(BFM Bourse) - Le spécialiste des équipements électriques et des technologies d'efficacité énergétiques a indiqué ce mercredi la fin des discussions pour le rachat de la société de logiciels américaine Bentley Systems.

Schneider Electric ne cassera finalement pas sa tirelire pour s'offrir Bentley Systems. Le spécialiste des équipements électriques et des technologies d'efficacité énergétiques a annoncé mercredi avoir mis un terme aux discussions pour racheter la société de logiciels américaine.

Dans un bref communiqué, Schneider Electric a indiqué que "ces discussions ont maintenant été mutuellement terminées" et "aucune transaction n'a été convenue" avec l'entreprise américaine fondée en 1984 et valorisée à plus de 17 milliards d'euros. Les logiciels de Benley Systems sont utilisés par les ingénieurs pour modéliser et simuler des projets d'infrastructure ou pour concevoir des jumeaux numériques de projets ou de sites existants.

En avril dernier, le Wall Street Journal avait éventé ce projet et avait rapporté que Schneider Electric était en pourparlers avec Bentley Systems en vue d'en prendre le contrôle.

Ce que le géant français avait confirmé par la suite. Schneider Electric avait alors dit envisager une "potentielle transaction stratégique" dans le cadre de son ambition de devenir le leader mondial de l'industrial tech, autrement dit l'ensemble des technologies visant à moderniser le secteur industriel traditionnel. Le groupe avait toutefois insisté sur le caractère incertain de cette transaction.

Le marché peu ébranlé par la nouvelle

A la Bourse de Paris, le marché accueille avec philosophie l'abandon de ce projet. Le titre Schneider Electric progresse encore de 0,6%, après une pointe à 1,3% dans un marché parisien sur la retenue avant les minutes de la Réserve fédérale américaine et les résultats de Nvidia ce mercredi soir.

Rappelons que le jour de cette annonce en avril, l'action Schneider Electric avait perdu plus de 3% et accusé l'une des plus fortes baisses du marché parisien. Cette initiative s'est en effet posée en contradiction avec la récente ligne directrice édictée par Schneider Electric, ce qui avait fait tiquer le marché. Lors de sa journée investisseurs en novembre 2023, le directeur financier avait en effet déclaré que la "priorité" de la société serait donnée "à la croissance organique" même s'il n'excluait pas des "acquisitions opportunistes".

Le marché redoutait aussi que cette emplette ne menace l'équilibre financier du groupe, avec à la clé un potentiel dérapage de la dette de Schneider Electric. Un risque qui avait été souligné par Kulwinder Rajpal, analyste chez Alpha Value, cité par Les Echos.

"Le directeur financier a expliqué qu'aucune acquisition transformante n'était envisagée. Par ailleurs, Schneider Electric travaille toujours à la transition d'Aveva vers un modèle SaaS (vente de services informatiques par abonnement, NDLR). Une acquisition pure et simple de Bentley est donc en contradiction avec les récents commentaires de la direction, ce qui effraie le marché. En outre, elle augmentera l'endettement du groupe", expliquait-t-il.

Une capitalisation boursière supérieure à 100 milliards d'euros

Schneider Electric avait aussi dévoilé à cette occasion des cibles prometteuses de croissance à l'horizon 2027, appuyées par son exposition aux data centers. La société compte dégager une croissance en données comparables de 7% à 10% par an en moyenne sur la période 2023-2027, de même qu'un accroissement de sa marge de résultat d'exploitation avant amortissements et certaines charges (Ebita) de 0,5% en moyenne par an sur la même période.

Pour l'année en cours, Schneider Electric a réaffirmé ses objectifs dans la foulée d'un chiffre d'affaires record au titre du premier trimestre, grâce notamment à une forte croissance dans les systèmes de gestion de l'énergie.

La croissance organique du chiffre d'affaires est toujours attendue dans un intervalle compris entre 6% et 8%, avec une progression organique de la marge de résultat d'exploitation avant amortissements et certaines charges ajusté (Ebita) prévue entre 40 et 60 points de base (soit entre 0,40 et 0,60 point de pourcentage).

A la Bourse de Paris, Schneider Electric a indubitablement le vent en poupe depuis plusieurs mois. L'action s'adjuge 27,5% depuis le début de l'année, ce qui lui permet d'occuper la deuxième place des plus fortes hausses du CAC 40, derrière Safran (+34,5%) et ce, après avoir déjà signé un excellent millésime 2023 (+39%)

Le spécialiste des équipements électriques et des technologies d'efficacité énergétiques fait d'ailleurs partie du club très fermé des sociétés dépassant les 100 milliards d'euros de capitalisation boursière (133 milliards d'euros actuellement), en compagnie de LVMH, L'Oréal ou Totalenergies.