(BFM Bourse) - Le laboratoire d'analyses médicales et alimentaires a publié une croissance en données comparables très éloignée des attentes au troisième trimestre, pénalisée en particulier par la faiblesse des services aux sociétés biopharmaceutiques. Le groupe est contraint d'abaisser sa cible de revenus pour 2024.
Depuis ses plus hauts atteints en septembre 2021 (à 127,68 euros l'action), Eurofins a bien du mal à repartir de l'avant. Ex-valeur vedette lors de la crise sanitaire grâce à son panel de tests Covid complet, le laboratoire d'analystes médicales et alimentaires a perdu de son aura boursière. Son cours a chuté de 60% en trois ans, plombé par une série de déceptions.
Cette année, le groupe a jusqu'à présent alterné les publications mal reçues par le marché (au premier trimestre) et celles plus encourageantes (les résultats du premier semestre). Entre temps, la société fondée et dirigée par Gilles Martin a été attaquée en juin par le vendeur à découvert Muddy Waters, qui soupçonne l'entreprise d'être "taillée pour la malversations", des allégations réfutées en bloc par le groupe.
Après cette première partie d'année chargée, l'activité pour le troisième trimestre livrée par la société ce mardi ne rassure guère le marché.
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Une croissance faiblarde
De juillet à fin septembre, Eurofins a annoncé avoir dégagé des revenus de 1,72 milliard d'euros, en croissance en données comparables (organique) de 4,4% sur la période. Ce qui s'avère bien inférieur aux attentes du consensus, qui se situaient à 1,751 milliard d'euros pour les revenus et surtout à 6,5% pour la croissance organique, selon Jefferies.
La banque remarque même que la croissance organique a bénéficié d'un impact favorable d'environ 1,5% lié aux nombre de jours travaillés plus importants sur la période. La croissance organique sous-jacente du groupe serait ainsi plus proche de 3%, explique-t-elle.
La croissance du groupe s'est par ailleurs nettement tassée par rapport au chiffre de 5,6% enregistré au premier semestre.
La faute surtout aux services à destination des sociétés de l'industrie biopharmaceutique (29% du total des revenus) qui ont accusé un repli de ses revenus de 0,3% sur le trimestre. Ce coup de frein a plus particulièrement porté sur "les activités annexes de la Biopharma telles que les agrosciences, les projets de phase de découverte et CDMO (sous-traitance pharmaceutique NDLR)", souligne Oddo BHF. "Plusieurs contrats arrivés à échéance n'ont pas été renouvelés", ajoute le bureau d'études.
A l'issue de ce trimestre, Eurofins a abaissé sa prévision de revenus pour 2024, tablant désormais sur un chiffre d'affaires "proche de 7 milliards d'euros" contre une fourchette allant de 7,075 milliards à 7,175 milliards d'euros précédemment. La société a maintenu son objectif de résultat brut d'exploitation (Ebitda) ajusté, attendu entre 1,525 milliard et 1,575 milliard d'euros, et de génération de cash.
Un audit rassurant sur le cash
In fine, Jefferies qualifie la publication de "faible". Le marché, lui, sanctionne lourdement la copie rendue par Eurofins, le titre dévissant de 11% vers 10h20, accusant de très loin la plus forte baisse du CAC 40.
A l'occasion de cette publication, Eurofins a également dévoilé les conclusions d'un audit indépendant réalisé par E&Y sur ses pratiques en matière de comptabilité du cash. Muddy Waters avait, en juin, remis en cause la sincérité de cette comptabilité, jugeant qu'elle pouvait surévaluer le cash du groupe.
Eurofins a annoncé que "les résultats de cet examen approfondi n'ont pas révélé d'inexactitudes significatives dans les états de trésorerie d'Eurofins, ni de problèmes liés à ses pratiques comptables et de gestion de trésorerie, ni de problèmes liés à l'authenticité de ses documents".
Cette conclusion était "largement anticipée par le marché", note Jefferies.
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