Mais la donne a changé ces derniers mois. Exemple parlant: le géant européen de la gestion Amundi a annoncé la semaine dernière un fonds indiciel (ETF) axé sur la défense européenne.

L'opérateur boursier Euronext a, lui, livré la semaine dernière une série de mesures destinées à renforcer le financement du secteur, en favorisant par exemple les introductions en Bourse ou l'émission d'obligations. Euronext a également révisé ses critères pour construire ses indices ESG. Ce qui devrait permettre d'inclure les groupes de défense du moment qu'ils ne fabriquent pas des armes proscrites par les traités internationaux.

"Le financement du secteur de la défense est compatibles avec les règles ESG", écrivait de son côté, dans une tribune publiée dans L'Agefi, Nathalie Tubiana; directrice des finances et de la politique durable du groupe Caisse des dépôts, fin avril.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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