(BFM Bourse) - Le président républicain a déclaré jeudi soir qu'il préférait ne pas instaurer de surtaxes douanières sur les importations chinoises. Ce qui propulse plusieurs secteurs sensibles à la thématique des tarifs douaniers.

Il va falloir s'y habituer: le marché danse au rythme de la partition que joue Donald Trump. Jeudi, le président américain a provoqué un décrochage sur les cours du pétrole en exhortant l'Arabie saoudite et les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à couper leurs prix.

Ce vendredi, plusieurs secteurs réagissent cette fois au ton étonnamment plus constructif exprimé par Donald Trump à l'égard de la Chine. Le pensionnaire de la Maison Blanche a, jeudi soir sur Fox News, semblé adoucir son propos sur l'épineux sujet des droits de douane à l'encontre de la première économie asiatique.

Le président américain a déclaré qu'il préférait "ne pas avoir" à instaurer des surtaxes douanières sur les importations chinoises.

Le président républicain avait précédemment indiqué envisager d'instaurer des surtaxes douanières de 10% après avoir évoqué un taux de 60% pendant sa campagne présidentielle.

"La récente réticence de Trump à imposer des tarifs douaniers sévères à la Chine a adouci le climat géopolitique. Son approche, qui fait écho à l'éthique de Theodore Roosevelt, 'parler doucement et porter un gros bâton', a été bien accueillie par les marchés", note Stephen Innes, de Spi AM.

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Forvia bondit

"En s'abstenant de mettre en œuvre les tarifs douaniers agressifs qu'il avait annoncés lors de sa campagne, Donald Trump a apaisé les craintes d'un scénario catastrophe à 60% sur les relations commerciales entre les États-Unis et la Chine, ce qui est crucial pour la Chine et l'économie asiatique axée sur les exportations", ajoute-t-il.

Ces déclarations alimentent l'appétit pour le risque sur le marché, avec un CAC 40 qui progresse encore de 0,8% à 7.957,51 points, ce vendredi 24 janvier, se rapprochant des 8.000 points.

Certains secteurs se distinguent plus que d'autres. Deux en particuliers: les spiritueux et les groupes automobiles.

Les constructeurs automobiles avancent un peu. Stellantis prend 2%, Mercedes-Benz 2,8% et Volkswagen 2,4%. Les équipementiers grimpent: Forvia avance de 6,7%, Valeo gagne 2,9%, Opmobility prend 2,6% tandis qu'à Francfort l'allemand Schaeffler s'adjuge 3,1%.

Les déclarations de Donald Trump viennent quelque peu apaiser les craintes d'une guerre tarifaire entre la Chine et les États-Unis, scénario qui viendrait affaiblir la conjoncture et peser ainsi sur la demande automobile. En outre, des hausses de droits de douane sont susceptibles d'alourdir les coûts des constructeurs et d'avoir un impact sur leurs calendriers de production et donc sur les volumes proposés aux équipementiers.

Du côté des spiritueux, Pernod Ricard prend 4% et Rémy Cointreau 5,4%. Ce secteur est pris en tenaille entre des risques de surtaxes douanières de la part des États-Unis mais également de la part de la Chine, qui a repoussé de plusieurs mois sa potentielle décision de surtaxer les importations d'eaux-de-vie européennes, comme le cognac et l'armagnac.

Dans ce contexte "les déclarations plus souples de Donald Trump sur la Chine sont plutôt un bon scénario pour le marché. Cela écarte le risque de mesures de rétorsion de la part de Pékin, qui pèseraient sur la macroéconomie et sur la demande de spiritueux. Avec l'Europe qui se retrouverait au milieu de ces deux pays et serait ainsi susceptibles de souffrir sur les secteurs exportateurs, comme donc les spiritueux", explique un analyste.