(BFM Bourse) - La marque premium allemande a abaissé ses prévisions pour 2024 à la suite d'un problème sur un système de freins qui affectera ses livraisons. L'ensemble des groupes auto européens ont décroché en Bourse à la suite de cette annonce.

Nouveau coup dur pour un constructeur européen. Le groupe allemand BMW a annoncé ce mardi que des problèmes sur un système de freinage fourni par un équipementier affecteraient les livraisons de ses véhicules et entraîneraient des "actions techniques".

BMW a indiqué que ces "actions techniques" porteraient sur un total de 1,5 million de véhicules et engendreraient des coûts supplémentaires d'au moins 100 millions d'euros au troisième trimestre.

L'équipementier en question n'est autre que l'allemand Continental. Dans un communiqué cité par Reuters, Continental a déclaré que seulement une "petite proportion" des systèmes de freinages fournis à BMW seraient partiellement remplacés en raison d'un composant électronique suspecté d'être défectueux.

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BMW dévisse

En outre, BMW a déclaré que la demande demeurait "atone" en Chine, ce qui affecte les volumes, et que la confiance du consommateur restait "faible". Le groupe a plus largement expliqué que la concurrence actuelle dans ses marchés clés avait un impact sur les volumes et les prix.

Au vu de l'ensemble de ces éléments, le groupe allemand a abaissé plusieurs objectifs pour 2024. BMW anticipe des livraisons en légère baisse, alors qu'il prévoyait une "légère hausse" auparavant, et table sur une marge opérationnelle située entre 6% et 7%, contre 8% à 10% auparavant. La société bavaroise vise par ailleurs un retour sur capitaux employés compris entre 11% et 13%, contre 15% à 20% auparavant.

A la Bourse de Francfort, l'action BMW plonge de 8,5% en milieu d'après-midi, à la suite de cette annonce tandis que Continental perd à peu près autant (8,7%).

Un secteur à la casse

Mais au-delà de ces deux groupes, tout le compartiment automobile européen se retrouve sous pression. Mercedes-Benz abandonne 4%, Volkswagen cède 2,4%. A Paris, Renault recule de 4,4% et Stellantis perd 2,9%. Les équipementiers Valeo et Forvia abandonnent respectivement de 3,6% et 3,2%. Tous ces groupes ont accéléré nettement leur chute après l'annonce de BMW.

"Le rappel en cause chez BMW qui implique le système de freinage de Continental ne concerne à ce stade aucun autre constructeur. D’autres groupes utilisent ce système de freinage mais avec des spécifications différentes et n’ont signalé aucun problème", souligne Adrien Brasey, analyste chez le bureau d'études indépendant AlphaValue.

"Toutefois le commentaire de BMW sur la Chine peut créer un impact plus important et pénaliser les autres groupes. Surtout cette annonce s'ajoute à une longue liste de mauvaises nouvelles pour le secteur et peut pousser certains investisseurs sortir complètement de l'auto en attendant que le cycle baissier se termine", poursuit-il.

L'abaissement des prévisions de BMW survient après une nouvelle saison de résultats semestriels particulièrement éprouvante pour le secteur ainsi que des annonces moroses de la part de Volkswagen. Le premier constructeur européen a révlé la semaine dernière envisager une cure d'austérité drastique avec des licenciements secs et des fermetures d'usines en Allemagne. Un symbole pour un pays où l'industrie automobile constitue une fierté nationale.