(BFM Bourse) - Les valeurs bancaires du marché parisien ont été emportées lundi par une nouvelle tempête venu d'outre Manche et d'Allemagne. Société Générale a signé la plus forte baisse parmi les valeurs du Cac 40 aujourd'hui, plongeant de 10,25%, à 28,54 euros. Crédit Agricole (-6,5%), BNP Paribas (-5,7%), Dexia (-5,5%), et Natixis (-4,95%) n'ont pas été épargnées.

Dans un rapport d'activité précédent la publication de ses résultats annuels le 26 février prochain, le britannique Royal Bank of Scotland (RBS) a prévenu lundi que ses pertes pourraient atteindre 28 milliards de livres en 2008, soit 31 milliards d'euros, sous l'effet de massives dépréciations exceptionnelles concernant en particulier les activités rachetées à ABN Amro en 2007.

Ainsi, soulignent les analystes du cabinet H et Associés, « chaque trimestre qui passe dans ce secteurs ressemble au précédent avec des pertes abyssales suivies de nouveaux plans gouvernementaux de soutien avant de recommencer le trimestre d'après ». En effet, alors que RBS est détenue à 58% par l'État britannique consécutivement au premier plan de soutien mis en place par Londres fin 2008, le Royaume-Uni a dévoilé lundi un nouveau volet pour son plan de soutien, destiné à relancer l'activité de prêt des banques. Une structure dotée de 50 milliards de livres servira au rachat de leurs actifs douteux.

Pour H. & Associés le principe d'une structure de « défaisance » va sans aucun doute dans le bon sens. « Il n'y aura pas de redressement durable sans l'arrêt des provisions et des pertes en fonds propres afin de participer à nouveau au financement de l'économie réelle », souligne le cabinet.

En attendant, ce sont les inquiétudes qui l'emportent alors que le magazine allemand Der Spiegel affirme que les établissements bancaires allemands n'ont passé des provisions qu'à hauteur de seulement un quart des 300 milliards d'euros environ d'actifs américains toxiques qui figurent dans leurs comptes.

Dans un tel contexte, la croissance externe est loin d'être la préoccupation majeure du directeur général de la Société Générale, Frédéric Oudéa. Dans un entretien au quotidien italien Il Sore 24 Ore de dimanche, le dirigeant a exclu en effet un rapprochement avec une autre banque européenne. Après ce qui s'est passé en 2008, Frédéric Oudéa affirme que les banques, à commencer par la Société Générale, vont se concentrer sur la croissance organique. « La taille n'est pas tout, dans un moment pareil, nous devons nous concentrer sur nos activités et faire attention à ne pas nous engager dans des opérations qui pourraient être destructrices de valeur », prévient-il.