(BFM Bourse) - Le bureau d'études a débuté le suivi de la valeur à "sous-performance" ce mardi, équivalent de "vendre" dans sa terminologie. La nouvelle régulation européenne en matière d'émissions de CO2 devrait se traduire par moins de ventes de véhicules non électriques. Ce qui pénalisera son activité de réservoirs de carburant, le "joyau de la couronne" de l'équipementier automobile.
Comme beaucoup d'équipementiers automobiles, OPmobility souffre en Bourse. L'action de l'ex-Plastic Omnium abandonne 28,8% depuis le début de l'année, s'en tirant certes "mieux" que ses plus gros rivaux Forvia (-60%) et Valeo (-36,2%). Les avertissements sur résultats de certains concurrents (Continental) ou de ses clients (Volkswagen, BMW, Stellantis, Mercedes…) n'ont guère aidé, et l'évolution de la production automobile s'est encore dégradée avec la conjoncture en berne.
Si OPmobility avait bien tiré son épingle du jeu au troisième trimestre, Bernstein redoute que des jours difficiles attendent l'équipementier en 2025.
Le bureau d'études a initié sa couverture à "sous-performance", équivalent de "vendre" dans sa terminologie, avec un objectif de cours à 7,2 euros. Une cible qui suppose une baisse de l'action de près de 20% à la clôture de lundi.
À la Bourse de Paris, l'action OPmobility prend un coup dans le capot. Le titre abandonne 6,7% vers 10h40 ce mardi et accuse le plus fort repli de l'indice SBF 120.
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"Pas assez dans le réservoir"
Pour Bernstein, l'année 2025 s'annonce "cahoteuse" pour OPmobility, qui risque de "ne pas en avoir assez dans le réservoir".
L'intermédiaire financier écrit que "le joyau de la couronne" d'OPmobility demeure son activité de réservoirs à carburant ("C-Power"), qui équipent les véhicules hybrides (PHEV) et thermiques (ICE). Selon Bernstein, cette activité représente 25% des revenus du groupe et 45% de son résultat opérationnel.
Le bureau d'études explique que ce métier sera soumis à rude épreuve en 2025 avec la régulation européenne CAFE'("Corporate average fuel economy"). Cette régulation va nettement renforcer les exigences en matière d'émission de dioxyde de carbone (Co2).
Avec ce durcissement réglementaire, les constructeurs seront contraints de vendre davantage de voiture électrique et moins d'auto hybrides et thermiques pour respecter les nouveaux seuils d'émission de CO2, sous peine de payer autrement de lourdes amendes. Ces initiatives ont ainsi de grandes chances de pénaliser l'activité de réservoirs d'Opmobility.
De plus de nouvelles règles prévues pour 2026 risquent aussi de miner, plus particulièrement, les ventes de réservoirs pour véhicules hybrides, un produit plus complexe et bénéficiant de prix plus élevés que le réservoir pour automobiles thermiques. Ce qui, là encore, constituera un vent défavorable pour OPmobility.
Une clientèle concentrée
En conséquence, les prévisions de revenus et de résultat opérationnel de Berstein pour la division "powertrain" ("propulsions) " d'OPmobility sont respectivement inférieures de 3% et 6% au consensus pour 2025.
Par ailleurs, Bernstein rappelle que pour résister aux calendriers de production parfois très volatils des constructeurs, la meilleure solution pour les équipementiers reste d'avoir une base de clients très diversifiée.
Or, "Opmobility se classe mal, ses 10 premiers clients représentant 88% de son chiffre d'affaires, soit la plus faible diversité de tous les équipementiers européens, dont la moyenne est de 67%. Son deuxième client, Stellantis (14 % du chiffre d'affaires du groupe), réduit sa production afin de diminueur ses stocks en Amérique du Nord, ce qui pourrait constituer un vent contraire à court terme pour C-Power", explique Bernstein.
Bernstein reconnaît toutefois que la division "éclairage", une nouvelle activité qu'OPmobility a créé en 2022 à la suite de plusieurs rachats d'entreprises, pourrait à terme devenir un autre joyau.
Les prises de commandes depuis la création de cette division sont "prometteuses" avec une rentabilité qui pourrait devenir importante, explique l'intermédiaire financier.
"Toutefois, cela prendra du temps : nous estimons que les prises de commandes d'OPmobility ne se transformeront pas en ventes avant le deuxième semestre de l'année 2026 et que la rentabilité s'améliorera par la suite", prévient-il.
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