(BFM Bourse) - L'opérateur de jeux d'argent a fait état d'une croissance de 8% en données comparables au troisième trimestre et a relevé ses perspectives pour l'exercice 2024. La société attend surtout le verdict de la Commission européenne sur les droits exclusifs.
FDJ accélère un peu la cadence. Au troisième trimestre le chiffre d'affaires de l'opérateur de jeux d'argent a progressé de 8% en données comparables à 669 millions d'euros, soit 1% de plus que le consensus Visible Alpha, remarque Oddo BHF. Le groupe a par ailleurs accéléré sa croissance par rapport au premier semestre (+4,7%).
L'activité a été particulièrement portée par la loterie, où la croissance s'est établie à 10% en données comparables, grâce à notamment à la montée en puissance de la loterie en ligne (qui représente 14% des revenus contre 12% un an plus tôt) et "au retour de la croissance d'Amigo depuis juin", note Oddo BHF.
FDJ avait refondé la formule de ce jeu pour le rendre moins addictif à la demande de l'Autorité nationale des jeux. Par ailleurs, "les tirages à jackpot élevé Euromillions ont été plus nombreux qu’au troisième trimestre 2023", souligne FDJ.
A l'issue de ce trimestre, FDJ a relevé ses prévisions pour 2024, tablant sur une progression de ses revenus de 9% et une marge brute d'exploitation (Ebitda) courant d'environ 25%. La société anticipait précédemment une croissance d'environ 8% et une marge de le l'ordre de 24,5%. Ces objectifs excluent l'impact de l'acquisition du suédois Kindred, propriétaire d'Unibet et dont le rachat a été récemment finalisé par la société.
Oddo BHF remarque toutefois que ce relèvement de perspectives a déjà été intégré par le consensus qui table sur une croissance de 10,7% et une marge de 24,7%.
A la Bourse de Paris, l'action FDJ évolue peu, prenant 0,6% à 16h00.
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Le budget 2025 à surveiller
L'action du groupe a souffert au début du mois de craintes d'un alourdissement de la fiscalité des jeux d'argent, qui aurait été contenu dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025.
Cette mesure n'a pas "été incluse dans le projet de financement du gouvernement mais elle pourrait être discutée lors des prochains débats au Parlement", souligne Oddo BHF.
En revanche, FDJ sera certainement concerné par l'alourdissement de l'impôt sur les sociétés prévu pour les entreprises réalisant plus d'un milliard d'euros de revenus en France. Le projet de loi de Finances pour 2025 prévoit une surtaxe d'impôt sur les sociétés représentant 20,6% de l'impôt du au titre de 2024 puis 10,3% pour celui de 2025. Ces taux passent respectivement à 41,2% et 20,6% pour les entreprises dégageant plus de 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires en France.
Cette mesure devrait avoir un impact sensible sur le bénéfice de FDJ, de 5,9% au titre du résultat net de 2024, puis de 2,9% au titre de 2025, calcule Oddo BHF.
Attendre Bruxelles comme Godot
Surtout, FDJ attend le verdict de la Commission européenne sur les droits exclusifs accords dans le cadre de sa privatisation en 2019.
Bruxelles a ouvert une investigation en 2021 sur l'attribution par l'État français à FDJ de ces droits exclusifs sur la loterie physique et en ligne ainsi que sur les paris sportifs pour une durée de 25 ans en échange d'une soulte de 380 millions d'euros. La Commission européenne cherche à savoir si cette opération, effectuée dans le cadre de la privatisation du groupe, n'a pas procuré un avantage indu à la société.
Le verdict de la Commission européenne tarde depuis à venir. Le marché redoute qu'il se traduise par un important complément de prix pour le groupe (la banque Citi évoquait plus de 1,5 milliard d'euros en 2022). Cette incertitude mine la visibilité sur l'action FDJ.
Début octobre, la PDG de FDJ, Stéphane Pallez, avait estimé sur BFM Business que cette décision pourrait prochainement arriver.
"Nous pensons que nous touchons à la fin de ce processus. Nous avons compris que la Commission sortante qui est toujours en activité voudrait régler ce dossier avant de laisser la main à la nouvelle Commission, qui va prendre ses fonctions plutôt en novembre", avait déclaré la dirigeante dans Good Evening Business. "Dans le courant du mois d'octobre, nous espérons avoir de bonnes nouvelles sur ce sujet", poursuivait-elle.
Quant à un potentiel complément de prix, si Bruxelles devait en prononcer un, Stéphane Pallez avait jugé que cet "ajustement" n'excéderait pas un montant "plutôt dans les petites centaines de millions d'euros, ce que nous avons parfaitement pris en compte".
Ce complément "ne peut, à notre sens, pas dépasser une fourchette de l'ordre de 300 millions d'euros", avait expliqué la PDG.
"Le risque lié à la décision de la Commission n'a pas complètement disparu, il est vrai, mais il semble que la fin soit maintenant en vue", écrit ce vendredi Oddo BHF.
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