(BFM Bourse) - Les valeurs pétrolières s'inscrivent en baisse ce jeudi, tirées vers le bas après le décrochage des cours de l'or noir. Les prix des deux références mondiales du pétrole sont retombés à des plus bas d'un mois et demi.
Après avoir gagné en vigueur ces dernières semaines avec la recrudescence des tensions au Moyen-Orient, les cours du pétrole ont violemment décroché mercredi en réaction au dernier rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (AIE).
Selon ce rapport publié mercredi, les stocks commerciaux américains de pétrole brut ont bondi plus que prévu, de 7,3 millions de barils, la semaine passée, là où les analystes anticipaient une hausse moins forte, de 2,5 millions de barils. Ces stocks n'ont jamais été aussi élevés depuis le mois de juin 2023, pointe également l'AIE.
"Les inquiétudes concernant la demande ont été mises en avant par les traders de pétrole alors que les données de l'AIE ont montré une augmentation des stocks de brut et que le président de la Fed Powell a laissé entendre qu'il fallait retarder le début du cycle d'assouplissement", note Charu Chanana, responsable de la stratégie de change chez Saxo Capital Markets Pte, citée par Bloomberg.
Mercredi, le contrat de juillet sur le baril de Brent de mer du Nord a perdu 3,4% pour revenir sur les 83 dollars quand le baril de WTI coté à New York a chuté de 3,6% est revenu sous les 80 dollars, à 79 dollars. Ils évoluent désormais à des plus bas d'un mois et demi.
"Les Etats-Unis vont augmenter leurs réserves stratégiques"
Les valeurs pétrolières et parapétrolières cèdent donc du terrain, en réaction à la chute de la veille alors que la Bourse parisienne était fermée mercredi. Poids lourd de la cote parisienne, Totalenergies redonne 2,8% à 66,66 euros. Technipenergies plie pour sa part de 3,4% en dépit de résultats du premier trimestre conformes aux attentes, quand Vallourec perd 2%.
Les prix du pétrole reprennent toutefois un peu de couleurs ce jeudi. Le contrat de juillet sur le baril de Brent de mer du Nord progresse de 0,9% à 84,2 dollars quand le baril de WTI coté à New York reprend 0,8% à 79,61 dollars.
La forte baisse des cours du WTI sous les 80 dollars alimente en effet les spéculations selon lesquelles les Etats-Unis pourrait saisir cette opportunité pour regarnir leurs réserves stratégiques de pétrole,rapporte Reuters.
"Le marché du pétrole a été soutenu par la spéculation selon laquelle si le WTI tombe en dessous de 79 dollars, les Etats-Unis vont augmenter leurs réserves stratégiques", a expliqué Hiroyuki Kikukawa, président de NS Trading, une unité de Nissan Securities, cité par Reuters.
Une prime géopolitique qui s'érode
Malgré la hausse du jour, les contrats pétroliers ont perdu 4% depuis le début de la semaine. Ce repli se monte même à 8,6% pour le Brent et 8,9% pour le WTI par rapport à leurs sommets atteints en avril. Depuis, la prime géopolitique s'est récemment érodée avec les espoirs d'un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.
Par ailleurs, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) peine à faire appliquer les coupes de production décidées en mars dernier. L'Irak et les Émirats arabes unis continuent d'extraire plusieurs centaines de milliers de barils par jour au-delà des limites convenues, rapporte une enquête de Bloomberg.
L'entrée en service du nouvel oléoduc Trans Mountain, dans l'ouest du Canada, ce mercredi va aussi conduire à augmenter l'offre d'or noir sur le marché.