(BFM Bourse) - La banque américaine a revu son opinion sur le titre du groupe pharmaceutique, passant à "surpondérer", équivalent d'acheter. L'établissement estime que le groupe livrera des résultats cliniques satisfaisants pour l'amlitelimab, un potentiel traitement contre la dermatite atopique, ainsi que pour tolebrutinib dans le traitement de la sclérose en plaque.
Sanofi n'a guère brillé lors de la saison des résultats semestriels. L'action du groupe pharmaceutique a chuté de 7,8% dans la foulée de la publication de ses comptes des six premiers mois de 2025.
Certes, Sanofi avait eu le malheur de livrer ses résultats au cours d'une séance compliquée, le CAC 40 ayant alors cédé près de 3% sur fond d'inquiétudes sur les droits de douane américains. Mais le groupe avait également publié un bénéfice net par action nettement inférieur aux attentes.
JPMorgan vient toutefois envoyer un important signal de confiance sur l'action ce vendredi 8 août. La banque américaine a relevé son conseil à "neutre" contre "surpondérer", ce qui revient à passer de "conserver" à "acheter" sur le titre. L'établissement a aussi ajusté son objectif de cours à 105 euros contre 110 euros précédemment, tout en portant son horizon à décembre 2026. Cette cible accorde un potentiel à l'action Sanofi de 29% au cours de clôture de jeudi (80,84 euros).
Après avoir gagné plus de 2% dans les premiers échanges ce vendredi 8 août, l'action Sanofi a progressivement perdu son élan. Vers 11h40 elle reculait de 0,15%.
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Une action trop dépréciée
JPMorgan note que Sanofi a publié des résultats d'essais cliniques "mitigés" au premier semestre, ce qui a pesé sur son action. Le groupe avait notamment dévoilé des données décevantes pour une étude de phase III (dernière étape avant la potentielle commercialisation d'un traitement) évaluant l'itépekimab, un médicament pour traiter la "bronchopneumopathie chronique obstructive" (BPCO), une maladie surnommée "la bronchite du fumeur", qui prend la forme d'une inflammation chronique des bronches.
Problème: au cours actuel, les multiples de valorisation de la société (environ 9 fois le bénéfice par action attendu en 2026) impliquent que cette tendance "continue pour les prochains résultats d'essais cliniques dans les six à 12 prochains mois", note JPMorgan.
Or la banque américaine considère au contraire que, sur la seconde partie de 2025, Sanofi devrait dévoiler des résultats plus encourageants sur son "pipeline", c'est-à-dire son portefeuille de médicaments en cours de développement.
JPMorgan fait plus exactement référence à la publication des premières données de phase III évaluant l'amlitelimab pour le traitement de la dermatite atopique, une maladie qui provoque des inflammations chroniques de la peau responsable de démangeaisons, ainsi que des données d'une nouvelle étude de phase III pour le tolebrutinib, cette fois pour le traitement de la sclérose en plaques dite "primaire progressive".
Il s'agit d'une maladie extrêmement invalidante qui, contrairement à la sclérose en plaque récurrent-rémittente, ne connaît généralement pas de phase de rémission. L'apparition d'un handicap irréversible est ainsi deux fois plus élevée que pour la sclérose en plaques récurrente-rémittente.
Ces prochains résultats d'essais cliniques sont plus à mêmes de constituer des catalyseurs pour l'action Sanofi, "chaque essai étant susceptible d'atteindre ses critères d'évaluation principaux et de générer des actifs avec un potentiel de ventes supérieur à 1 milliard d'euros".
"Bien que chaque actif soit peu susceptible de transformer Sanofi à lui seul, à ces niveaux (de valorisation, NDLR) et avec une valeur limitée attribuée (par le marché, NDLR) à chaque actif, nous voyons un rapport risque/récompense positif dans ces résultats", poursuit JPMorgan.
Des opportunités de 3 à 4 milliards d'euros
L'établissement souligne au passage que le groupe accuse une décote boursière de 20% en moyenne par rapport à son secteur de référence (la pharmacie, donc) alors que ses perspectives de croissance et de bénéfices sont plus favorables, la banque retenant une croissance moyenne annuelle du chiffre d'affaires de 5% pour la période 2025-2030 taux qui passe à 7% pour le bénéfice net par action.
Dans le détail, les résultats pour l'amlitelimab devraient être publiés au troisième trimestre par Sanofi. JPMorgan s'attend à ce que le traitement atteigne des performances d'efficacité proches de celles de traitements existants (comme le Dupixent de Sanofi ou l'Ebglyss d'Eli Lilly) mais avec une posologie moins contraignante (une dose tous les quatre jours et non pas toutes les deux semaines). La banque estime que l'amlitelimab constitue "une opportunité" de 2 milliards à 3 milliards d'euros de revenus pour Sanofi.
Nous avions déjà détaillé dans un précédent article les critères que doit atteindre l'amlitelimab pour satisfaire les attentes du marché.
Pour tolebrutinib, JPMorgan s'attend à ce que la société publie les résultats de l'étude "Perseus" de phase III en septembre-octobre, soit un an après avoir dévoilé les données de deux précédentes études de phase III ("Hercules" et "Gemini") qui avaient montré des résultats mitigés mais appréciés par le marché. Ces deux études évaluaient respectivement tolebrutinib pour la sclérose en plaques dite "secondaire progressive" et la sclérose en plaques "récurrente-rémittente".
JPMorgan estime que ces deux précédentes études contiennent des indications suggérant que le tolebrutinib atteindra ses critères d'efficacité principaux et secondaires dans l'étude "Perseus". La banque estime les potentiels revenus de ce traitement à environ 1 milliard d'euros.
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