(BFM Bourse) - Cette opération permet à une société de ramener le cours de son action à un niveau plus raisonnable, sans pénaliser les actionnaires existants.
Connu pour ses marques Le Gaulois, Maître Coq, Loué ou Marie, le leader européen de la volaille LDC est aussi une entreprise qui est cotée en Bourse depuis 1995. Son action affiche à ce jour une valeur faciale dépassant les 100 euros, puisqu’elle se négocie à 140,50 euros à la clôture de vendredi.
Le groupe a donc estimé qu'il était temps de rendre son action plus abordable pour les petits porteurs. Il a ainsi annoncé cette semaine vouloir procéder à une division du nominal de son action, en vue de "rendre l’action LDC plus accessible notamment aux actionnaires individuels" et donc "d’accroître la liquidité du titre".
Un indicateur d'une vitalité boursière
Ainsi, pour chaque action LDC détenue, les investisseurs recevront dès le 30 septembre deux titres avec la valeur de chacun qui sera mécaniquement divisé par deux. En prenant en compte le cours de clôture de jeudi, l'actionnaire de LDC ne détiendra plus une action à 140 euros à mais deux actions à 70 euros, pour traduire cette division du nominal par deux.
L'analogie la plus simple est d'imaginer qu'au lieu d'un gros gâteau indigeste à manger, vous receviez deux parts de ce même gâteau qui sera plus simple à savourer.
D'ailleurs, le groupe basé à Sablé-sur-Sarthe n'en est pas à son coup d'essai. LDC avait déjà procédé à une division par deux son action en septembre 2016 pour la rendre accessible au plus grand nombre.
Pour l'actionnaire, l'opération est totalement neutre. Et pour les futurs investisseurs, cela met le titre à portée d'un plus grand nombre et permet de fractionner plus finement ses ordres le cas échéant. Mais pour autant un "stock split" n'est pas un non-événement: c'est avant tout un indicateur d'une forte vigueur boursière, contrairement au regroupement qui est consécutif à un fort repli du titre.
En juin dernier, la coqueluche des marchés Nvidia avait procédé à une division par 10 du nominal de son action qui cotait plus de 1.200 dollars , témoignage de son brillant parcours boursier avec l'essor de l'intelligence artificielle générative.
Un regroupement d'actions, moi jamais
Si le dépassement de ce seuil psychologique des 1.000 dollars a poussé Nvidia a procéder à une division du nominal de ses actions, certaines sociétés ne l'entendent pas de cette oreille. La plus connue étant Berksihre Hathaway qui tient toujours à maintenir son action de classe A à un niveau stratosphérique à 675.170 dollars.
Selon Investopedia, Warren Buffett estime qu'un fractionnement des actions de classe A irait à l'encontre des principes de sa philosophie d'investissement, tout en assumant que cette "barrière à l'entrée était intentionnelle", rappelait de son coté CNBC.
"Nous voulons attirer des actionnaires qui sont aussi orientés vers l'investissement que nous pouvons l'être, avec des horizons à long terme", avait-il déclaré à l'occasion de la réunion annuelle des actionnaires de 1995. "Si Berkshire divisait ses actions et en abaissait le prix, nous aurions une base d'actionnaires qui n'aurait pas le niveau de sophistication et la synchronisation d'objectifs que nous avons actuellement", justifiait-il.
Pour autant, l'Oracle d'Omaha n'est pas totalement réfractaire à ce mécanisme de fractionnement d'actions. Les actions de classe B créées en 1996 pour offrir aux investisseurs particuliers d'investir dans Berkshire Hathaway à moindre coût ont déjà été divisées par le passé, rappelle Investopedia.
En France, les investisseurs se prennent à rêver d'une division du nominal de certains titres, dont le tant convoité Hermès International symbole du luxe à la française. L'action cote actuellement 1.900 euros, soit le prix d'une tunique ou d'un bracelet petit modèle, alors qu'elle ne valait que l'équivalent de 5,08 euros lors de son entrée en Bourse en juin 1993.
Si on peut trouver une trace d'un fractionnement par trois de l'action Hermès en 2006 par le passé, la direction de la maison de luxe n'entend pas rééditer une telle opération. Elle a balayé d'un revers de main cette éventualité lors de son Assemblée générale en 2022, comme le rappellent nos confrères d'Investir.
Si cette opération est souvent le signe d'une vitalité boursière, il existe aussi l'opération inverse. Il s'agit du regroupement d'actions ou "reverse split " qui est l'opération miroir du fractionnement d'actions. Le regroupement d'actions se traduit par une diminution du nombre de titres que possèdent les actionnaires au moment de l'opération.
Une entreprise peut décider de regrouper ses actions si elle juge que son cours de Bourse est trop faible. C'était le cas d'Emeis, l'ex-Orpea qui a procédé en début d'année à un regroupement par 1.000 de ses actions, en vue de regagner en attractivité après une lourde et douloureuse restructuration . Le groupe avait procédé à des augmentations de capital, ce qui fait que le nombre d'actions en circulation s'était retrouvé à... 159 milliards
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