(BFM Bourse) - Le fabricant de petit électroménager chute lourdement à la Bourse de Paris après avoir abaissé ses objectifs 2025, en raison des droits de douane américains.
Mardi, Berenberg avait agité un gros chiffon rouge sur Seb. La banque allemande avait prévenu que les ventes du groupe français allaient être pénalisées par les droits de douane américains, ce qui l'avait amenée à dégrader son opinion, la passant "d'acheter" à "conserver" sur la valeur.
Le lendemain, le couperet est tombé, donnant raison au scénario noir de Berenberg. Seb a annoncé revoir à la baisse ses objectifs annuels en raison de la politique commerciale de l'administration Trump. A la Bourse de Paris, Seb chute de plus de 13% vers 10h30 en réaction à cet abaissement de perspectives, portant son repli annuel à plus de 30%.
Des mesures d'ajustement
Cette révision à la baisse des ambitions annuelles de la société est à mettre en perspective avec la dynamique commerciale du groupe en Amérique du Nord au deuxième trimestre, qui reflète "un attentisme marqué des distributeurs dans le contexte incertain sur les droits de douane", avance Seb. Entre avril et juin, les ventes du groupe dans la région se sont en effet effondrées de 11,5% après une croissance de près de 5% au trimestre précédent.
La société signale avoir mis en œuvre "plusieurs mesures d’ajustement" pour atténuer l'impact des hausses de droits de douane, mais prévient dès maintenant que les "perturbations de l’activité devraient se prolonger au second semestre avec un fort manque de visibilité".
Dans sa note Berenberg signalait que les poêles et les casseroles représenteraient 70% à 80% des ventes de la société aux Etats-Unis. Or, ces produits sont directement concernés par les droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium, qui sont passés en juin de 25% à 50% (à l'exception du Royaume-Uni).
Cette forte chute des ventes en Amérique du Nord vient donc éclipser des bonnes tendances dans les autres régions.
"Nous noterons cependant sur le deuxième trimestre une nette accélération en Europe, Moyen-orient Afrique à +4,4% en données comparables portée par l’Europe Continentale (+6.8% en données comparables au deuxième trimestre après une stabilité au premier trimestre et la confirmation du retour à la croissance de l’Asie (+3,6% au deuxième trimestre après +4,2% au premier trimestre) et, notamment de la Chine (+3,2% au deuxième trimestre après +3,5% au premier trimestre)", détaille TP ICAP Midcap.
Au total, le propriétaire d'une trentaine de marques, dont Krups, Moulinex, Rowenta, Calor ou Tefal a vu ses revenus du deuxième trimestre progresser de 1,9% à taux de change et périmètre constants. Au premier semestre, elles progressent de 0,6%, taux de change et périmètre constants.à 3,748 milliards d'euros.
Un peu plus bas dans les comptes, le résultat opérationnel d'activité (ROPA) semestriel a chuté de 51% en données publiées sur un an, à 119,4 millions d'euros. Seb est largement sous les attentes du consensus (159 millions d'euros) cité par TP ICAP Midcap qui attendait pour sa part 150 millions d'euros pour cet indicateur.
La marge correspondante chute donc, à 3,2% au premier semestre, contre 6,6% à fin juin 2024. "Le premier semestre dans son ensemble, ne représente pour mémoire que de l’ordre de 45% du chiffre d'affaires et 30% du ROPA annuel historiquement", tient à rappeler Sarah Thirion, stratégiste actions chez TP ICAP Midcap. Le bénéfice net s'effondre à 800.000 euros contre 100,1 millions d'euros l'an dernier.
Un fort "manque de visibilité"
Concernant ses perspectives, Seb anticipe désormais une croissance organique des ventes comprise entre 2 et 4% en 2025, contre "autour de 5%" auparavant.
"Cette révision tient compte de la performance du 2ème trimestre, impactée par un environnement défavorable en Amérique du Nord, plus marqué qu’anticipé. Elle intègre également la persistance de l’incertitude autour des droits de douane et par conséquent des perturbations liées à l’attentisme des clients, principalement en Amérique du Nord", explique Seb.
La société table aussi sur un résultat opérationnel d’activité dans une fourchette comprise entre 700 et 750 millions d'euros en 2025, ce qui suggère une baisse en absolu de l’ordre de 6,5 à 12,7% par rapport à 2024 note aussi TP ICAP Midcap. La société attendait auparavant une progression de cet indicateur, sans quantifier son ampleur.
"La prolongation des incertitudes, particulièrement en Amérique du Nord, continuera d’impacter négativement le ROPA", explique Seb.
Le groupe attend cependant une croissance du ROPA au second semestre "grâce à l’amélioration de la croissance prévue de l’activité grand public, une effet relutif du retour à la croissance du segment professionnel, une discipline accrue sur les frais de structures et, une meilleure compensation des devises".
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