(BFM Bourse) - Sopra Steria recule à la Bourse de Paris après l'annonce du départ de son directeur général chez Alten, dont le titre progresse sur le marché parisien.

Jeu de chaises musicales pour les sociétés du SBF 120 qui ont annoncé plusieurs changements dans leur gouvernance. Dont Sopra Steria qui a annoncé mercredi soir après la clôture des marchés le départ de son directeur général, Cyril Malargé, qui a choisi "de poursuivre une nouvelle opportunité".

La société indique qu'elle a engagé un processus de désignation d’un nouveau directeur général et que la transition sera assurée par une équipe resserrée regroupée autour de son directeur des opérations.

Le groupe de services informatiques a profité de cette annonce pour reconduire ses objectifs 2025, tels qu'ils ont été rappelés fin juillet. La société vise une croissance organique (à données comparables) du chiffre d'affaires entre -2,5 et +0,5%, d'un taux de marge opérationnelle d'activité entre 9,3 et 9,8%, et d'un flux net de trésorerie disponible entre 5 et 7% des ventes.

De Sopra Steria à Alten

Le mystère autour du futur point de chute de Cyril Malargé n'a pas duré très longtemps. Le néo ex-dirigeant de Sopra Steria va poursuivre son aventure professionnelle chez... Alten.

Le groupe d'ingénierie et de conseil en technologies a annoncé la nomination de Cyril Malargé en tant que directeur général en même temps qu'il a signalé une évolution de sa gouvernance, avec une dissociation des fonctions de président et de directeur général. Alten explique que ces décisions prendront effet au plus tard le 31 janvier 2026.

Alten explique que son actuel président-directeur général, Simon Azoulay, continuera à exercer les fonctions de président du conseil d’administration d’Alten et accompagnera Cyril Malargé dans sa prise de fonctions.

"Au regard de notre opinion très positive quant aux réalisations de Cyril Malargé chez Sopra Steria, nous accueillons cette annonce très positivement chez Alten", estiment les analystes de chez Invest Securities.

La Bourse partage entièrement l'avis du bureau d'études sur la base des mouvements boursiers des deux titres. A la Bourse de Paris, Sopra Steria est pénalisé par le départ de son dirigeant et chute de 3,7% tandis que Alten progresse de 1,3% vers 12h30 avec l'arrivée de Cyril Malargé à sa tête.

Un groupe renforcé par les acquisitions

Sopra Steria a changé de visage avec l'arrivée de Cyril Malargé à la tête de la société en 2022, en se renforçant au fil des acquisitions dans la défense et la cybersécurité.

Son mandat a en effet été marqué par une montée en puissance des opérations de croissance externe, notamment en 2023 année durant laquelle le groupe a été vorace en acquisitions avec les rachats du groupe français CS Group du néérlandais Ordina . Fin 2022, le groupe s'était déjà renforcé au Bénélux en mettant la main sur la société belge Tobiana.

Sopra Steria a aussi opéré un recentrage de ses activités, et s'est délesté de Sopra Steria Banking à Axway Software, cette activité de logiciels bancaires n'était désormais "plus au cœur de "ses priorités stratégiques".

"L’ambition du groupe est de devenir, face aux acteurs mondiaux, une véritable alternative européenne, notamment sur les enjeux de souveraineté digitale, pour les grands donneurs d’ordre européens dans ses marchés stratégiques", avait fait valoir Sopra Steria lors de l'annonce de ce projet de cession.

Le bilan de Cyril Malargé aurait donc fait mouche auprès d'Alten qui est en mauvaise posture et dont le titre perd plus de 20% sur un an. Le groupe d'ingénierie et de conseil en technologies est exposé aux secteurs de l'automobile et l’aéronautique civile, où les industriels, confrontés à des pressions sur la demande et les prix, ont dû couper leurs budgets.

En septembre, la société avait dévoilé des résultats semestriels en repli, marqués par le fort recul, de 15%, de ses activités dans le secteur automobile. La rentabilité et la génération de trésorerie étaient cependant ressortis meilleurs qu'attendu, ce qui avait surpris positivement les investisseurs.

Alten avait aussi confirmé ses objectifs 2025, tels qu'annoncés fin juillet lors de la publication du point d'activité semestriel. Le groupe d'ingénierie anticipe toujours une décroissance de son chiffre d'affaires comprise entre -5,2% et -5,5% et une marge opérationnelle d'activité qui devrait s’établir entre 8% et 8,1%, à "environnement économique inchangé".

Les indications d'Alten pour 2025 suggèrent un déclin organique de l'activité logé entre -4,8% et -5,4% et une marge opérationnelle d'activité de 8,7% au second semestre, remarquait Oddo BHF.