(BFM Bourse) - Présentée comme « exceptionnelle » par la Société Générale, la fraude dont la banque se dit la victime ne le serait peut être pas tant que cela. Les positions de 50 Milliards d'euros prises par le trader incriminé, Jérôme Kerviel, atteignent sans nul doute des montants extraordinaires, au regard de ses crédits autorisés, et même de la taille des fonds propres de l'établissement. La liquidation des contrats au début de semaine dernière, en pleine débâcle boursière, a certes entraîné une perte de trading d'un montant astronomique jamais vu jusqu'alors. En outre, Jérôme Kerviel a reconnu les faits de « faux en écriture » et « d'atteinte aux systèmes informatiques ».
Mais le fait que les engagements d'un trader outrepassent ses autorisations théoriques pourrait être une chose plus courante que la direction de la Société Générale ne veut bien l'avouer. C'est du moins ce que suggèrent fortement les avocats de Jérôme Kerviel. Le trader a en effet affirmé aux enquêteurs que les pratiques de dépassement d'autorisations par les traders ne sont pas exceptionnelles.
Elles sembleraient même tolérées du moment qu'elles se traduisent par des bénéfices. Jérôme Kerviel aurait ainsi négocié avec sa hiérarchie un bonus de 300 000 euros pour son année 2007 record. Les avocats du trader précisent en effet que celui-ci « a réalisé au profit de la Société générale des bénéfices considérables, qui s'élevaient au 31 décembre 2007 à près d'1,4 milliard d'euros ».
On se met alors à douter que personne n'ait véritablement été au courant des agissements de Jérôme Kerviel. « Pour moi, ce que raconte la Société générale est insensé », déclare au quotidien Libération un ancien « market maker » ayant travaillé près de huit ans à la Société Générale, sur le marché des futures. Ce dernier a du mal à croire que Jérôme Kerviel « ait fait ça tout seul », et se demande même si « la direction n'en a pas profité pour solder des positions douteuses qui traînaient à droite à gauche ».
Autre fait troublant. Selon le Parisien, un trader de la Société Générale aurait mis fin à ses jours à l'été 2007, après avoir été interrogé par des collègues pour des engagements financiers pris à l'insu de sa hierarchie...
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