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SOCIETE GENERALE

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Societe generale : La socgen se perd en conjectures sur les motifs du fraudeur

jeudi 24 janvier 2008 à 17h39
BFM Bourse

par Yann Le Guernigou

PARIS (Reuters) - Encore sous le choc, les dirigeants de la Société générale ont tenté d'expliquer jeudi devant une presse incrédule comment un trader de base avait pu seul déjouer tous les systèmes de contrôle de risque de la banque pour accumuler des positions cachées de plusieurs dizaines de milliards d'euros.

"Nous tenons à déposer aux pieds de tous nos actionnaires, et notamment de tous nos actionnaires salariés, nos excuses pour les événements terribles que nous avons découverts ce week-end", a déclaré le président Daniel Bouton.

Mais il a aussitôt ajouté que, malgré cette "fraude exceptionnelle", dont l'impact sur ses comptes sera de 4,9 milliards d'euros, la Société générale restait bénéficiaire en 2007 et était parvenue en trois jours à "monter quelque chose qui fait que son développement au profit de nos actionnaires, au profit de ses salariés, ne va pas cesser un instant".

Il faisait allusion à la liquidation des positions en question et au projet d'augmentation de capital de 5,5 milliard d'euros qui doit permettre de consolider la solidité financière de la banque. Il a noté que la Société générale avait décidé de faire confiance à ses actionnaires même si elle s'est attaché les services des américaines JP Morgan et Morgan Stanley, qui en garantiront l'exécution.

"C'est une augmentation de capital classique dans laquelle tous les actionnaires vont recevoir un droit de souscrire (...) Nous n'avons pas été chercher une augmentation de capital dissimulée, une augmentation de capital réservée à tel ou tel fonds, à telle ou telle catégorie d'actionnaires", a dit Daniel Bouton, faisant allusion aux levées de capitaux annoncées récemment par plusieurs grandes banques internationales auprès de fonds souverains asiatiques ou proche-orientaux.

POSITIONS FICTIVES

Le président a insisté de plus sur le fait que la fraude n'avait pas touché les dérivés actions, le métier vedette de la banque qui, de part sa sophistication, nécessite des systèmes de contrôle des risques très pointus et coûteux.

De fait, le trader fautif travaillait sur une activité très classique, l'arbitrage sur indices boursiers via des contrats à terme (futures) depuis 2005.

Utilisant l'expérience accumulée pendant les cinq années passées auparavant dans des fonctions de support (back office et middle office), il a créé des positions fictives pour couvrir des prises de position à l'achat ou à la vente initiées sur le marché dans des proportions beaucoup plus importantes que les faibles limites qui lui étaient imposées, a expliqué Daniel Bouton.

Parce qu'il connaissait parfaitement les procédures de contrôle, il est parvenu à rouler ses positions fictives au fur et à mesure des contrôles, dont il connaissait le calendrier, a-t-il ajouté.

Ces positions fictives ont été mises en place courant 2007 mais n'ont été découvertes qu'en fin de semaine passée, alors que le trader responsable, qui anticipait des hausses sur les indices boursiers européens, a été pris de court par leur forte baisse de début 2008.

"DEVOIR ABSOLU"

Une fois l'ampleur de la fraude réalisée, la Société générale a décidé de les couper immédiatement, ce qu'elle a dû faire dans l'environnement de "mini-krach" de début de semaine qui explique l'importance de l'impact annoncé jeudi.

"Il était de notre devoir absolu de couper ces positions avant de les rendre publiques. Par malchance, il y a eu des mouvements de marché qui font que les pertes sont énormes", a dit Daniel Bouton, ajoutant que ce débouclage aurait pu dégager des gains si les Bourses avaient été en hausse de lundi à mercredi.

Les responsables de la banque se perdent en conjectures sur les motifs du responsable de ce fiasco. "Ses motivations sont complètement incompréhensibles. Il ne semble pas qu'il ait profité de cette gigantesque fraude. Directement, on en est sûr. Mais il faudra des investigations plus poussées pour vérifier qu'il n'en a pas profité à titre indirect", a déclaré Daniel Bouton.

"Il me paraît impossible qu'il ait pu travailler avec des complices", a estimé pour sa part Jean-Pierre Mustier, patron de la banque de financement et d'investissement.

"Il était obligé de suivre quasiment en temps réel l'ensemble de ses positions, de rentrer de fausses positions et de les modifier de façon extrêmement rapide pour échapper à tous les contrôles. A ce stade, je suis convaincu, mais j'ai peut-être tort, qu'il a agi seul".

Yann Le Guernigou

Copyright (C) 2007-2008 Reuters

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