(BFM Bourse) - Le groupe américain, qui codétient la société CFM international avec l'entreprise tricolore, a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes au titre de son quatrième trimestre. La marge nettement plus élevée qu'anticipé dans sa division de moteurs et services civils est de bon augure pour les résultats de Safran.

Même lorsqu'un investisseur n'est positionné que sur les actions européennes ou françaises, le suivi de la saison des résultats à Wall Street est nécessaire. Ne serait-ce que parce que certaines publications de groupes américains entraînent parfois une lecture croisée de la part des investisseurs. C'est-à-dire que les opérateurs de marché, après avoir décortiqué les résultats d'une société états-unienne, y voient des conclusions applicables aux valeurs européennes.

Dans les semi-conducteurs, les titres français du secteur sont souvent influencés par les résultats des américains Texas Instruments ou Micron. Mercredi, l'action L'Oréal a décollé peu après la publication des comptes du spécialiste des produits d'hygiène Procter & Gamble. Ce dernier avait alors annoncé un retour à la croissance de ses ventes dans la catégorie "beauté" au quatrième trimestre.

Ce jeudi 23 janvier, c'est au tour de Safran. Le motoriste et aéronautique a grimpé d'un coup vers 12h20, passant de 0% à +2,3% avant de céder un peu ses gains. Le titre gagnait 1,7% vers 15h20, signant l'une des plus fortes hausses du CAC 40.

Le groupe français a bénéficié d'une lecture croisée positive de la part de son partenaire GE Aerospace. La société américaine co-détient à 50/50 avec Safran l'entreprise CFM International qui commercialise les moteurs CFM56, le moteur le plus vendu au monde, ainsi que le Leap, qui équipe les avions de la famille A320 neo d'Airbus et 737 Max de Boeing.

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Une marge de bon augure

General Electric a, au quatrième trimestre, dégagé des revenus en données ajustées de 9,88 milliards de dollars, en hausse de 14% sur un an tandis que son bénéfice par action ajusté a doublé à 1,32 dollar contre 65 cents un an plus tôt. Selon Jefferies, le consensus attendait des revenus de 9,51 milliards de dollars et un bénéfice par action de seulement 1,04 dollar, en données ajustées.

À Wall Street, l'action GE Aerospace bondit de 7% en préouverture.

Dans sa division de moteurs et services civils (CES), la plus pertinente à surveiller pour tirer des conclusions sur Safran, GE Aerospace a vu son bénéfice opérationnel bondir de 44% tandis que la marge correspondante a progressé de 4,9 points de pourcentage à 28,2%.

"Le marché tablait sur un taux de 25%, l'écart est énorme. Cela semble être une bonne indication pour Safran, et signifie que le quatrième trimestre a peut-être été meilleur que prévu", juge un analyste. La marge de GE Aerospace au quatrième trimestre "est positive" pour Safran, note également Jefferies.

L'analyste anonyme précédemment cité estime, par ailleurs, que les perspectives de General Aerospace pour 2025 dans sa division CES peuvent aussi amener les investisseurs à penser que Safran a été trop prudent pour ses propres objectifs 2025.

GE Aerospace s'attend à des revenus en croissance "mid-teens", soit autour de 15%, dans cette division, avec plus précisément une progression "low double digits to mid teens" (12% à 15%) dans les services, et "high teens", soit plus de 16%, pour les équipements.

Safran avait de son côté indiqué en décembre tabler, pour sa division de services pour moteurs civils, sur une croissance "mid-single to high single digit", soit de 5% à 9%, pour les pièces détachées, et "mid-teens" (autour de 15%) pour les services.

Safran publiera ses résultats annuels le 14 février prochain et aura alors l'occasion de confirmer, préciser ou ajuster ses perspectives pour 2025.