(BFM Bourse) - Jérôme Kerviel refait parler de lui. Alors qu'il doit être entendu aujourd'hui par les juges d'instruction Van Ruymbecke et Desset pour une ultime audition avant une éventuelle clôture de l'instruction, l'ex trader accusé d'avoir fait perdre 5 milliards d'euros à la Société Générale veut « qu'il soit dit que [ses] supérieurs ont fauté », déclare-t-il au Parisien.
Cela n'en prend toutefois pas le chemin. Car comme le rappelle le quotidien, « jusqu'ici, les magistrats ont plutôt retenu la thèse des avocats de la Société Générale selon laquelle l'ex trader a su déjouer les contrôle internes de la banque pour dissimuler ses potions ».
Jérôme Kerviel a d'ailleurs « le sentiment d'une instruction sponsorisée par la Société Générale », parce que « c'est elle qui fournit les pièces sur lesquelles s'appuie le juge Renauld Van Ruymbecke. Les expertises indépendante que nous réclamons sont refusées », regrette-t-il.
Le Parisien a rencontré Jérôme Kerviel à six reprises de la mi-novembre à la mi-décembre. Les confessions de l'ex trader recueillies par le journal ne sont pas tendres avec ses anciens supérieurs. « En 2007, après avoir pris une position sur le poste d'un collègue à partir de laquelle j'avais gagné 500 000 €, je leur ai fourni une explication bidon, totalement surréaliste. Ils n'auraient jamais dû me croire. Ils s'en sont contentés pourtant », raconte l'ancien trader, toujours aussi affirmatif sur le fait que sa hiérarchie ne pouvait pas ne pas connaître les montants de ses positions : « Je me trouvais face à sept écrans d'ordinateurs entouré de mes collègues, nous étions six à partager un très petit espace, les ordres étaient passés oralement par téléphone. Tout le monde était au courant de mes activités ».
Mieux, Jérôme Kerviel raconte que ses supérieurs le surnommaient « la cash machine » et venaient régulièrement le voir en lui demandant le montant de ses gains. « Fin 2007, j'ai engrangé 1,4 milliard d'euros. Ce résultat, c'est de la trésorerie pour la banque. Tout le monde vient taper dedans pour se refinancer. Je couvre les pertes de plusieurs de mes collègues. Quand je les entends dire aujourd'hui qu'ils ne savaient rien, j'ai vraiment l'impression d'être au bal des hypocrites », déclare Jérôme Kerviel au Parisien.
Quant à sa motivation, l'ancien trader explique que son seul objectif, c'était de « faire entrer de l'argent dans cette banque (la Société Générale). Pas pour avoir des bonus pharaoniques. Sur ce plan-là j'ai été l'idiot de base. J'étais même le érémiste des traders. Je n'ai jamais touché de bonus proportionnel à mes gains »…
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