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Ibex 35 : CAC 40, S&P 500... Comment intègre-t-on l'indice boursier phare de son pays?

dimanche 21 juillet 2024 à 07h00
Puig va rejoindre l'IBEX 35

(BFM Bourse) - Deux mois après son introduction en Bourse, Puig va rejoindre lundi 22 juillet l'indice vedette regroupant les 35 plus grosses entreprises espagnoles. Sur quels critères peut-on intégrer le plus important indice boursier de son pays? Petit tour d'horizon.

C'est un événement sur les marchés espagnols. Un peu plus de deux mois après son entrée en Bourse, Puig bénéficie déjà d'une promotion. Le groupe familial de mode et de cosmétiques, propriétaire des marques Nina Ricci et Paco Rabanne a indiqué mercredi 10 juillet qu'elle rejoindra l’indice Ibex 35, le plus grand indice de la Bourse espagnole à compter du 22 juillet.

Cet indice est composé des 35 valeurs les plus liquides cotées sur le Système d’Interconnexion Boursier Électronique (SIBE) des Bourses de Madrid, Barcelone, Bilbao et Valence. Contrairement à la France qui comptait six Bourses régionales jusqu'en 1990, l'Espagne a, quant à elle, conservé ses places régionales.

Et pour figurer dans l'élite boursière espagnole, c'est le Comité Consultatif Technique (CAT) de l'Ibex 35 qui fait sa sélection sur la base de plusieurs critères, notamment le volume de transactions, la liquidité et la capitalisation boursière (la valeur de l'ensemble des actions d'une entreprise cotée). Puig explique qu'à la clôture du 9 juillet, soit à la date de la décision du Comité consultatif technique, elle était positionnée parmi les 20 premières valeurs de l'Ibex 35, avec une valorisation de 14,4 milliards d'euros.

Il s'agit d'une consécration pour Puig, qui a fait ses débuts sur les Bourses espagnoles début mai. La société était parvenue à lever près de 3 milliards d'euros, ce qui en fait à ce jour la plus grande introduction en Bourse au monde en 2024 et en Europe depuis 2022. A 24,50 euros, le montant fixé pour l'action Puig valorisait déjà le groupe barcelonais à près de 14 milliards d'euros. Compte tenu de cette valorisation, le groupe espagnol était déjà pressenti pour intégrer l'élite boursière espagnole. Ce sera chose faite lundi pour Puig qui évoluera aux côtés du poids lourd Inditex, la maison-mère de Zara, seule valeur à dépasser les 100 milliards d'euros de capitalisation en Espagne.

Un comité indépendant qui cultive la discrétion à Paris

A Paris, le CAC 40 n'a pas connu de révolution copernicienne lors de sa dernière revue trimestrielle sur les indices de la Bourse de Paris du mois de juin. Mais ce fut le cas en mars dernier, avec le retour d'Accor aux dépens d'Alstom.

Quels sont les critères qui ont justifié la réintégration du groupe hôtelier dans l'indice vedette parisien, plus de trois années après l'avoir quitté? C'est pour répondre à cette question que se réunissent au moins chaque trimestre les 7 membres (régulateurs, professeurs, analystes, etc.) du Conseil scientifique des indices (CSI) de la Bourse de Paris.

Ce comité indépendant cultive la discrétion. D'ailleurs on ne connaît pas les noms de ses membres, afin d'éviter qu'ils soient sollicités à l’approche des révisions et pour garantir une sérénité dans le processus de décision. Initialement, les dates des réunions n'étaient même pas connues à l'avance. Depuis quelques années, elles sont (discrètement) indiquées d'un trimestre à l'autre. Le CSI est donc le seul décideur de la composition des principaux indices de la Bourse de Paris, notamment du CAC 40. Chacun des membres dispose d'une seule voix, tandis que l'opérateur du marché Euronext n'a pas voix au chapitre.

Rappelons que le conseil scientifique d'Euronext, pour décider de l'entrée ou de la sortie de l'indice, se base sur deux classements des valeurs parisiennes: le poids en termes de capitalisation boursière flottante et les volumes d'échanges.

Les valeurs éligibles doivent nécessairement figurer parmi les 100 premières capitalisations boursières. Outre la valorisation boursière, les volumes d'échanges de titres constituent un autre critère essentiel, le CAC 40 se devant de représenter des valeurs "liquides", pour lesquelles il est aisé de trouver une contrepartie à l'achat ou à la vente.

