(BFM Bourse) - Les actionnaires de référence de la société, la famille Deconinck et Wendel, comptent déposer un projet d'offre publique de retrait suivie d'un retrait obligatoire visant les titres du spécialiste des revêtements de sol qu'il ne détient pas au prix de 16 euros par action.

L'avenir de Tarkett va prochainement s'écrire en dehors des parquets de la Bourse de Paris. Tarkett Participation, son actionnaire de contrôle, a annoncé jeudi 20 février son intention de déposer une offre publique de retrait (OPR), qui sera suivie d'un retrait obligatoire sur les actions du spécialiste des revêtements de sol qu’elle ne possède pas.

Il devrait s'agir d'une formalité pour Tarkett Participation, une société contrôlée par la famille Deconinck et au sein de laquelle Wendel a investi en qualité d’actionnaire minoritaire. Ce concert d'actionnaires détient à ce jour 90,35% du capital de Tarkett. et 94,66% des droits de vote de Tarkett.

À la tête, donc, de plus de 90% du capital et des droits de vote depuis septembre 2021, Tarkett Participation estime qu'il est désormais opportun de récupérer le solde des actions Tarkett encore en circulation et de sortir la société entrée à la Bourse de Paris en 2013.

Un prix de 16 euros par action

Pour ce faire, Tarkett Participation compte formuler son offre à un prix de 16 euros par action, représentant une prime de 32,3% et 37,5% par rapport à la moyenne respectivement des cours de Bourse pondérée par les volumes des 20 et 60 derniers jours de Bourse. Le prix envisagé de 16 euros extériorise également une prime de 18,1% par rapport au dernier cours de clôture avant l’annonce de l’offre.

À la Bourse de Paris, le cours de Tarkett qui s'établissait jeudi soir à 13,55 euros décolle logiquement ce vendredi 21 février pour se rapprocher du prix de l'OPR attendue, soit une hausse de 17% à 15,85 euros.

C'est la fin d'un long serpent de mer boursier. Mais pour les derniers actionnaires minoritaires de Tarkett, cet épilogue laisse un goût amer. Le prix de l'OPR est bien moindre que les 20 euros proposés par la famille Deconinck avec le soutien de la société d'investissement Wendel pour sortir l'entreprise de la cote, au printemps 2021.

Le conseil de surveillance a pour sa part accueilli favorablement et à l'unanimité ce projet d'offre publique suivie d'un retrait obligatoire. L'OPR sera déposée dans les prochains jours auprès de l'Autorité des marchés financiers puis, sous réserve de sa décision de conformité, se déroulerait au cours du mois d'avril.

Une cote parisienne qui s'appauvrit de plus en plus...

Tarkett devrait rejoindre plusieurs sociétés de taille moyenne qui ont dernièrement quitté la Bourse de Paris ou qui s'apprêtent à la quitter à la suite d'une OPA. Le producteur d'énergies renouvelables Neoen devrait, lui, dire "au revoir" à la Bourse de Paris courant mars 2025, date à laquelle est prévue la clôture de l'OPA du fonds canadien Brookfield. Tout comme Esker, dont le retrait obligatoire doit intervenir le 3 mars prochain, après le succès de l'OPA lancée par Boréal Bidco en décembre 2024.

Le spécialiste de la cybersécurité Exclusive Networks est aussi un candidat sérieux à un départ de la Bourse de Paris dans les prochaines semaines.

Les retraits de cote ont eu tendance à s'accélérer ces dernières années, alors que les introductions en Bourse se font plus rares. Selon le cabinet EY, 36 sociétés ont quitté la cote parisienne en 2024, après 31 en 2023. De leur côté, les introductions en Bourse se sont inscrites à seulement quatre l'an dernier, après six en 2023. Ce qui aboutit logiquement à un appauvrissement de la cote parisienne.