(BFM Bourse) - La théorie selon laquelle Jérôme Kerviel a agi seul, à l'insu de sa hiérarchie et des services de contrôle, pour prendre des positions jusqu'à 50 milliards d'euros, a de plus en plus de plomb dans l'aile.
« Le fraudeur, le terroriste, l'escroc ». Daniel Bouton, alors Président directeur général de la Société Générale - il n'en est plus que le président - qualifiait en ces termes peu amènes Jérôme Kerviel, le trader accusé par la banque de lui avoir fait perdre 4,9 milliards d'euros.
Mais le quotidien Libération apporte aujourd'hui de l'eau au moulin de Jérôme Kerviel, dont la stratégie de défense vise en particulier à démontrer que son ancien employeur était parfaitement au courant de ses agissements.
Libération affirme ainsi que que de nombreux services avaient repéré le comportement étrange de Jérôme Kerviel. « Dès juillet 2007, la direction financière de la banque avait identifié l'une des techniques favorites de Kerviel pour masquer ses opérations : indiquer avoir fait une transaction avec ClickOptions », révèle le quotidien. Malgré plusieurs prises de positions anormales, pour des montants qui dépassent les 10 milliards d'euros en juin, repérées comme émanant du portefeuille de Jérôme Kerviel, personne n'a cherché à en savoir plus.
Il se trouve en fait que, loin d'être le trader « sans génie particulier » dépeint au début de l'année 2008 par son employeur, Jérôme Kerviel était au contraire « réputé comme un très bon trader », affirme Libération. Le journal cite un trader qui officiait dans le même service que Jérôme Kerviel : « Il est très bon et cela se savait. Tout le monde savait que Jérôme prenait des positions dans la journée et faisait du spiel sur les futures ».
Y compris son supérieur direct, Eric Cordelle, qui aurait vu prendre Jérôme Kerviel prendre une position de quelques centaines de futures ayant rapporté 300 000 à 400 000 euros. Libération rapporte que Jérôme Kerviel « gagnait tellement et qu'il en faisait profiter tous ses collègues ». L'un d'entre eux, Sebastien Gers, cité par le quotidien, révèle ainsi que Jérôme Kerviel l'avait « fait booker 500 000 euros ».
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