Si ces critèress servent de support au conseil scientifique, ils ne constituent pas pour autant des critères exclusifs. "Il est plus ou moins admis que le conseil scientifique d'Euronext, au-delà des critères techniques, peut prendre en compte d'autres enjeux, comme la diversité sectorielle du CAC 40", expliquait fin 2023 à BFM Bourse Pascal Quiry, professeur de finance à HEC et co-auteur de la lettre Vernimmen.

Le S&P 500 et le Dow Jones: deux modes de calculs

Ce tour d'horizon n'aurait pas été complet sans évoquer les deux principaux indices mondiaux: le Dow Jones et le S&P 500. Le Dow Jones Average de son nom complet, est l'un des plus vieux indices boursiers, et va fêter en 2026 ses 130 années d'existence. Le mode de calcul de cet indice reste anachronique et est fondé sur le cours nominal des titres qu'il comprend et non sur la capitalisation boursière de ces entreprises.

Avec le Nikkei 225 japonais, relativement ancien lui aussi (1949), c'est l'un des rares indices boursiers à conserver cette méthodologie. Il faut bien comprendre que le DJIA n'est pas représentatif de la capitalisation boursière des entreprises qui le composent et qu'il ne constitue donc qu'un échantillon très aléatoire de l'ensemble du marché américain. Le critère de sélection est le secteur, puis la capitalisation dans le secteur.

Depuis 1928, il comprend trente titres du Nyse. Les valeurs sont choisies pour leur représentativité, notamment leur capitalisation boursière au sein de chaque secteur. C’est l’équipe du Wall Street Journal (propriété de la société Dow Jones) qui a la responsabilité du choix des valeurs. Les entreprises des secteurs des transports ou des services (puisqu’elles sont présentes dans des indices spécifiques) sont exclues de l’indice. Pour y entrer, les entreprises doivent à la fois faire montre d’une longue croissance historique et jouir d’un large intérêt de la part des investisseurs.

Pour les gérants, c'est donc le S&P 500, créé en 1957, qui est le meilleur baromètre de la santé du marché boursier américain. Cet indice s'appuie sur un échantillon beaucoup plus large (503 titres actuellement, représentant près de 80% de la capitalisation totale de Wall Street) dont les composantes sont pondérées en fonction de leur capitalisation réelle.

Par exemple Microsoft, Apple et, Nvidia et Amazon pesant le plus fortement dans le S&P 500, alors que Goldman Sachs bénéficie dans le Dow Jones d'un poids disproportionné simplement parce que son cours nominal est particulièrement élevé (un peu comme si ID Logistics était la troisième pondération du SBF 120 français).

Pour intégrer cet indice, l'entreprise doit revendiquer une capitalisation boursière supérieur à 18 milliards de dollars et un bénéfice net positif sur le dernier trimestre ainsi que sur le cumul des quatre derniers trimestres, en données comptables américaines (US GAAP).

Parmi les récentes entrées qui ont été remarquées, on peut citer celle d'Uber en décembre 2023, un peu plus de quatre années après son introduction en Bourse. Le spécialiste de véhicules de tourisme avec chauffeur, est entré dans la cour des grands après avoir coché toutes les cases, et affiché 1,05 milliard de dollars de bénéfices en cumulé sur les quatre derniers trimestres précédent son entrée dans le S&P 500.

Les règles posées par S&P Global impliquent aussi qu'une société doit être "domiciliée aux Etats-Unis" pour intégrer ses indices références. Ce qui a été une formalité pour Uber. Mais pour d'autres sociétés, cette précision méritait d'être établie. La question avait en effet été soulevée, après l'annonce de Totalenergies de vouloir étudier une cotation principale à la Bourse de New York fin avril.

"Vous connaissez la réponse à la question et vous savez très bien que vous ne pouvez pas intégrer le S&P 500 si vous n'êtes pas domiciliés aux Etats-Unis, ce que nous ne voulons pas faire", avait répondu Patrick Pouyanné, le PDG de Totalenergies, à une question posée par un analyste de Goldman Sachs.

Sabrina Sadgui - ©2025 BFM Bourse
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