(BFM Bourse) - Les experts comptables et les régulateurs britanniques et américains s'interrogent sur le bien fondé de la décision de la Société Générale d'imputer la perte causée par la « fraude » de Jérôme Kerviel sur l'exercice 2007, rapporte mardi le Financial Times. Ils se demandent ainsi pourquoi les pertes n'ont pas tout simplement été imputées sur les dates auxquelles elles ont été constatées. Ce qui aurait abouti à inscrire un bénéfice de 1.4 milliard d'euros sur l'exercice 2007, puis une perte de 6.3 milliards d'euros sur 2008.
En effet, le trader a fait gagner 1.4 milliard d'euros à la banque à la fin 2007, avant de prendre pour 50 milliards d'euros de nouvelles positions en 2008, qui se sont révélées perdantes, et dont la liquidation par la Société Générale s'est soldée par une perte de 6.3 milliards d'euros.
Pour inscrire les pertes liées à la "fraude Kerviel" sur l'exercice 2007, la Société Générale a utilisé la clause comptable de la « fair presentation », autorisée par les normes IFRS, qui permet de présenter une « image fidèle » de la situation financière et des résultats d'une entreprise dans certains cas exceptionnels où l'utilisation des normes conduirait à une information « trompeuse ». Mais pour un expert cité par le Financial Times, la question est de savoir si l'utilisation de cette clause était appropriée dans ces circonstances.
En cas de réponse négative, les analystes de Bear Stearns estiment aujourd'hui qu'un basculement des pertes sur les comptes de l'exercice 2008 aurait un impact économique limité. D'après eux en revanche, « cela remettrait en question la crédibilité du management ». Le broker n'exclut pas non plus un risque légal, au regard notamment de la récente augmentation de capital de 5.5 milliards d'euros.
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