Connexion
Mot de passe oublié Pas encore de compte ?

STELLANTIS

STLA - NL00150001Q9 SRD PEA PEA-PME
8.560 € -7.29 % Temps réel Euronext Paris

Stellantis : Alors que Renault, BMW et Volkswagen sont dans le dur, Stellantis voit ses ventes rebondir et reprend 22% en Bourse

Aujourd'hui à 12:28
L'action Stellantis grimpe

(BFM Bourse) - Le constructeur automobile signe l'une des plus fortes hausses du CAC 40 ce vendredi porté par des chiffres commerciaux de bonne facture. Sur un mois, le constructeur automobile enregistre un rebond impressionnant de 22%, alimenté par des gains part de marché aux États-Unis, une valorisation à la casse et les difficultés des concurrents.

Depuis plus d'un an, Stellantis a été bien davantage habitué au bonnet d'âne qu'au tableau d'honneur, en Bourse. Entre mars 2024 et avril dernier, l'action est passée du statut de vedette la cote (Stellantis avait signé la meilleure performance du SBF 120 en 2023, avec une hausse de 59%) à celui de cancre. Son cours de Bourse avait alors été divisé par trois, environ.

Le groupe a été plombé par un plongeon de ses ventes en Amérique du Nord, son grand moteur de bénéfices. La marge opérationnelle courante de cette région est passée de 16,4% en 2023, un niveau stratosphérique pour un constructeur automobile généraliste, à un taux négatif (-3,4%) au premier semestre 2025.

En raison d'un "pricing" (des hausses de prix) agressif et d'un problème de stocks que la précédente direction a mis trop de temps à prendre au sérieux, l'entreprise franco-italo-américaine a vu ses parts de marché plonger aux États-Unis.

Sa deuxième région, l'Europe, fait elle face à d'importantes pressions concurrentielles. Les résultats de Stellantis ont suivi la (mauvaise) tendance. Sur les six premiers mois de 2025, la société a accusé une perte nette de 2,3 milliards d'euros et a brûlé pour 3 milliards d'euros de cash.

Toutefois, une petite lueur d'espoir s'observe. Le constructeur automobile gagne 1,6% en fin de matinée ce vendredi, signant l'une des plus fortes hausses du CAC 40, après avoir publié ses expéditions (ou ses ventes en volumes pour simplifier) du troisième trimestre.

>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading

Une base de comparaison clémente

Sur la période allant de juillet à fin septembre, les volumes de Stellantis ont grimpé de 13% sur un an pour atteindre 1,3 million d'unités, tirés en particulier par l'Amérique du Nord où les ventes ont bondi de 35% sur un an pour s'inscrire à 403.000 véhicules.

Selon UBS, le consensus (la prévision moyenne des analystes) attendait une hausse de 12% au global et, surtout, une progression limitée à 20% en Amérique du Nord. L'Europe, elle, est restée en deçà des attentes (une croissance de 8% contre des attentes logées à +15%).

"Les livraisons sont un peu meilleures que prévu, après la base de comparaison était facile", nuance un analyste. Au troisième trimestre 2024, les volumes de Stellantis avait plongé de 20% sur un an. Les volumes étaient alors plombés par les actions que la société avait initiées pour réduire ses stocks qui avaient atteint un niveau dangereusement élevé, aux États-Unis.

Stellantis ne dit d'ailleurs pas autre chose dans son communiqué publié ce vendredi et accompagnant ces chiffres.

"Cette amélioration significative reflète principalement les avantages d'une dynamique normalisée des stocks, par rapport à l'initiative de réduction des stocks de l'année précédente, qui avait temporairement réduit la production", explique le groupe, au sujet de l'Amérique du Nord.

Ces expéditions du troisième trimestre restent néanmoins encourageantes, après un premier signal très positif envoyé la semaine dernière. Aux États-Unis, les ventes du groupe avaient grimpé de 13,5% en septembre, surperformant largement le marché (+6,4%) selon les données d'Autodata, citées par Royal Bank of Canada. Surtout, la part de marché de la société avait rebondi à 8,7% contre 8,2% un an plus tôt, une éclaircie attendue depuis de longs mois par les investisseurs.

L'action avait alors décollé de 8,3% après la publication de ces données. "Il y a eu un fort regain de part de marché de Stellantis au mois de septembre (…) Il y a l'espoir que l'on soit sur un 'tipping point' (un point d'inflexion) du redressement des activités nord-américaines, qui sont le grand moteur de la rentabilité de Stellantis", expliquait alors un intermédiaire financier. "D'autant que ces gains de part de marchés se sont faits avec des 'incentives' (des incitations, comme des promotions ou des rabais, NDLR) stables", ajoutait-il.

