(BFM Bourse) - La maison mère de Gucci a accusé une chute de ses revenus de 12% en données comparables au quatrième trimestre avec une légère amélioration chez la griffe transalpine. La société espère avoir atteint un "point d'inflexion".
Kering a mis un point final à une année 2024 délicate pour ne pas dire morose. La société a été heurtée de plein fouet par le fort ralentissement de la demande de produits de luxe, une tendance qui a davantage malmené les marques les moins intemporelles du secteur, comme celles du portefeuille de Kering.
Le groupe de luxe a accusé la troisième plus forte baisse du CAC 40 l'an passé, chutant de 40,29%, et ses ventes se sont dégradées tout au long des neuf premiers mois de 2024. Notamment chez sa marque amiral, Gucci, dont les revenus avaient plongé de 21% de janvier à fin septembre et de 25% sur le seul troisième trimestre.
La société essaie depuis plusieurs années de redonner nouvel un élan à la griffe italienne, en perte de vitesse. L'entreprise avait, dans cette optique, nommé en janvier 2023, un nouveau directeur artistique, Sabato de Sarno, transfuge de Valentino.
Signe que l'alchimie n'a pas totalement fonctionné, le groupe de luxe a annoncé la fin de sa collaboration avec le créateur la semaine dernière. Ce qui a accentué l'incertitude pour l'entreprise.
Dans ce contexte, le marché n'attendait probablement pas monts et merveilles des résultats annuels de Kering.
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Amélioration séquentielle chez Gucci
In fine, la copie rendue par la société ce mardi 11 février s'avère un peu meilleure qu'attendu. Sur les trois derniers mois de 2024, Kering a dégagé des revenus de 4,39 milliards d'euros, en baisse de 12% en données comparables soit un peu moins que la chute de 14% redoutée par les analystes, selon un consensus cité par Royal Bank of Canada.
Gucci a enregistré une très légère amélioration séquentielle (d'un trimestre sur l'autre) avec des revenus en repli de 24% en données comparables contre une baisse de 25% au troisième trimestre. Le consensus tablait toutefois sur un recul de 23%.
Bottega Veneta a particulièrement surpris avec une progression de 12% en données comparables, soit deux fois plus que les attentes.
Par région, Kering a connu une amélioration séquentielle notable en Amérique du Nord au quatrième trimestre, avec un repli des ventes de 9% en données comparables contre une baisse de 15% au troisième. Idem en Europe où les ventes ont reculé de 8% en données comparables contre une chute de 11% au troisième trimestre. La tendance ne s'est que marginalement améliorée en Asie-Pacifique (-24% contre -30%).
Du côté des autres lignes de compte, Kering a dégagé, sur l'ensemble de 2024 un résultat opérationnel courant de 2,55 milliards d'euros, soit 46% de moins qu'en 2023. Mais 2% de plus qu'attendu par les analystes. La marge opérationnelle courante est passée de 24,3% à 14,9%. Le bénéfice net a lui chuté de 57% à 1,31 milliard d'euros.
Retour à la croissance en 2026?
"Selon nous, ces résultats devraient rassurer les investisseurs en leur montrant que les tendances s'améliorent légèrement dans un contexte de faible sentiment et de positionnement favorable (…)", juge Royal Bank of Canada.
"Par rapport à ses pairs, l'accélération du chiffre d'affaires de Gucci au quatrième trimestre est moins prononcée, ce qui suggère que l'écart de performance relative n'a pas encore été comblé", ajoute-t-elle toutefois.
"Cependant, avec le nouveau directeur général de Gucci (Stefano Cantino) apparemment prêt à opérer des changements audacieux, notamment en changeant de directeur de la création, nous pensons que le pire est peut-être derrière nous", conclut la banque.
UBS de son côté reconnaît que tant l'activité que la rentabilité ont un peu dépassé les attentes. Mais "dans le contexte de la reprise du secteur depuis le début de l'année et de l'incertitude accrue autour de Gucci à la suite du départ de son directeur de la création, il est peu probable que cela ait de l'importance aujourd'hui", assène la banque suisse.
Après s'être un peu enthousiasmé en début de séance, le marché a tempéré son entrain. Vers 12h50, l'action Kering gagne 0,40% alors qu'elle avait ouvert en hausse de plus de 6%. Durant la conférence téléphonique avec les analystes, mardi matin, le PDG de Kering, François-Henri Pinault, a reconnu que la société était "loin de là où elle (veut) être".
Mais "nous sommes confiants dans le fait que nous avons atteint un point d'inflexion", a-t-il ajouté. Le dirigeant a indiqué s'attendre à une année de "stabilisation" en 2025 avant de revenir à "une trajectoire de croissance régulière et de plus en plus rentable" pour la suite.
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