(BFM Bourse) - D'après Euronext, le groupe de luxe n'était que la troisième plus forte pondération de l'indice parisien à la clôture du lundi 30 juin. Ce qui s'explique par la forte chute du titre ces dernières semaines.
Après avoir abandonné depuis maintenant plusieurs semaines sa couronne de plus importante capitalisation boursière de la Bourse de Paris à Hermès, LVMH perd un second titre. Moins symbolique, moins connu. Mais plus important pour la construction du CAC 40.
LVMH n'est plus la première pondération du CAC 40, c'est-à-dire que le numéro un du luxe n'est plus la société qui a le plus de poids dans le calcul du célèbre indice de la Bourse de Paris.
Selon des données fournies par Euronext, l'opérateur la Bourse de Paris, LVMH n'était plus que la troisième pondération du CAC 40 à la clôture du 30 juin.
Le propriétaire de Louis Vuitton et Dior affichait une pondération de 6,417%, devancé à la fois par Schneider Electric (7,50%) et par Totalenergies (6,85%) et talonné par Airbus (6,08%).
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Capital flottant
Rappelons que la pondération d'une société du CAC 40 dans le calcul de l'indice dépend non seulement de sa capitalisation boursière (la valeur de l'ensemble de ses actions) mais aussi de la part de son flottant, c'est-à-dire le pourcentage de ses actions qui circulent librement sur le marché.
Prenons le cas d'Hermès. Le maroquinier-sellier affiche la plus importante capitalisation boursière du CAC 40 avec 244 milliards d'euros. Mais son flottant est faible puisque 66,7% de son capital est détenu par le groupe familial Hermès. Le flottant ne pèse que 32,6% du total. Ainsi sa capitalisation flottante s'élève à environ 79,5 milliards d'euros.
En comparaison, Schneider Electric affiche une capitalisation boursière bien plus faible, de 128 milliards d'euros . Mais son flottant s'élève à 86,3%, ce qui fait que sa capitalisation flottante s'inscrit à 110 milliards d'euros.
Ce qui explique que Schneider soit la première pondération du CAC 40 et Hermès seulement la douzième.
Déception au premier trimestre
Pour revenir à LVMH, le groupe était encore la première pondération du CAC 40 lorsque nous avons fait un point mi-mars, avec 9,46%.
Depuis, la société présidée et dirigée par Bernard Arnault a lourdement chuté en Bourse, plombée par le sévère coup de frein des dépenses de luxe, ces derniers mois. L'action plonge de 26,2% depuis le début de l'année, malgré une belle hausse enregistrée ce mardi (+5,50%), à la faveur de bons indicateurs économiques en Chine.
Le groupe a déçu lorsqu'il a livré son activité du premier trimestre, en avril dernier. LVMH a accusé un repli de ses ventes de 3% en données comparables sur les trois premiers mois de l'année quand les analystes espéraient une croissance de 1%, selon Stifel. Un tel écart s'avère rarissime chez le numéro un du luxe.
Comme l'a souligné Bernard Arnault, lors de l'assemblée générale de LVMH, mi-avril, les difficultés sont apparues à la fin du premier trimestre 2025, c'est-à-dire en mars. "Jusqu'à fin février tout se passait très bien et puis on est arrivé en face d'une situation géopolitique et économique mondiale qui a été bouleversée par les droits de douane potentiels, par l'aggravation des crises internationales, ce qui a perturbé un peu le mois de mars", avait affirmé le PDG de LVMH.
Vers un deuxième trimestre très difficile
Le deuxième trimestre, dont l'activité sera publiée par LVMH vers la fin du mois, risque fort de montrer une nouvelle dégradation de la dynamique du groupe de luxe.
Bank of America s'attend à ce que la société accuse une baisse de ses revenus de 4% au deuxième trimestre en données comparables et sa division phare, la mode et la maroquinerie, subirait une chute de 8% de son chiffre d'affaires, toujours en données comparables.
"L'année 2025 s'annonce comme l'une des plus faibles pour la demande de produits de luxe, en dehors de Covid", a écrit la banque américaine dans une note publiée ce mardi.
UBS retient des replis respectifs de 4% au niveau des ventes globales de LVMH au deuxième trimestre, en données comparables, et de 7% pour la division "mode et maroquinerie". La banque suisse a affirmé lundi n'avoir "aucun doute sur la force à long terme des marques" de LVMH.
Toutefois elle notait certaines craintes de la part des investisseurs sur le potentiel de croissance de la société, les risques à la baisse sur ses marges ou encore sur la succession managériale.
HSBC, de son côté, table même sur une baisse des revenus globaux de 7% en données comparables au deuxième trimestre et une chute de ceux de la division mode et maroquinerie de 11%, sur ces mêmes bases. La banque anticipe une baisse des revenus de la société de 2,3% en 2025 avant un rebond de 3,4% en 2026 puis de 6% en 2027.
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