PARIS (Reuters) - Daniel Bouton, P-DG de la Société générale, confirmé par son conseil d'administration mercredi, assure que la banque a les moyens de rester indépendante, alors que se multiplient des rumeurs d'OPA après la découverte la semaine dernière d'une fraude sans précédent.
A la question de savoir si la banque pouvait rester indépendante il a répondu au journal de France 2: "Le fait qu'elle le puisse, il n'y a rigoureusement aucun problème puisque les capitaux sont là, puisqu'il n'y a jamais eu de problème véritable."
"Nous subissons cette perte gigantesque et l'entreprise est tellement forte que nous sommes restés bénéficiaires, a-t-il ajouté. "Nous allons contrôler mieux la partie qui était en train d'aller un peu trop vite."
La banque a réuni son conseil sur fond de regain de spéculations sur son sort, la rumeur d'un intérêt de sa vieille rivale BNP Paribas, qui avait échoué dans une précédente tentative de prise de contrôle en 1999, circulant largement sur le marché.
"Les rumeurs concernant l'avenir de la Société générale (...) existent depuis 12 ans", a observé Daniel Bouton.
Le conseil d'administration de la Société générale a confirmé à l'unanimité Daniel Bouton et son numéro deux, Philippe Citerne, dans leurs fonctions.
"Le conseil d'administration me demande de rester à la barre du bateau dans la tempête dans laquelle nous sommes", a-t-il déclaré, avant de souligner qu'il était "normal" de présenter sa démission.
"Je suis un homme de devoir, je ne vais pas sauter par dessus bord quand le conseil d'administration me demande de rester pour continuer à faire mon devoir", a-t-il ajouté.
Interrogé sur les récents propos de Nicolas Sarkozy évoquant ses responsabilités, interprétés comme un appel à sa démission, Daniel Bouton a répondu:
"Je n'ai pas à commenter les déclarations du président de la République. Dans une démocratie, ce n'est pas à moi de le faire".
Le conseil d'administration a également décidé mercredi d'encadrer Daniel Bouton et Philippe Citerne par un comité spécial chargé de superviser la gestion de la crise provoquée par une perte de trading record de 4,9 milliards d'euros dévoilée la semaine passée.
"Ce n'est pas moi qui doit présider le conseil d'administration sur ce point-là. Il faut que ce soit fait de manière indépendante", a-t-il remarqué.
"NOS PROCEDURES DE CONTROLE ONT DEJA ETE REFORMEES"
Il a appuyé les propos tenus par le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, lors d'une audition devant la Commission des Finances du Sénat mercredi. "Nos procédures de contrôle ont déjà été réformées lundi matin", a-t-il dit.
Daniel Bouton a balayé d'un revers de la main les déclarations prêtées à Jérôme Kerviel selon lesquelles ses supérieurs ne pouvaient pas ne pas être au courant.
"Quel crédit accorder - si j'ose dire - à quelqu'un qui réussit à dissimuler de la sorte ?" a-t-il dit, précisant qu'il n'avait pas cherché à rencontrer le trader. "C'est normal qu'il raconte cela, il a à se défendre".
"Notre métier à nous n'est pas de spéculer sur des positions aussi grosses", a-t-il souligné. "Quel que soit le résultat de ses entreprises dissimulées, sa seule dissimulation faisait qu'il ne pouvait pas compter parmi les 130.000 collaborateurs de la Société générale".
"Notre métier est de diviser nos risques, de les prendre par petite taille et de ne jamais s'exposer à une spéculation de ce type-là", a-t-il ajouté. "Pourquoi est-ce qu'il a cru lui être dans un autre monde, un monde de la grande finance spéculative ? Ce n'est pas la Société générale".
Cyril Altmeyer Daniel Bouton, P-DG de la Société générale, déclare que la banque a les moyens de rester indépendante, alors que se multiplient des rumeurs d'OPA. /Photo prise le 24 janvier 2008/REUTERS/Benoît Tessier
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