(BFM Bourse) - Le spécialiste de la relation client externalisée a signé un engagement mondial avec cette fédération en matière de droits des salariés et sera mis en œuvre dans plusieurs pays, notamment en Colombie. Le marché apprécie cette mesure, signe de la volonté du groupe de normaliser les relations avec ses employés.
L’opération de reconquête du marché par Teleperformance se poursuit. Début novembre, l’action du spécialiste de la relation client externalisée a plongé de 34% sur une séance, après que le gouvernement colombien a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les conditions sociales du groupe dans le pays, où la société emploie 41.000 personnes.
En raison de cette annonce, des articles de presse faisant état de l’exposition des salariés à des images "offensantes" dans le cadre de leur activité de modération de contenus ont refait surface. Ces articles rapportaient également des intimidations pour empêcher les employés de se syndiquer en Colombie, ainsi que la pratique de salaires bas. Teleperformance a contesté ces accusations et assuré avoir toujours respecté la loi en Colombie. La société a depuis multiplié les initiatives pour rassurer les investisseurs.
Dernière en date : le groupe était entré la semaine dernière en discussions avec Uni Global Union, une fédération syndicale mondiale qui représente plus de 20 millions de salariés dans le secteur des services. Cette fédération a plusieurs fois critiqué Teleperformance, et publié un rapport en mars 2022 dans lequel elle accusait la société de divers manquements aux droits des salariés, notamment en matière de représentation syndicale.
Un accord rapidement noué
Teleperformance a annoncé ce vendredi que ces discussions ont abouti à un accord avec Uni Global Union. Cet accord mondial vise à renforcer les engagements communs entre la société et la fédération "en matière de droits des salariés à former des syndicats et à participer à des négociations collectives".
"Cet accord reflète également une volonté concertée de progrès dans le domaine de l’environnement de travail, notamment dans la santé et la sécurité", a indiqué Teleperformance. Il sera mis en oeuvre dans les semaines à venir en Colombie, Pologne, Jamaïque,Salvador et en Roumanie, a précisé la société. Soit plusieurs pays où UNI Global Union estimait que des "problèmes systémiques" existaient.
"Cet accord est une étape importante pour Teleperformance et ses salariés. Il constitue la base d'une nouvelle relation entre partenaires sociaux au niveau global et présente des engagements forts pour mettre en œuvre les droits fondamentaux des collaborateurs de Teleperformance. Nous nous réjouissons d’établir une relation constructive avec Teleperformance fondée sur la confiance pour les années à venir", a déclaré Christy Hoffman, secrétaire générale d’UNI Global Union, citée dans un communiqué.
"Un bon signal"
A la Bourse de Paris, le marché apprécie les efforts entrepris par le groupe pour apaiser ses relations avec les salariés et se prémunir ainsi de nouvelles polémiques pouvant encore inquiéter les fonds ESG (environnement, social, gouvernance, soit les critères extra financiers) très sensibles à ces sujets. Teleperformance prend ainsi 4% à la Bourse de Paris, signant la plus forte progression du CAC 40.
"L’accord a été très rapidement noué. Cela montre que le groupe met les bouchées doubles pour répondre au demande des investisseurs et normaliser ses relations avec les salariés", souligne Stéphanie Lefebvre, analyste chez Gilbert Dupont.
"Cette annonce envoie un bon signal au marché et poursuit le processus de réhabilitation du groupe", juge un autre intermédiaire financier. Pour ce dernier, si l’accord pourrait se traduire par des hausses de coûts pour la société, celles-ci ne seraient pas significatives.
Depuis sa chute de début de novembre, le titre a repris près de 30% mais reste inférieur de 15% à son cours antérieur à l’ouverture de l’enquête en Colombie.
La société avait notamment pris une mesure radicale il y a deux semaines pour rassurer les investisseurs ESG. Après avoir sondé la communauté financière, Teleperformance avait décidé de sortir de la modération de contenus les plus "offensants". Le groupe ne prendra plus de nouveaux contrats et ne renouvellera pas les contrats en cours dans cette activité.
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