(BFM Bourse) - S&P Global Market Intelligence a compilé les valeurs les plus "shortées" sur le deuxième plus important indice de la place de Paris, le SBF 120. Un classement qui réserve quelques surprises.
La vente à découvert reste une stratégie extrêmement risquée et peu recommandable pour les investisseurs particuliers. Nous l’avions très bien expliqué dans un précédent article.
Pour rappel, cette technique revient à miser non pas sur la hausse mais la baisse d’une action. Elle consiste à emprunter (moyennant un loyer convenu) ladite action à quelqu’un qui la détient et la vendre sur le champ, en tablant sur une baisse du cours qui permettra de la racheter moins cher au moment de la restituer à son propriétaire, en empochant donc la différence.
Certains investisseurs chevronnés sont connus pour leur "coup", comme Muddy Waters, spécialiste de la vente à découvert qui s’est par exemple illustré par ses attaques envers Solutions 30, avant de prendre ses bénéfices, il y a un peu plus d’un an.
A l’heure actuelle quelles sociétés sont les plus ciblées par ces "shorts-sellers"? Les données les plus fiables dans ce domaine sont compilées par S&P Global Market Intelligence, l’acteur de référence.
A la demande de BFM Bourse, ce spécialiste des données appartenant à S&P a établi un classement du SBF 120. La mesure de la vente à découvert se fait via le pourcentage du capital en circulation qui est prêté. Précisons que ces données ont été arrêtées le 11 novembre dernier. Le tableau recèle quelques confirmations.
L’équipementier ferroviaire Alstom, réputé pour être la cible des vendeurs à découvert, arrive en tête avec 15,36% de son capital prêté. Le groupe a pourtant publié cette semaine d'excellents résultats semestriels.
Des groupes ayant connu un difficile parcours boursier cette année figurent également dans le haut du classement. C’est le cas d’Orpea, troisième (14,17%) ou d'Atos neuvième (8,72%).
En revanche, d’autres entreprises sont présentes dans ce classement, alors que leur performance boursière sur l’ensemble de l’année s’avère, au bas mot, honorable. C’est le cas par exemple d’Orange. Le groupe télécoms gagne 4% depuis le début de l’année, surperformant le CAC 40, qui recule lui de 7% sur la même période. Mais cela n'empêche pas Orange de pointer à la deuxième place des groupes avec le plus d’actions prêtées (14,8% du total). Il en est de même pour Vinci, Carrefour et TotalEnergies, respectivement neuvième, dixième et onzième.
Ces trois valeurs évoluent dans le vert sur l’ensemble de 2022, et TotalEnergies voit même son cours gagner plus de 30%, porté par la hausse des prix du pétrole et du gaz. Une explication pourrait être que certains investisseurs estiment que ces titres ont atteint leur acmé, et tablent donc sur des jours moins glorieux pour ces actions…
Note: les variations boursières mentionnées ont été arrêtées vendredi en début d'après-midi