L'envie d'avoir envie

Au-delà de ces données, les investisseurs semblent avoir envie de miser sur Stellantis. Le 11 septembre dernier, le titre avait déjà décollé de 9,2%, catapulté par de simples commentaires de son nouveau directeur général, Antonio Filosa, qui a pris en juin les manettes de la société, succédant ainsi à Carlos Tavares.

Selon UBS, le dirigeant avait alors évoqué, lors d'une conférence, des commandes robustes pour le camion Ram V8 Hemi, un modèle très rentable, et avait assuré que la situation des stocks chez ses concessionnaires américains était "saine". UBS jugeait que le bond de l'action avait aussi pu être alimenté par des "rachats de short", c'est-à-dire des vendeurs à découvert qui ont débouclé leurs positions en acquérant l'action.

Lundi, l'action a été l'une des rares à surnager (+3,4%) sur le CAC 40, alors que l'indice parisien était plombé par l'annonce de la démission de Sébastien Lecornu. Autonews rapportait que l'entreprise allait investir 5 milliards de dollars supplémentaires aux États-Unis. Quand bien même une telle serait synonyme d'une plus forte consommation de trésorerie, UBS jugeait que cette décision constituerait "une bonne chose pour renforcer la compétitivité aux États-Unis".

Plus largement, sur un mois, l'action Stellantis reprend plus de 22%. Sur le CAC 40, une seul autre action fait mieux sur la période: Kering (+38%), électrisé par un enthousiasme prononcé du marché à l'égard de son nouveau directeur général, Luca de Meo".

"Il y a une volonté de la part du marché même si cela reste préliminaire. Les constructeurs allemands et Renault rencontrent des difficultés, il y a l'histoire du nouveau directeur général à jouer chez Stellantis, les bases de comparaisons (sur les ventes, NDLR) sont favorables et le titre était tombé très bas. Donc il n'est pas choquant que l'action rebondisse à partir de niveaux bas", souligne l'intermédiaire financier anonyme cité au début de cet article.

Trop tôt pour se projeter?

Désormais privé de l'artisan de son spectaculaire redressement, Luca de Meo, parti dirigé Kering, Renault n'est pas au mieux de sa forme. Le groupe a émis un lourd avertissement sur résultats en juillet, provoquant un plongeon de l'action de 18%. "Le double bouleversement de la direction et des objectifs a remis en évidence des questions d'échelle, de taille et d'empreinte mondiale qui n'ont jamais disparu, mais qui ont été reléguées au second plan par le redressement opérationnel de ces dernières années", a écrit Jefferies, début septembre.

Les constructeurs allemands Volkswagen, BMW et Porsche ont, eux aussi, émis des avertissements sur résultats ces dernières semaines.

"Après, il est peut être un peu tôt pour jouer le rebond de Stellantis, car il y a beaucoup d'incertitude sur les capacités de la direction à vraiment retourner les choses de manière rapide", poursuit l'intermédiaire financier.

UBS fait preuve de prudence dans sa note publiée ce vendredi. "Si la récente stabilisation des ventes aux États-Unis (avec un résultat positif en septembre) est un signe encourageant, il est encore trop tôt pour affirmer que la marge opérationnelle courante en Amérique du Nord redeviendra positive au second semestre", écrit la banque suisse.

Stellantis publiera ses revenus du troisième trimestre le 30 octobre. UBS estime que nombre d'éléments pendant la conférence téléphonique sont susceptibles d'avoir un impact notable sur le cours de Bourse, comme des commentaires sur la demande en Europe et aux États-Unis, sur les normes en matière d'émissions de Co2, sur la réception des nouveaux modèles ou encore sur les nouveaux droits de douane sur les camions.

"Nous pensons que la volatilité restera probablement élevée à court terme, tandis que les perspectives d'une amélioration en 2026 restent faibles (elles dépendent de nouveaux gains de parts de marché aux États-Unis). Par conséquent, nous pensons qu'il est trop tôt pour considérer Stellantis comme une histoire de redressement à jouer en 2026", conclut la banque suisse.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
Vous suivez cette action ?

Recevez toutes les infos sur STELLANTIS en temps réel :

Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse


Par email

Forum suspendu temporairement
Portefeuille Trading
+336.40 % vs +59.28 % pour le CAC 40
Performance depuis le 28 mai 2008

Newsletter bfm bourse

Recevez gratuitement chaque matin la valeur du jour