PARIS (Reuters) - L'action Société générale a touché de nouveaux plus bas depuis l'été 2005 en Bourse de Paris, victime de rumeurs de dépréciations d'actifs liées à la crise des marchés du crédit, rapportent des intervenants.
Elle a clôturé vendredi en baisse de 8,24%, à 85,34 euros, après avoir touché 84,55 euros, un plus bas depuis août 2005.
Selon certains, le titre a mal réagi à des propos du gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, qui a déclaré au Herald Tribune de vendredi que les banques françaises étaient encore "clairement dans le processus de dépréciations de leurs actifs".
Christian Noyer, qui préside aussi la Commission bancaire, l'organe de surveillance des banques, s'est toutefois déclaré relativement confiant sur leur santé financière et leur capacité à traverser les turbulence "sans trouble majeur".
"Comme la Société générale reste la banque la plus exposée parmi les banques françaises, c'est elle qui a le plus mal réagi aux déclarations sur les dépréciations", déclare un vendeur actions d'une banque européenne.
"Ce n'est pas une surprise mais, dans des marchés comme aujourd'hui, on n'aime pas vraiment ce genre de nouvelles", a renchéri un analyste d'une autre banque européenne à Londres.
D'autres intervenants évoquent des rumeurs d'exposition de la Société générale à Ambac Financial, le rehausseur de crédit américain en difficultés après que Moody's a indiqué qu'il pourrait abaisser sa note Aaa.
"On parle d'une importante exposition sur des titres assurés par Ambac et d'une baisse du dividende", a déclaré un intervenant d'une banque américaine à Londres.
Ambac a annoncé vendredi renoncer à son projet de lever un milliard de dollars d'argent frais au vu de la situation du marché, ce qui pourrait se traduire par la perte de sa note Aaa et, partant, par une dépréciation automatique de la valeur des titres qu'il assure.
Société générale a passé 230 millions d'euros de dépréciations liées à son exposition (CDO) sur l'immobilier résidentiel américain à risque (subprime) dans ses comptes du troisième trimestre.
Sachant que cette exposition atteignait encore près de 5 milliards d'euros au 30 septembre, plusieurs analystes s'attendent à des dépréciations supplémentaires dans les comptes annuels, certains estimant qu'elles pourraient atteindre jusqu'à deux milliards d'euros si la Société générale applique les mêmes méthode que les banques américaines.
"Même à deux milliards, ce serait encore supportable pour la Société générale. Elle pourrait s'en sortir sans augmentation de capital", déclare l'analyste cité plus haut.
Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat de la Société générale.
Yann Le Guernigou
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