(BFM Bourse) - Au cours de l'année écoulée, les groupes de l'indice élargi de la Bourse de Paris ont versé au total 6,87 milliards d'euros de primes de partage de profit (participation, intéressement, abondement PEE/PERCO) à leurs salariés, un record depuis le lancement du baromètre d'Eres. Soit une moyenne de près de 6.000 euros par salarié.
Les grandes entreprises françaises ont été encore généreuses avec leurs salariés l'an dernier.
Les primes de partage du profit versées par les entreprises du SBF 120 (un indice boursier comprenant les sociétés du CAC 40 ainsi que 80 autres entreprises, qui représentent collectivement plus de 80% de la capitalisation du marché parisien) ont atteint un nouveau record en 2024, à 6,87 milliards d'euros, selon l'édition 2025 du baromètre du partage du profit réalisé par Eres, groupe de conseil spécialisé en épargne salariale.
Ce montant a augmenté de 5,3% par rapport à l'année 2023, qui était déjà une année record avec une enveloppe de 6,52 milliards d'euros reversée aux salariés des entreprises du deuxième indice phare de la place parisienne.
"Le montant des primes de participation, d’intéressement ou d’abondement versées en 2024 sur des Plans d’Epargne Entreprise (PEE) ou des Plans d’Epargne Retraite d’Entreprise (PERECO), dépasse de 5% le montant distribué en 2023 qui était déjà exceptionnel. On constate une hausse de près d’un demi-milliard d’euros et cela, grâce à l’augmentation significative des versements des primes d’intéressement" commente Mathieu Chauvin, président du groupe Eres.
Entre 2020 et 2024, le total des primes versées a ainsi progressé de près de 72%.
Concernant la méthodologie, Eres s'est appuyé sur un échantillon composé de 72 entreprises du SBF 120. Le cabinet a ensuite analysé les données publiques (documents d’enregistrement universel, communiqués de presse, rapports des assemblées générales des actionnaires) et des communications issues des sites de syndicats.
Une prime moyenne de 6.000 euros
Rapportée par salarié, la prime moyenne de partage du profit par le biais des mécanismes de participation, d’intéressement ou d'abondement, s’élève donc à près de 6.000 euros en 2024. En plus des primes de partage du profit, le montant versé aux salariés français qui sont actionnaires de leur groupe (dans le cadre de l'actionnariat salarié et toujours au sein du SBF 120) s’élève à près de 7.000 euros.
"En 2024, les entreprises du SBF120 ont non seulement fait des efforts pour augmenter leur enveloppe globale de primes de partage du profit, mais elles ont surtout fait bénéficier de nouveaux salariés de leurs accords collectifs", commente Mathieu Chauvin, qui indique que ce sont, à ce jour, près de 700.000 salariés du SBF 120 qui bénéficient des accords d’intéressement contre 620.000 en 2023.
Une prime record de 22.400 euros par salarié
Derrière ce bilan positif, Eres pointe aussi des écarts importants dans le niveau de primes distribuées entre les entreprises. Selon le groupe de conseil, 17% d'entre elles ont versé une prime inférieure à 1.000 euros par salarié tandis que 13% ont distribué des primes supérieures à 10.000 euros par salarié.
Certaines entreprises sont encore plus généreuses avec leurs salariés puisque la prime record de partage du profit par salarié s’est élevée à près de 22.400 euros.
"Les résultats de 2024 sont très encourageants ; on note depuis 3 ans maintenant que les primes d’intéressement dépassent les primes de participation alors qu’elles sont facultatives et relèvent de la volonté des entreprises de faire progresser le partage de la valeur", se réjouit aussi Mathieu Chauvin.
Plus d'un tiers des salariés du SBF 120 sont aussi actionnaires de leur entreprise, révélait le dernier panorama de l'actionnariat salarié réalisé chaque année depuis 2006 par le cabinet Eres. Soit près de 2,4 millions de salariés actionnaires.
L'an dernier, 43 opérations collectives ont été menées par 37 entreprises du SBF 120, sous forme d’augmentations de capital réservées aux salariés ou de cessions d’actions. Parmi ces entreprises, deux ont initié leur première opération d’actionnariat salarié, à savoir l'éditeur de logiciels pour les professionnels Planisware, coté en Bourse depuis avril 2024, et plus surprenant, le géant du luxe LVMH.